Commandant Issiaka Wattao - FRCI pro-Ouattara (AFP )
(AfriSCOOP & Agences) — Au lendemain de l’arrestation du président sortant Laurent Gbagbo, des armes, des coups de feu, des pillages, ont régné mardi à travers Abidjan, où nombre d`habitants étaient plongés dans la peur. Les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) d’Alassane Ouattara continuent de traquer les pro-Gbagbo. Dans plusieurs quartiers d’Abidjan, la traque se fait sans discernement. Des témoins signalent des exactions et des exécutions sommaires.
Selon Rfi (Radio France Internationale), les ratissages des FRCI (pro-Ouattara) suscitent la terreur, en particulier à Yopougon, un quartier du nord d’Abidjan majoritairement favorable au président sortant. De nombreux témoignages font état de véritables chasses à l’homme. Les soldats ou des jeunes en armes pro-Ouattara recherchent des miliciens et militaires pro-Gbagbo.
« Hier, ils sont rentrés dans le quartier de Sicogi, précisément, à Yopougon, et ils ont ouvert le feu. Il y a eu 17 victimes, a affirmé Arnaud, un habitant, joint par RFI, qui a fui les exactions. Ce matin, encore, ils continuaient à [faire du] porte à porte.(...) Ils disent que ce sont les garçons qui constituent les miliciens de Gbagbo ».
Écoutez le témoignage d’Arnaud, de Yopougon, qui a fui les exactions (Rfi).
De l’autre côté de la lagune, dans le quartier de Koumassi, des témoins font également état d’opérations de ratissage, souvent sans discernement.
Des informations confirmées par Amnesty International qui appelle les partisans d’Alassane Ouattara à « cesser toutes représailles et violences ». « Les Ivoiriens perçus comme étant des partisans du président Laurent Gbagbo courrent le risque de violentes représailles, en dépit de la déclaration du président Ouattara qui a appelé lundi à s`abstenir de toute formes de représailles ou de violence », a déclaré Véronique Aubert, directrice adjointe du Programme Afrique d`Amnesty International, dans un communiqué.
Scènes de pillage et de chaos à Abidjan
La police et la gendarmerie, officiellement à la disposition d’Alassane Ouattara, n`ont pas pour l`essentiel repris leur service. Selon l’AFP (Agence France Presse), dans le quartier de Cocody-Riviera (nord), une jeune femme arrive dans sa rue en voiture et stoppe net devant ce spectacle : "un homme armé d`un lance-roquettes surveille la rue, tandis que d`autres sortent d`une maison avec des appareils électro-ménagers qu`ils entassent dans un véhicule 4x4", raconte-t-elle à l`AFP, épouvantée surtout de voir les malfaiteurs agir avec des armes de guerre, à visage découvert et en plein jour.
D`autres habitants sont aussi sous le choc de la violence avec laquelle des hommes lourdement armés ont fait irruption dans leur résidence, emportant dans "trois 4x4, télévisions, ordinateurs, cuisinières, chaînes hi-fi, ventilateurs, argent et effets personnels".
Dans le quartier chic de Cocody, nombreux sont ceux qui attribuent vols et pillages à des éléments FRCI. "Au carrefour de la Riviera 3, à Cocody, des FRCI nous ont fait descendre de notre voiture et ont tenté de partir avec, mais elle n`a pas démarré. Ils l`ont laissée là, mais ont exigé qu`on leur donne de l`argent", témoigne Chantal.
Désiré Tagro, ex-ministre et proche de Gbagbo arrêté lundi, mort mardi
Désiré Tagro est décédé dans une clinique d’Abidjan dans des circonstances encore troubles. Guillaume Soro a ordonné une autopsie pour déterminer si le secrétaire général de la présidence de Laurent Gbagbo est mort suite à un tir des FRCI (Forces républicaines de Côte d’Ivoire, pro-Ouattara) ou s’il s’est suicidé. Mais selon Alain Toussaint, le porte-parole de Laurent Gbagbo en France, « Désiré Tagro a été assassiné à l’hôtel du Golf », au lendemain de son arrestation avec Gbagbo à Abidjan.
Laurent Gbagbo quant à lui est assigné à résidence à Abidjan, a annoncé mardi le gouvernement du président Alassane Ouattara. Il n`a pas été transporté hors de la ville comme l`avaient indiqué dans un premier temps, mardi, par erreur les Nations Unies.
Mangou et d’autres généraux « au service de la République »
Le général Philippe Mangou a déclaré à la station de télévision TCI, acquise à M. Ouattara, que les policiers, les gendarmes et les soldats devaient reprendre le travail mercredi et être à la disposition de M. Ouattara. TCI avait annoncé auparavant que Mangou et les généraux « Tiapé Kassaraté, Bredou Mbia et Dogbo Blé Brunot sont venus mettre leurs institutions au service de la République ».
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