mardi 11 janvier 2011

Laurent Gbagbo refuse l'union nationale proposée par Alassane Ouattara

L'ambassadeur de Côte d'Ivoire à l'Onu avait posé comme condition préalable que "M. Ouattara soit reconnu comme président légitime par M. Gbagbo".



Selon l'ambassadeur ivoirien aux Nations unies, Alassane Ouattara (photo), reconnu comme président de la Côte d'Ivoire par la communauté internationale, est prêt à former un gouvernement d'union avec des partisans de son rival Laurent Gbagbo si ce dernier accepte de se retirer. (c) ReutersSelon l'ambassadeur ivoirien aux Nations unies, Alassane Ouattara (photo), reconnu comme président de la Côte d'Ivoire par la communauté internationale, est prêt à former un gouvernement d'union avec des partisans de son rival Laurent Gbagbo si ce dernier accepte de se retirer. (c) Reuters









Le camp de Laurent Gbagbo a rejeté mardi 11 janvier tout gouvernement d'union avec son rival Alassane Ouattara comme président ivoirien, un compromis proposé par l'ambassadeur de M. Ouattara à l'ONU.
"Ce qui est non négociable, c'est la victoire de Laurent Gbagbo, officiellement élu et proclamé, qui gouverne le pays" à l'issue de la présidentielle contestée du 28 novembre, a lancé Pascal Affi N'Guessan.
"Un large gouvernement d'union"
Dans un entretien lundi à la radio britannique BBC, Youssoufou Bamba, ambassadeur de Alassane Ouattara aux Nations unies, a affirmé que ce dernier proposait de former un "large gouvernement d'union" avec les partisans de Laurent Gbagbo si son rival renonce à la présidence.
 "Ce que je dis, c'est que M. Ouattara doit être reconnu comme président légitime par M. Gbagbo", avait déclaré à la radio britannique l'ambassadeur pro-Ouattara Youssoufou Bamba.
"Et à partir de là, M. Gbagbo n'est pas seul. Il a des partisans, il a des gens compétents dans son parti.Nous sommes prêts à travailler avec eux, dans le cadre d'un large gouvernement d'union", avait-il ajouté.
 "La victoire de M. Ouattara ne peut plus être contestée"
Alassane Ouattara pourrait "travailler" avec Laurent Gbagbo, "parce qu'il est citoyen ivoirien", a expliqué le diplomate lundi.
Mais, a-t-il aussitôt ajouté, "ce que je dis doit être clair: la victoire de M. Ouattara ne peut plus être contestée". "Si M. Gbagbo accepte cela, nous pourrions négocier", ce serait "un point de départ" pour des négociations, a encore dit Youssoufou Bamba.
"Je pense qu'à partir de là, tout est ouvert. C'est sur la table", a insisté le diplomate, le premier nommé par Alassane Ouattara, à la fin décembre.
 "Condamnés à vivre ensemble"
Les violences commises par le camp Gbagbo ne devraient pas constituer un obstacle, a estimé Youssoufou Bamba. "Il y a eu violation massive des droits de l'homme, c'est la vérité. Mais vous savez, en politique la vie continue (...) car vous êtes condamnés à vivre ensemble", a argumenté le diplomate.
La communauté internationale, se fondant sur les résultats de la Commission électorale indépendante (CEI) ivoirienne, a reconnu Alassane Ouattara comme le vainqueur de l'élection présidentielle du 28 novembre. Mais Laurent Gbagbo revendique aussi la victoire, que lui a attribuée le Conseil constitutionnel.
Alassane Ouattara est cantonné dans l'Hôtel du Golf à Abidjan, placé sous la protection d'environ 800 soldats de l'ONU.
 Laurent Gbagbo sous la menace d'une opération militaire
L'ex-président nigérian Olusegun Obasanjo a quitté lundi Abidjan après deux jours de médiation pour tenter de trouver une issue à la crise opposant les deux présidents ivoiriens proclamés.
L'ancien chef d'Etat a effectué cette visite surprise dans la plus grande discrétion, et n'a pas fait de déclaration publique. Après de premiers tête-à-tête avec les deux rivaux dans la foulée de son arrivée samedi, il a revu successivement Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara dimanche.
Le président sortant Laurent Gbagbo est sous la menace d'une opération militaire de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) s'il ne cède pas le pouvoir à Alassane Ouattara.
 200 morts
Selon des sources diplomatiques africaines, Olusegun Obasanjo a été envoyé en "mission exploratoire" par le président en exercice de la Cédéao, le chef d'Etat nigérian Goodluck Jonathan.
Une nouvelle mission de la Cédéao, accompagnée par l'Union africaine, a échoué le 4 janvier à Abidjan à trouver une issue à la crise, qui a fait environ 200 morts depuis la mi-décembre, selon l'ONU.
Le dossier ivoirien devait également être évoqué lundi par le président américain Barack Obama et le chef de l'Etat français Nicolas Sarkozy, en visite à Washington.
(Nouvelobs.com avec AFP)

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