Le responsable de la garde présidentielle était à l’aéroport pour accueillir les recrues de Munene et avait mis à leur disposition un officier de liaison pour les conduire à Pointe-Noire. Sur place à Pointe-Noire, un officier intrigué par la présence des recrues de Munene à l’hôtel Mimi, avait demandé de les identifier. Il avait suffi que Munene donne coup de fil pour que l’officier laisse faire et s’en aille sans plus rien demander.
La brouille entre Kinshasa et Brazzaville n’est pas une rumeur. On a de plus en plus la preuve que certains présidents africains ne portent pas Joseph Kabila dans leur cœur. La raison, c’est que le président de la Rdc ne ferait partie d’aucune des loges diaboliques auxquelles appartiennent nombre de présidents du continent. Brazza aurait-il reçu mission d’exécuter l’indésirable ?
Le rappel de l’ambassadeur de la Rdc à Brazzaville n’est donc pas un caprice. Dommage que certains complaisants, dans une irresponsabilité sans pareille, mettent cette affaire sur le compte d’un simple fait divers ou d’un coup de tête. On a même entendu certains Congolais dire qu’il n’existerait aucun accord d’extradition entre les deux pays. Nos fins limiers ont découvert qu’il existe bel et bien un accord d’extradition entre les deux pays signé en juillet 2010. Aux termes de cet accord, les deux pays s’engagent à se fournir des informations sur tout ce qui peut contribuer à la déstabilisation de deux pays.
Il nous revient, preuves à l’appui, qu’un Congolais de Brazzaville avait aidé à l’évasion du général Faustin Munene. Une fois arrivé à Brazzaville, non seulement Brazzaville qui était informé n’a rien dit à Kinshasa, mais aussi des officiels dont nous détenons des adresses, ont aidé Faustin Munene à commencer le recrutement des Congolais vivant à Brazzaville dont les ex-Faz et les anciens éléments de la milice du Mlc. Pour quelle raison Brazzaville, conformément à l’Accord intervenu avec Kinshasa, n’avait-il rien signalé à Kinshasa ? Est-ce pour dire que les officiels de Brazzaville n’étaient pas au courant de ce qui se faisait et se tramait ? On est loin de le croire. Car, quelques jours plus tard, les éléments recrutés seront embarqués à Maya-Maya à destination de Pointe-Noire. Lorsque les recrues arrivent à Pointe-Noire, ils sont appréhendés et retournés à Brazzaville. Apparemment dans cette affaire où la méfiance est de rigueur, tous les services n’étaient pas au parfum. Mais au sommet de l’Etat, on ne doit rien ignorer. Car, lorsque les recrues de Munene arrivent à Maya-Maya, un officier de la garde présidentielle est là pour les accueillir. Ce responsable de la garde présidentielle mettra à la disposition des recrues un officier de liaison pour les raccompagner à Pointe-Noire où Faustin Munene s’était installé.
Le contingent qui était prêt à mener les actions à Kinshasa, mieux en Rdc en général, est logé à l’Hôtel qui se nommerait Mimi. Tel regroupement ne pouvait pas ne pas attirer les curieux voire les services de sécurité intentionnellement mis à l’écart du dossier. C’est ainsi que pour se rendre compte de l’identité de toutes ces personnes, un officier a cherché à les identifier. Contrarié, Faustin Munene n’apprécie pas ce qu’il considère comme une ingérence dans ses affaires. Notre source sur place à l’Hôtel Mimi signale qu’il avait suffi à Faustin Munene de donner un coup de téléphone pour qu’aussitôt, l’ordre soit donné pour que rien ne soit fait pour l’identification de ces gens.
La question que plus d’un se posent, est de savoir à qui Faustin Munene avait-il téléphoné ? Quelle responsabilité cette personne occupe dans la hiérarchie du pouvoir à Brazzaville pour obliger ainsi les services à laisser faire sans plus rien demander ? N’est-ce pas là, une implication de la hiérarchie politique de Brazzaville ? Si cette preuve ne suffit pas, on peut encore une fois se poser la question de savoir pour quelle raison Brazzaville n’a rien dit à Kinshasa dans le cadre de l’Accord de juillet 2010. Nous détenons plusieurs autres preuves, en plus des noms des officiels de Brazzaville et leurs adresses, les phonies et les preuves d’envoi des fonds en soutien aux actions de déstabilisation des institutions de la Rdc. Comble de tout, lorsque Kinshasa qui se débrouillait pour obtenir des informations sur ces actions de déstabilisation notamment au sujet de l’extradition et de Faustin Munene et de Udjani, posait le problème à Brazzaville, les officiels de Brazzaville ramenaient la question à la grande réunion mixte.
Mais quelle n’a pas été la surprise après la réunion mixte, d’entendre les officiers de Brazzaville d renvoyer cette question d’extradition à une procédure judiciaire. Mais, plus grave, nous détenons des preuves que dans ce dossier de Udjani et de Faustin Munene, en dépit des accords, les autorités de Brazzaville refusent toute coopération. Ainsi par exemple, en dépit des demandes, il nous revient que les officiels de Kinshasa n’ont aucun droit de visiter les prisonniers. Plus grave, même les autorités judiciaires n’ont aucune autorisation d’entrer en contact avec ces Congolais que Brazzaville dit avoir mis en détention. La raison est toute simple. En plus du fait que Brazzaville se moque de toutes les démarches menées par Kinshasa, il n’a jamais réellement mis ces personnes, Udjani et Faustin Munene en détention. Les deux sont libres de tout mouvement et s’organisent impunément aux manœuvres de déstabilisation des institutions rd-congolaises.
Les preuves de l’implication de Brazzaville dans la déstabilisation de la paix en Rdc abondent. Les lecteurs de « Les Dépêches de Brazzaville » ont lu les déclarations incendiaires et arrogantes d’un officier congolais de Brazzaville qui n’ignore pourtant pas les débats et les conclusions de la réunion de Kinshasa. Pour lui, il n’y a aucun problème, Kinshasa hallucinerait. Il sait pourtant que les deux pays ont un problème ; celui de l’extradition de deux personnes, Udjani et Faustin Munene, recherchées par la justice rd-congolaise parce qu’il pèserait sur eux de graves présomptions de culpabilité dans la déstabilisation des institutions de la Rdc. Entre ce qui s’était dit à la réunion de Kinshasa et la réalité découverte, il y a tout un monde. Le communiqué final de cette réunion démontre que Kinshasa n’accuse pas Brazzaville a priori.
Que cet officier supérieur de Brazzaville ait choisi la dérobade en se répandant en déclarations populistes et irresponsables, on ne peut aller en chercher la raison ailleurs que dans la complicité sinon dans la culpabilité dans ces actes de déstabilisation de la paix en Rdc. Tout cela est davantage éclairé par les déclarations du Chef de l’Etat congolais dans un numéro de « Jeune-Afrique ». Pour lui, l’assassinat de Mulele faisait jurisprudence et par conséquent, il n’était pas question d’extrader ni Munene ni Udjani. De là, à vouloir nous faire comprendre que le régime de Brazzaville aurait de leçons de droits de l’homme à donner à Kinshasa, il y a de quoi faire ricaner.
On peut rappeler à l’opinion que c’est le régime dont est issu le pouvoir actuel qui avait chassé Mobutu, assassin de Mulele. Pour ce régime parmi des griefs portés contre Mobutu, figure en bonne position l’assassinat de Pierre Mulele. On ne comprendrait pas que ce soient les suppôts extérieurs de la dictature qui apprendraient à Kinshasa à s’apitoyer sur le sort de Pierre Mulele. Cela s’appelle verser la larme de crocodile. Aucune des raisons avancées par Brazzaville de ne pas coopérer avec Kinshasa dans ce dossier très sérieux dont dépend la coexistence pacifique entre les deux pays, ne tient la route. Par contre, tous les éléments en notre possession établissent la responsabilité officielle de Brazzaville dans cette grave affaire de déstabilisation de la Rdc. Nous y reviendrons avec des détails.
L’Avenir
Communiqué final de la deuxième session de la commision spéciale de défense et sécurité entre la République démocratique du Congo et la République du Congo, tenue à Kinshasa les 9 et 10 mars 2011
Sur invitation du gouvernement de la République démocratique du Congo et en application du protocole d’accord portant création de la Commission spéciale défense et sécurité entre la République démocratique du Congo et la République du Congo, il s’est tenu à Kinshasa, les 9 et 10 mars 2011, la deuxième session de la Commission spéciale défense et sécurité. La délégation de la République démocratique du Congo était conduite par son Excellence M. Luzolo Bambi, ministre de la Justice et droits humains, représentant le ministre de la Coopération internationale et régionale. La délégation de la République du Congo était conduite par son Excellence M. Raymond Zéphirin Mboulou, ministre de l’Intérieur et de la décentralisation.Les personnes ci-après ont également pris part à cette session : Son Excellence Charles Mwando Nsimba, ministre de la Défense nationale et des anciens combattants de la République démocratique du Congo ; Son Excellence Charles Zacharie Bowao, ministre à la présidence chargé de la Défense nationale de la République du Congo ; On Excellence Ignace Gata Mavita, vice-ministre des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo ;
Son excellence George Zuka Mo »Ndo Ugonda Lemba, vice-ministre de l’Intérieur de la République du Congo. 5 Dans leurs interventions, les deux chefs des délégations ont d’abord remercié les deux chefs d’Etat, leurs Excellences Denis Sassou N’Guesso, président de la République du Congo ; et Joseph Kabila Kabange, président de la République démocratique du Congo, les deux artisans de la bonne entente et de Coopération fructueuse entre nos deux pays, pour avoir permis la tenue de la présente session. Ils ont, ensuite, recommandé aux experts de focaliser leur attention sur l’évaluation des recommandations issues de la première session, de proposer les pistes de solution aux différents problèmes qui se pose,t, en tenant des relations d’amitié qui unissent si heureusement les deux Etats.
