mercredi 13 avril 2011

Côte d’Ivoire : Villepin critique Sarkozy



Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin (DR)
(AfriSCOOP & Agences) — Alors que les réactions dans le monde se sont multipliées contre les bombardements aériens des forces françaises en Côte d’Ivoire, la résidence de Laurent Gbagbo à Abidjan a été partiellement détruite dimanche par des missiles tirés par des hélicoptères de l`Onuci et de la force française "Licorne", a déclaré un porte-parole du président ivoirien élu selon le Conseil constitutionel.
"Des hélicoptères français et de l`Onu continuent de tirer sur la résidence du président Gbagbo qui est partiellement détruite", a précisé par téléphone à Reuters Ahoua Don Mello. "Il y a une épaisse fumée mais nous n`avons pas d`autres détails sur les dégâts causés."
"La France cherchait des prétextes pour réattaquer, elle en a rassemblé", a-t-il poursuivi en référence notamment à l`attaque samedi sur le QG du président reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara, démentie par le camp Gbagbo.
"On a repris l`opération consistant à neutraliser les armes lourdes partout où elles se trouvent. L`ONUCI et Licorne ont entrepris de viser des cibles en plusieurs endroits, notamment aux abords du palais présidentiel et dans les environs de la résidence présidentielle", a déclaré pour sa part un porte-parole de l`Onu.
Les tirs ont visé aussi "les camps où les exercices de reconnaissance ont permis d`identifier des armes lourdes", a ajouté Hamadoun Touré sans donner plus de précisions.
Vidéo - Tirs d’hélicoptères sur la résidence de Gbagbo
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Villepin pour une solution diplomatique et non militaire du conflit ivoirien
Interrogé par France 5 sur les éventuels risques d`une trop forte présence française dans le conflit ivoirien, l`ex-Premier ministre Dominique de Villepin a répondu : "Il n`y a pas de bonne politique étrangère et de bonne initiative qui ne s`accompagnent pas de respect des principes !".
La responsabilité d`un retour à la normale dans ce pays "incombe à Alassane Ouattara", le président ivoirien reconnu par la communauté internationale, et la France n`a "pas à rentrer dans (ce) jeu extrêmement dangereux", a encore dit Dominique de Villepin.
Il a appelé les dirigeants africains mandatés pour engager une médiation à renforcer leurs efforts pour une solution diplomatique. "L`Union africaine a pris ses responsabilités et envoyé une médiation, c`est à eux à prendre des initiatives".
"Ce qui est certain, c`est qu`il faut mettre beaucoup d`énergie, et peut-être plus d`énergie diplomatique, dans la recherche d`un règlement. Et je ne pense pas que la solution soit une solution militaire (...) Regardez où nous en sommes en Afghanistan plus de dix ans plus tard", a poursuivi l`ancien chef de la diplomatie française.
"L`Afrique c`est un continent où il faut parler (...) Evitons de céder à l`engrenage de la force", a-t-il encore indiqué en soulignant le risque que les soldats français impliqués en Côte d`Ivoire deviennent "les boucs émissaires du ressentiment des populations".
Les réactions dans le monde se sont multipliées contre les bombardements aériens des forces françaises en Côte d’Ivoire. Les éminents sénateurs américains Jim Inhofe (R-Okla) et John Kerry, ont exprimé publiquement leurs doutes quant à la légitimité de Ouattara.
Plusieurs partis politiques français, essentiellement de gauche, ont déjà exigé le retrait « immédiat » de Côte d`Ivoire des troupes françaises, non sans avoir condamné une « aventure militaire néo-coloniale qui n’a rien à voir avec la défense des civils ivoiriens ».
Dimanche, le porte-parole du PS (Parti socialiste), Benoît Hamon, a regretté dimanche sur Canal+ que « les forces françaises soient engagées aux côtés d’un acteur qui aurait perpétré (des) massacres » soulignant qu’il fallait « clarifier » le rôle de la force française Licorne en Côte d’Ivoire.
Importante manifestation pro-Gbagbo à Paris
Une importante manifestation de soutien au président ivoirien sortant Laurent Gbagbo a eu lieu dimanche à Paris entre les places de la République et de la Nation.
Ils étaient 3000 selon les organisateurs et 1.300 selon la préfecture de police à s’être rassemblés en début de défilé dont la tête est arrivée place de la Nation vers 18H30. Les organisateurs n’ont pas donné d’estimation du nombre de participants.
Avec des slogans hostiles à la force française Licorne, au président Nicolas Sarkozy et au président ivoirien reconnu par la communauté internationale, Alassane Ouattara, les manifestants ont marché derrière une grande banderole "La communauté africaine de France soutient le président légal et légitime de la Côte d’Ivoire". (Avec Agences)

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