mardi 11 janvier 2011

L’Onuci, comme un pyromane tourmenté


de Francesca Adeva|  mardi 11 janvier 2011


Cela se confirme de plus en plus : « Les agences onusiennes ne vivent que de crises ». Autrement dit, tant qu’un pays est en paix, certains fonctionnaires onusiens ont du mal à justifier leur salaire. Pour mériter leur pitance, il faut bien que les pays où ils exercent connaissent un niveau d’insécurité extrême. Quand ils ne l’inventent pas eux-mêmes. Cela se vérifie en Côte d’Ivoire. Où dans des notes confidentielles, les agences onusiennes estiment qu’il ne fait pas bon vivre en zones gouvernementales. Alors même qu’ils se prélassent sur les plages ivoiriennes au Sud, tous les week-ends. Alors même qu’ils envahissent restaurants chics, les commerces, stations d’essence, night clubs et autres lieux de plaisir dans le district d’Abidjan et alentours.
C’est à dessein donc qu’ils font dire qu’en Côte d’Ivoire, les zones sécurisées se situent désormais en zones Cno (ne riez pas, s’il vous plaît). Loin du siège des Nations Unies, de Bruxelles ou de Strasbourg, dans le confort douillé de leurs bureaux, les représentants locaux de l’Onu et de l’Union Européenne en Côte d’Ivoire, actionnent leurs réseaux. Aux fins de communication à sens unique. Du genre : « Dans ce climat d’instabilité, nous recommandons vivement l’application des points suivants :
- Maintenir si possible à l’extérieur du pays les familles et les personnels non essentiels jusqu’à la fin mars 2011.
- Scolariser les enfants à l’extérieur de la Côte d’Ivoire pour le 1er trimestre 2011, voire pour le 1er semestre 2011.
- Ne maintenir une présence réduite en Côte d’Ivoire que par des cadres volontaires pour assurer la continuité des activités. - Valider la présence des cadres volontaires sur les listes des consulats respectifs.
- Mettre en place des protocoles de sécurité spécifiques à la situation (sécurisation furtive des personnes et des biens et programme d’intelligence).
- Rompre tout contact ou ne pas engager de moyens locaux avec des entreprises ayant des actionnaires étant présents sur les listes de sanctions de l’UE, de l’ONU et des Etats-Unis.
- Ne pas organiser l’envoi de missionnaires en Côte d’Ivoire jusqu’à la fin mars 2011. En cas de nécessité, prévenir Coverseas afin de valider les programmes de sureté locaux.
- Mettre l’équipe opérationnelle de Coverseas en pré-alerte sous les conditions juridiques de l’assistance Mobility Assistance Service (MAS - équipe activée sous les conditions générales des assurances prenant en charge les coûts d’intervention) jusqu’à la fin mars 2011.
- Continuer à suivre les recommandations et les conditions de retranchements aux domiciles indiquées dans le Pocket Guide Coverseas (PGC),etc. régions Centre, Nord, Ouest du pays, contrôlées par la rébellion armée du binôme Alassane-Soro, où il n’existe pas d’institution judiciaire, où règnent des seigneurs de guerre appelés « Com zone », sont à leurs yeux, des lieux où s’affirment toutes les libertés individuelles Si donc les et collectives en terre ivoirienne, comment comprendre que des fonctionnaires de l’état en poste dans ces régions, les fuient pour vivre en exil au Liberia ou en Guinée voisin ?
Les militants de Lmp (proches de Gbagbo) dont les résidences sont mises à sac, les biens pillés, eux-mêmes agressés, violentés et pourchassés par les rebelles armés de Alassane Ouattara, pour n’avoir pas voté leur candidat à l’élection présidentielle de novembre 2010, sont-ils si fous pour abandonner l’eldorado que constitueraient les régions CNO où pullulent des chefs de guerre, pour devenir des réfugiés ailleurs ? L’Organisation des Nations Unies en Côte d’Ivoire (Onuci) que dirige M.Choi,le représentant du secrétaire général de l’Onu, Ban ki Moon, a beaucoup à se reprocher dans le blocage politique en Côte d’Ivoire.
Devant le Conseil de Sécurité de l’Onu, il n’a jamais été capable de soutenir ferme, la position de l’organisation, relativement au désarmement des rebelles, comme le prescrit l’accord de Ouaga, instrument de paix adoubé par l’Onu. Conséquence : les soldats de Alassane Ouattara, armes en main, ont piétiné les droits des électeurs et les droits humains, lors du scrutin présidentiel du 28 novembre dernier en Côte d’Ivoire. Les observateurs africains accrédités par la Commission électorale Indépendante et, dépêchés sur place en zones Cno, ont dans leur rapport respectif, mentionné que le scrutin avait été largement entaché d’irrégularités. Mais le Coréen Choi, surprend les démocrates en affirmant que ces « observateurs africains étaient moins crédibles »que leurs homologues occidentaux qui sont pour la plupart restés en zones gouvernementales et dont les rapports partiels et partiaux, parlent d’élections qui se seraient passées globalement dans des circonstances normales.
Le représentant en Côte d’Ivoire du secrétaire général de l’Onu, est comme dans son rôle d’acteur d’une scène mélodramatique. A la fin du premier tour du scrutin, il a bien attendu que la Commission électorale donne les résultats provisoires du scrutin et qu’à sa suite, le Conseil Constitutionnel proclame les résultats définitifs, pour que lui Choi, vienne certifier le processus électoral. Au second tour, le fonctionnaire onusien prend sur lui, de tordre le cou à ce procédé. Alors même que la Commission électorale indépendante (CEI) qui avait 72 heures pour donner les résultats provisoires, n’a pu le faire à temps. La Cei devenue forclose, la charge revenant de droit au Conseil Constitutionnel (comme le prévoit la Constitution Ivoirienne) de prendre le relai en s’auto saisissant, le Président de cette Commission électorale a cru devoir proclamer hors délai, ces « résultats » –là, dans un lieu non indiqué. Constat : La forclusion de la Cei, ne souffre d’aucune contestation. Il est aussi incontestable que son président, M.Youssouf Bakayoko, s’est fait « kidnapper » par les ambassadeurs de France et des Etats Unis en Côte d’Ivoire. Sous pression, il s’est retrouvé seul dans un hôtel Ivoirien, QG du candidat Alassane Ouattara, d’où il a donné des résultats provisoires, devant uniquement la presse étrangère. Quelle prouesse ! Y avait-il un incendie au siège de la Cei pour que Bakayoko s’en détourne pour se soumettre à une causerie dans un hôtel, fut-il 5 étoiles ? Les médias dits internationaux avaient auparavant cité les sites sur lesquels on pouvait voir et lire les suffrages exprimés, le taux de participation, et les voix obtenues par les deux concurrents. Le puzzle du hold up électoral était déjà en place.
Comme un instrument aux mains des ambassadeurs de France et des Etats Unis, il ne restait plus qu’à Youssouf Bakayoko de passer à l’acte. Mais comme il n’existe pas de crime parfait, il a laissé derrière lui, trop d’indices de sa forfaiture. Il pensait endormir les Ivoiriens lorsque, quelques heures avant le crime, l’ancien ministre des Affaires étrangères, au gouvernement pour le compte du Pdci (opposition) se fendait d’une déclaration à la Télévision d’Etat ivoirienne. Précisant que l’institution qu’il dirige n’avait point donné de résultats à ce moment précis et que ses commissaires et lui, ne disposaient pas encore de la totalité des résultats d’ici et d’ailleurs. Et que la Cei nationale était toujours au travail.
Dès lors, comment comprendre l’empressement avec lequel le fonctionnaire onusien Choi, a reconnu comme immuables et définitifs, les résultats provisoires donnés hors délai par Bakayoko qui, contrairement aux usages et même à la règle en vigueur à la Cei, n’était pas entouré à l’occasion, de ses commissaires pour respecter au moins la solennité de l’événement ? Pourquoi face à toutes ces irrégularités, Choi en rajoute en se croyant au-dessus du Conseil Constitutionnel Ivoirien, haute juridiction dont les décisions sont insusceptibles d’aucun recours ?
En l’espèce, tenant compte des requêtes en annulation du candidat Gbagbo, devant les fraudes massives orchestrées en zones Cno, le Conseil Constitutionnel a statué sur les résultats et proclamés les résultats définitifs donnant le chef de l’Etat sortant, vainqueur. Pourquoi l’Onu s’en tient à des résultats provisoires donnés hors délai et ignore les vrais résultats proclamés par le Conseil Constitutionnel Ivoirien ? Pourquoi l’Onu se rend complice de la duplicité de son agent, Choi, lequel déclare reconnaître comme président élu (Sic) Alassane Ouattara ? Par ses choix hasardeux, l’Onu ne donne-t-elle pas des ailes à l’opposant Ouattara et à ses acolytes au point où, se sentant appuyés par des puissances étrangères, ils peuvent se permettre d’organiser des marches violentes, comme la descente sur la Rti pour selon Guillaume Soro, « installer la nouvelle direction ».
Parce qu’ils ont l’impression de jouir d’une immunité absolue (l’Onu les reconnait, la France et les Etats Unis les soutiennent), les hommes de Ouattara qui vivent en reclus à l’hôtel du golf avec près de 300 soldats rebelles lourdement armés, peuvent s’attaquer aux institutions de la République. Ils peuvent narguer les autorités. Ils peuvent même tirer à balles réelles sur les forces de Défense et de sécurité nationale. Faire donc la guerre aux Fds, aidés des casques bleus comme ce fut le cas, le mercredi 16 décembre 2010, à Abidjan (le reportage de Tf1 en témoigne). Alors même que le gouvernement légal et légitime les considère désormais comme persona non grata en Côte d’Ivoire parce qu’elles ne sont plus des forces impartiales comme le recommande leur mandat, les soldats de l’Onuci appuyés de la Licorne (armée Française), narguent les ivoirien en occupant les rues des quartiers et villes du pays avec leurs chars et engins de guerre. Ils s’attaquent à visage découvert aux ivoiriens aux mains nues. Blessant grièvement par armes à feu, des civils qu’ils agressent dans les rues d’Abidjan.
Délocalisant officieusement leur siège du Sebroko (Attécoubé) pour aménager au Golf Hôtel avec des rebelles qui annoncent tous les jours, vouloir renverser par un coup d’Etat, le Président de la République élu par la volonté du peuple souverain et en regard des dispositions constitutionnelles de la Côte d’Ivoire, les forces de l’Onuci ne sont plus des forces de paix. Mais des forces d’occupation et de guerre. Qui créent par des subterfuges, des foyers de tensions ici et là afin de démontrer à leur mandant qu’ils sont au pays de Gbagbo pour éviter une guerre civile.Pour faire échec à une guerre religieuse. Le piège est gros. Mais que ne feraient-ils pas pour justifier leur « gros » salaire et surtout leur présence en Eburnie ?

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