La session a été ouverte par Son excellence M. Adolphe Lumanu Mulenda Bwana N’sefu, vice-premer ministre, ministre de l’Intérieur et sécurité de la République démocratique du Congo. Dans son mot de circonstance, il a rappelé aux experts que cette rencontre visait le renforcement des liens séculaires de fraternité qui unissent les deux peuples et l’assainissement, sur des bases justes et plus durables, des relations de bon voisinage entre les deux Etats. Au cours de cette session, les experts ont présenté le rapport de leurs travaux, qui a été approuvé par les ministres des deux délégations dont les principaux points sont :
1) Evaluation de l’exécution des résolutions et des recommandations de la première session ;
2) Problèmes d’actualité :
3) Présence des militaires de la république démocratique du Congo en République du Congo ;
4) Problèmes des des migrations ;
5) Renforcement de la sécurité le long de la frontière commune. Après débats et délibérations, les résolutions ci-après ont été prises :
S’agissant de la lutte contre l’immigration clandestine, les deux délégations ont convenu de renforcer des contrôles aux frontières et de l’application systématique des mesures dissuasives qfin d’éviter la recrudescence de ce phénomène.
Concernant les conditions de trafic et de traversée sur le fleuve Congo, les deux parties ont convenu de la mise en oeuvre effective des dispositions relatives au guichet unique, à la taxe unique de traversée et au laissez-passer unique. Sur le même sujet, les deux parties ont convenu que, désormais, seules les personnes vivant avec handicap bénéficieront de la tarification préférentielle et autres privilèges.
Quant aux expulsions des ressortissants de chacun des deux pays, les deux parties ont convenu d’améliorer les mécanismes d’informations préalables des autorités compétentes des deux pays.
A propos de la présence des militaires de la République démocratique du Congo, ayant trouvé refuge en République du Congo, notamment des combattants ex-FAZ et ex-DPP, les deux parties, tout en reconnaissant que cette question constitue une préoccupation majeure sur le plan sécuritaire dans les relations entre les deux Etats, ont résolu d’y apporter une solution définitive sur la base du plan attendu de la part de la République démocratique du Congo.
Abordant les problèmes d’actualité ; les deux parties se sont échangé des informations y relatives.
A la demande de la République démocratique du Congo, de se faire remettre le général F. Munene et Mangbama Lebsse, alias Udjani , pour y purger sa peine pour le premier et se présenter devant son juge naturel pour le second, la République du Congo a, après échange, proposé à la République démocratique du Congo de mettre en oeuvre les mécanismes prévus par les textes liants les deux Etats, qui permettront au mieux des intérêts des deux peuples, la résolution de ces questions.
S’agissant des incidents survenus à Kinshasa le 27 février 2011, au stade actuel des investigations, l’implication des services ou d’une autorité de la République du Congo n’est pas établie.
Au sujet du retour des réfugiés de la République démocratique du Congo se trouvant encore en République du Congo, les deux parties ont convenu de la mise en oeuvre effective des engagements pris dans le cadre de l’Accord tripartite et des modalités pratiques y relatives.
En ce qui concerne la sécurité le long de la frontière commune, les deux parties ont reconnu qu’à ce jour, il n’existe pas de contentieux frontalier. Elles ont, à cet effet, préconisé la mise en place effective d’une cellule technique conjointe chargée de la démarcation physique de la frontière, dans les meilleurs délais. Au terme des travaux, son excellence M. Raymond Zéphirin Mboulou, ministre de l’Intérieur et de la décentralisation a remercié les autorités de la République démocratique du Congo de l’accueil combien fraternel et chaleureux qui lui a été réservé ainsi qu’à la délégation qui l’accompagne. Il a exprimé sa gratitude au président de la République démocratique du Congo, son Excellence M. Joseph Kabila Kabange, pour le bon déroulement des travaux. Les deux chefs des délégations se sont félicités du climat de convivialité et de fraternité qui a régné durant les travaux et ont félicité les experts pour la qualité du travail abattu. Les travaux de la deuxième session de la Commission spéciale défense et sécurité entre la République du Congo et la République démocratique du Congo ont été clôturés par son Excellence Adolphe Lumanu Mulenda Bwana N’sefu, vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur et sécurité de la République démocratique du Congo. La 3è session se tiendra à Brazzaville, à une date à communiquer par voie diplomatique.
Fait à Kinshasa, le 10 mars 2011-03-14
Pour la République démocratique du Congo
Luzolo Bambi Lessa Ministre de la Justice et des droits humains
Pour la République du Congo
Raymond Zéphirin Mboulou Ministre de l’Intérieur et de la centralisation
Published By www.KongoTimes.info - © KongoTimes! - All Rights Reserved.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire