dimanche 10 avril 2011

Crise en côte d’Ivoire : Le PS inquiet du soutien militaire de la France à Ouattara ?

Publié le10 avril 2011 pardirectscoop

PARIS – Le porte-parole du PS (Parti socialiste), Benoît Hamon, a soutenu dimanche sur Canal+ qu’il fallait « clarifier » le rôle de la force française Licorne en Côte d’Ivoire.
La France, selon lui, n’avait pas à s’engager «dans une opération militaire, dans des négociations pour obtenir la reddition de Laurent Gbagbo», ne souhaitant pas que « les forces françaises soient engagées aux côtés d’un acteur qui aurait perpétré (des) massacres », allusion faite au génocide de Duékoué. «C’est aux Ivoiriens d’engager les conditions du dialogue », a-t-il rappelé.
L’ancien Premier ministre socialiste Laurent Fabius a, quant à lui, mis en garde dimanche l’exécutif français contre un excès d’ »interventionnisme » militaire à l’étranger, craignant un « enlisement ».
« La France, c’est très bien qu’elle intervienne mais on ne peut pas intervenir partout », a-t-il avancé, reprenant une idée précédemment avancée par la Présidente du Front National, Marine Lepen, qui a condamné aux premières heures du contentieux électoral ivoirien l’ingérence française en Côte d’Ivoire.
Plusieurs partis politiques français, essentiellement de gauche, ont déjà exigé le retrait   « immédiat » de Côte d`Ivoire des troupes françaises, non sans avoir condamné une « aventure militaire néo-coloniale qui n’a rien à voir avec la défense des civils ivoiriens ».
Les réactions dans le monde se sont multipliées contre les bombardements aériens des forces françaises en Côte d’Ivoire. Les éminents sénateurs américains Jim Inhofe (R-Okla) et John Kerry, ont exprimé publiquement leurs doutes quant à la légitimité de Ouattara.
« Les États-Unis, pensent-ils, doivent changer leur position en Côte d’Ivoire » et arrêter de cautionner « les massacres » perpétrés par les forces de Ouattara et leurs alliés. Plus de 2000 personnes (civils et militaires) ont été tuées dans la nuit du 4 au 5 avril, lors des bombardements par l’aviation de sites stratégiques de la capitale dont la résidence présidentielle où s’était rassemblé près d’un millier de civils.
Dans plusieurs localités de l’intérieur du pays, des massacres s’apparentant à « un génocide des populations jugées proches du Président Gbagbo » et perpétrées fin mars par les forces de Ouattara, ont été révélés par différentes organisations internationales (Croix rouge, Caritas, ONU, Human Wraght).
La France qui soutient Ouattara, tente de l’imposer en dépit de sa défaite constatée par le conseil constitutionnel ivoirien, plus haute juridiction chargée de proclamer les résultats définitifs des présidentielles ivoiriennes.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire