L'Afrique |
La crise post-électorale que connait la Côte d’Ivoire est riche en enseignements pour l’ensemble des peuples d’Afrique. Chacun doit pouvoir tirer des leçons de ce que les ivoiriens vivent actuellement. De quoi s’agit-il? Pour faire simple, je voudrais rappeler deux faits connus de tous et de chacun. Premier fait, le 19 septembre 2002, le régime légalement élu du Président ivoirien Laurent GBAGBO est attaqué par une bande armée venue du Burkina Faso où elle a reçu armes et formation militaire. Personne n’a élevé la voix pour condamner cette agression. Au contraire, la rébellion est adoubée, chouchoutée par la communauté internationale. Tous, en chœur, appelle a une issue négociée. Deuxième fait, un simulacre d’élection présidentiel organisé, le 28 novembre 2010, par une commission électorale totalement contrôlée par l’opposition civilo-militaire. Celle-ci est incapable de donner les résultats provisoires de la consultation dans les délais prescrits par la loi. Sous une menace certaine, son Président marmonne des chiffres qui sont aussitôt considérés comme étant les résultants provisoires tant attendus. Le Représentant du Secrétaire Général de l’ONU s’empresse de les certifier ignorant le contenu de son mandat qui le limite à la certification du dépouillement. Le Conseil Constitutionnel, agissant en dernier ressort, proclame les résultats définitifs de l’élection qui sont rejetés par la Communauté internationale. Depuis lors, la Côte d’Ivoire est dans l’œil du cyclone. La violence va crescendo. La désolation et la peur se lisent sur le visage des ivoiriens qui ne savent plus où donner de la tête. Chaque jour qui passe est comme une victoire sur la mort tellement celle-ci tutoie le quotidien des habitants de cette terre naguère havre de paix. Au lieu d’aider les ivoiriens à sortir de cette spirale de violence, certaines nations africaines ; Sénégal, Burkina-Faso et Nigeria pour ne citer que ceux la, préfèrent intervenir militairement sur le théâtre des opérations en faveur de l’une des deux parties en conflit. Ces nations, après avoir échouées dans leur vaine tentative à obtenir un soutien international légitimant leur noir dessein, ont choisi de transformer leurs soldats en mercenaires. Au plan économique, le Burkina-Faso est devenu exportateur de café et de cacao. Or, tout le monde sait, y compris la Communauté Internationale et leurs ONG, que ces matières premières burkinabés viennent de Côte d’Ivoire. Mais personne ne dit mot. Toutes les ONG qui avaient engagé une campagne médiatique contre le cacao ivoirien au motif qu’il était produit avec le concours d’enfants esclaves, sont sans voix. Aujourd’hui, malgré le sang d’innocents ivoiriens qui souille ce cacao de Côte d’Ivoire vendu par le Burkina Faso, aucune condamnation. Silence radio. Un silence assourdissant qui appelle à la réflexion ceux des africains qui croyaient encore à l'angélisme de ces organisations hautement inféodé au pouvoir politique de l’occident. Ainsi, le gouvernement burkinabé alimente son budget avec les prélèvements qu’il opère sur le commerce de ce cacao de la guerre au vu et au su de tous. Où sont donc ces ONG «défenseurs» d’un commerce propre, d’un commerce équitable. Outre, les matières premières, le Burkina Faso pille le sous sol ivoirien dans la partie nord du pays. Là, également, silence absolu. Le Sénégal, quant à lui, se réjouit de ce que le trafic maritime à destination des ports ivoiriens soit détourné à son profit. La délocalisation, à Dakar, de certaines entreprises initialement installées en Côte d’Ivoire augmente son tissu économique. Toute choses qui donnent l’impression d’une croissance à ce pays qui peine lourdement à maintenir une économie compétitive en temps normal malgré ses atouts certains. Le Nigeria, en ce qui le concerne, se réjouit de participer à la destruction d’un pays qui n’arrête pas de menacer son statut de leader à la fois politique et économique dans la région Ouest africaine. L’occasion est trop belle pour casser de la Côte d’Ivoire et demeurer à la tête de la zone pendant encore des décennies. A ces peuples, je voudrais rappeler ceci: Aux sénégalais et aux burkinabé d’abord, qui se réjouissent des prises de positions et des actions de leurs dirigeants, l’ivoirien que je suis leur dit qu’il n’y a rien de nouveau sous les tropiques. En effet, ce que Leurs Excellences Maître Abdoulaye WADE et Monsieur Blaise COMPAORE posent comme actes en Côte d’Ivoire n’étonnent pas les ivoiriens. Avant eux le Président ivoirien Félix HOUPHOUET-BOIGNY avait fait de même au Libéria. Les soldats ivoiriens ont combattu aux côtés des rebelles libériens contre le pouvoir libérien d’alors. HOUPHOUET-BOIGNY l’a fait pour le compte de la même Communauté Internationale qui voulait se débarrasser d’un dirigeant gênant. Le travail a été si bien fait que le Libéria a connu l’une des plus sordide guerre civile. Les Autorités ivoiriennes de l’époque se sont enrichies du pillage du Libéria. Aujourd’hui, le retour de manivelle est là, implacable. La Côte d’Ivoire est en train d’être déchiré par la guerre. A la lumière de cette histoire, je dis aux sénégalais et aux burkinabé, demain sera votre tour. Je ne prophétise pas. Je rappelle simplement que l’histoire est un éternel recommencement et que les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets. Il s’agit de lois de la nature et rien ni personne ne peut s’y opposer. Je le dis non pas pour être considéré comme un oiseau de malheur mais surtout pour interpeler vos dirigeants. Le malheur qui s’abattra sur vous demain, ils peuvent le conjurer s’ils acceptent de sortir de ces sentiers de la mort pour emprunter ceux de la vie. Aux nigérians, je voudrais les inviter au pardon vis-à-vis de leurs frères ivoiriens. Cette invitation s’adresse particulièrement à leurs dirigeants. En effet, nous nous accordons tous sur les conséquences de la politique de HOUPHOUET-BOIGNY dans la guerre du Biafra. Les nigérians doivent savoir que la grandeur d’un peuple se mesure également à sa capacité à pardonner les offenses et les blessures surtout si celles-ci sont le fait d’un peuples frères. Il faut mettre un terme au cycle de la violence en Afrique. A l’attitude nigériane, j’oppose la prise de position de l’Angola. Comme les nigérians, les angolais ont souffert des choix politiques du premier Président ivoirien lors de la guerre civile qui a ravagé ce pays au sous sol si riche. Le nombre de victimes et l’importance de dégâts matériels que cette sale guerre a causé à ce pays frère n’a pas aveuglé ses dirigeants. Contre vents et marées, ils ont fait le choix de l’Afrique digne. Malgré les promesses étonnantes de la France, l’Angola est resté droit dans ses bottes en soutenant la Côte d’Ivoire. Il faut faire mentir Alpha Blondy qui disait dans une de ce chansons à succès et je cite «les ennemis de l’Afrique, ce sont les africains». Que gagne les africains en se faisant des crocs-en-jambe tout le temps? Rien hormis la misère dans nos villes et campagnes. L’occident se rit de nos idioties. Sénégalais, burkinabé et nigérians, vous n'entendez pas ces éclats de rire qui sortent des palais des Présidents et Chefs de Gouvernements occidentaux avec qui vous complotez pour détruire vos frères? Nettoyer un peu vos oreilles parce que ces moqueries sont perceptibles à des kilomètres. Tous, nous avons besoin de solidarité pour sortir nos populations du chômage, des pandémies et pour refaire notre retard dans les nouvelles technologies qui façonnent déjà la face monde en ce 21ème siècle commençant. L’Afrique doit dire non au projet d’avilissement que l’occident veut imposer au continent sous un habillage trompe œil. Ensemble nous serons forts et rien ne pourra résister à la montée en puissance d’une Afrique unie. Que peuvent la France et tous ces pays occidentaux contre la Côte d’Ivoire si le Libéria, la Guinée, le Mali, le Burkina et le Ghana …disent non au complot? Que pourront faire ces pays impérialistes contre les Burkina si la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo, le Bénin, le Nigeria, le Niger et le Mali répondent non à un appel insurrectionnel? En un mot que pourront-ils si aucune maille de la chaîne de solidarité Africaine n’est prête à trahir? Absolument rien. Jka210311@gmail.com |
source : Joël K.AMANI |
vendredi 1 avril 2011
Les ennemis de l'Afrique ne doivent plus être des africains
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