Et de trois ! Jamais, en 50 ans d’indépendance du Sénégal, les grilles du palais présidentiel n’avaient tant fait parler d’elles. De même, les zouaves postés à l’entrée, plus habitués à la monotonie des ballets diplomatiques et aux flashs des photographes, n’avaient vu tant de rage et de désespoir déferler sur leur petit monde, d’habitude si tranquille.
La série noire a débuté en février dernier avec le suicide du vétéran Bocar Bocoum qui s’était immolé par le feu devant les grilles du palais présidentiel. Une fin atroce que s’infligera une semaine plus tard un commerçant du nom de Cheikh Tidiane Ba, parti lui aussi exprimer avec ses tripes, son désarroi abyssal.
On croyait le décompte macabre terminé, mais non ! Mercredi dernier, c’est un chauffeur de taxi qui, tel un kamikaze, a lancé son épave jaune et noire sur la cible favorite des plus désespérés d’entre les Sénégalais ; mais heureusement ou malheureusement pour lui, la tentative a échoué et le quinquagénaire, contrairement à ses devanciers, a été en mesure d’exprimer de vive voix les motivations d’un tel geste.
Le désespoir, encore lui. Ce mal qui cristallise toutes les répercussions du malaise social grandissant qui règne actuellement au pays de la Téranga. En ce 11e anniversaire de l’alternance d’Abdoulaye Wade, le climat sur la presqu’île est loin d’être serein. Et les manifestations de ce samedi ne sont que la partie visible de l’iceberg.
L’Observateur Paalga
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