lundi 28 mars 2011

Burkina Faso: coup de force des militaires pour libérer un des leurs de la prison



La carte du Burkina Faso.
La carte du Burkina Faso.
Wikimédia/Sting
Par RFI
Au Burkina Faso, des militaires dans la ville de Fada N'Gourma ont fait libérer ce lundi 28 mars 2011 un soldat inculpé pour viol sur une mineure, a-t-on appris des autorités locales. Les militaires ont tiré en l'air avec des kalachnikovs dans cette ville située à deux cent vingt kilomètres à l'est de la capitale. A Ouagadougou déjà des soldats avaient tiré en l'air mercredi dernier pour protester contre la condamnation de cinq militaires à des peines de prison ferme.
Les militaires sont sortis de leur camp tôt ce lundi matin selon des témoins qui rapportent que les habitants de Fada N'Gourma sont restés terrés chez eux une bonne partie de la journée, de peur que les tirs ne reprennent.

Antelm Tarpaga
Président du tribunal
Il n'y a pas de raison qu'on ne puisse pas juger un militaire si cela est prévu dans la loi.

28/03/2011 par Nicolas Champeaux
Les militaires ont fait libérer leur collègue, inculpé pour viol contre une fillette de 14 ans. « Il était détenu à la maison d'arrêt et l'instruction était en cours », a précisé le président du tribunal. Antelm Tarpaga a par ailleurs confié à RFI qu'il avait quitté la ville pour des raisons de sécurité, car il avait été informé d'une marche des militaires sur le palais de justice. Les autorités locales et le ministre de la Défense étaient injoignables cet après-midi.
C'est le deuxième incident de ce type en moins d'une semaine au Burkina Faso. Mercredi dernier des militaires dans la capitale avaient tiré en l'air durant cinq heures et pillé des magasins, pour protester contre la condamnation à des peines de prison ferme de cinq soldats dans une affaire de mœurs.
Depuis les trois syndicats de magistrats du pays, ainsi que les syndicats des avocats et des greffiers, observent une grève des procédures. Ils réclament des autorités qu'elles prennent des mesures pour protéger les palais de justice. Ils souhaitent par ailleurs que tous les justiciables, y compris les militaires, saisissent non les armes mais les voies de recours légales s'ils souhaitent contester des décisions de justice.

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