samedi 8 janvier 2011

Mort des otages français au Niger : récit d'une journée dramatique

Policiers et pompiers mettent en place, le 8 janvier 2011, un périmètre de sécurité à Linselles autour de la maison des parents de l'un des otages tués à Niamey. Les deux jeunes hommes étaient originaires de cette commune.
Policiers et pompiers mettent en place, le 8 janvier 2011, un périmètre de sécurité à Linselles autour de la maison des parents de l'un des otages tués à Niamey. Les deux jeunes hommes étaient originaires de cette commune.
AFP/PHILIPPE HUGUEN
Par RFI
Leur rapt aura finalement duré moins d'un journée. Les deux otages français enlevés vendredi soir 7 janvier 2011 dans un restaurant de Niamey, la capitale du Niger ont été tués. Le ministère français de la Défense l'a confirmé officiellement et dans un communiqué, le président Sarkozy exprime sa «tristesse» et condamne un «acte barbare». Les deux jeunes hommes avaient 25 ans, ils étaient originaires de la ville de Linselles, dans le Nord de la France.
C'est au cours d'une opération d'interception des ravisseurs près de la frontière malienne que les deux otages français, Antoine de Léocour et Vincent Delory, ont trouvé la mort. L'accrochage avec les ravisseurs s'est déroulé samedi en milieu de journée. La garde nationale nigérienne qui depuis la veille pourchassait le convoi est entrée en action avec l'appui de soldats français présents dans la région. Le ministère français de la Défense confirme la participation de ces soldats et selon nos informations ils disposaient d'un hélicoptère pour épauler les troupes au sol de la garde nationale nigérienne.
Selon Paris, c'est à l'issue de cette opération que les deux otages ont été retrouvés morts, mais on ignore s'ils ont été exécutés par leurs ravisseurs ou tués dans les échanges de tirs. Un communiqué de la présidence française parle cependant de l’«assassinat» des deux Français, laissant supposer qu’ils auraient pu être exécutés par leurs ravisseurs. Des ravisseurs dont certains ont été «neutralisés», selon l'expression employée par le ministère français de la Défense. Cela laisse supposer que d'autres ont pu prendre la fuite. Mais à Niamey des sources sécuritaires affirment que les ravisseurs ont tous été tués au cours du raid.
Le commando qui a kidnappé les deux Français dans la nuit de vendredi à samedi était composé de quatre hommes. C'est la première fois que des preneurs d'otages qui sévissent d'ordinaire dans le Nord-Niger mènent une action au coeur de la capitale.

Le Niger, un pays à risques pour les Français ?
On savait depuis l'enlèvement en avril 2010 de Michel Germaneau que le Nord-Niger était devenu une zone dangereuse pour les ressortissants français. L'exécution du travailleur humanitaire en juillet dernier, revendiquée par Aqmi, avait aussi démontré que les terroristes d'al-Qaïda au Maghreb islamique ne reculaient devant aucune méthode. Avec l'enlèvement de cinq Français travaillant pour Areva et deux Africains dans la ville d'Arlit au Niger, chacun a compris que les villes minières malgré d'importants moyens de protection n'étaient plus des endroits sûrs pour les étrangers.
Désormais on sait que les ravisseurs peuvent frapper jusqu'au coeur de la capitale Niamey. Les deux jeunes Français ont été enlevés dans un restaurant couru dans le quartier central du Plateau.

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