mardi 22 mars 2011

Libye : l’Afrique du Sud ne veut pas de changement de régime



Le président sud-africain Jacob Zuma à l'Elysée le 2 mars 2011. ©AFP











LE CAP (Afrique du Sud) (AFP)
Le président sud-africain Jacob Zuma a déclaré lundi que l’Afrique du Sud ne soutenait pas la "doctrine d’un changement de régime" en Libye et appelé les pays étrangers à la modération pour faire respecter la zone d’exclusion aérienne.
"L’Afrique du Sud dit non au meurtre de civils, non à la doctrine d’un changement de régime et non à l’occupation de la Libye par des étrangers", a affirmé Zuma, membre d’une mission de médiation de l’Union africaine (UA) pour tenter de trouver une issue à la crise libyenne avec les présidents du Mali, de Mauritanie, de République démocratique du Congo et d’Ouganda.
L’Afrique du Sud, pays est membre non-permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, avait voté jeudi en faveur de la résolution imposant une zone d’exclusion aérienne en Libye mais a rappelé qu’elle devait être appliquée "à la lettre et dans l’esprit".
"Les opérations visant à faire respecter la zone d’exclusion aérienne et protéger les civils doivent être limitées juste à cela.Elle ne doivent ni blesser ni mettre en danger les civils que la résolution 1973 cherchait à protéger", a expliqué le président sud-africain.
M. Zuma, qui s’exprimait au Cap lors des célébrations de la Journée sud-africaine des droits de l’homme, a précisé qu’il soutenait également une résolution de l’UA rejetant toute action militaire étrangère en Libye.
"L’Afrique du Sud soutient la position du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, qui a réaffirmé le 10 mars l’engagement de l’Afrique à respecter l’unité et l’intégrité territoriale de la Libye et souligné le rejet de l’Afrique de toute intervention militaire étrangère, quelle qu’en soit la forme", a déclaré Jacob Zuma.
"Nous pensons qu’une solution pacifique et politique, basée sur les voeux du peuple libyen, garantirait une stabilité à long-terme en Libye", a-t-il ajouté.
Le président sud-africain s’était fait représenter samedi à Nouakchott par son ministre de la sécurité Siyabonga Cwele à la réunion de médiation de l’UA sur la Libye avec quatre présidents.
Cette mission a appelé à "la cessation immédiate de toutes les hostilités" en Libye.
Les chefs d’Etat africains ont hésité à se joindre aux condamnations internationales du régime du président libyen Mouammar Kadhafi, qui a joué un rôle clé dans la création et le financement de l’UA et distribué avec largesse l’argent issu du pétrole libyen sur tout le continent.
Jacob Zuma avait demandé le 10 mars à Mouammar Kadhafi d’arrêter les massacres "abominables" de civils en Libye, les comparant aux tueries de noirs sous l’apartheid.

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