mercredi 25 mai 2011

Burkina Faso : On ne comprend plus rien

Encore du souci pour Blaise ?

mercredi 25 mai 2011  par Ayida MAÏGA, La Rédaction © AfriSCOOP
Blaise Compaoré, président du Faso (DR)
(AfriSCOOP Analyse) — Les évènements militaro-sociaux de début d’année semblent suivre indéfiniment le régime du Cdp (actuellement au pouvoir) au Burkina Faso. Preuve que, plus que les promesses faites ici et là par le grand voyageur Blaise Compaore, les Burkinabé veulent du CONCRET.

Pourquoi le Cdp et ses premiers responsables tardent-ils à trouver des solutions urgentes et justes aux divers maux auxquels est confrontée la société de leur pays ? En de pareilles circonstances, il est toujours difficile de se projeter dans l’avenir d’un Etat. Le dilemme auquel est confronté Blaise Compaore est à peu près ceci : faut-il ponctionner de l’argent dans les caisses étatiques pour satisfaire les revendications légitimes de ses compatriotes et fausser par contrecoup les prévisions budgétaires 2011 ? Ou faut-il trouver les voies et moyens pour faire contribuer les riches du Cdp à ce difficile exercice citoyen ?
La seconde solution est plus difficile à mettre sur la table car l’entourage du « grand Blaise » qui s’est enrichi depuis 1987 ne voudra pas être mis sur la paille, du jour au lendemain. Comme dans toutes les bonnes et grandes dictatures du continent noir.
Pourtant, il faut agir vite…
Après la garde rapprochée du locataire du Palais du Kosyam (présidence), c’est un nouveau pan de l’armée qui a encore tiré en l’air ces dernières heures en terre burkinabé. Pour réclamer une revalorisation salariale. Qui l’aurait cru, fin 2010 ! Les munitions (parfois lourdes) sont devenues des pétards de mécontentement au pays du célèbre médiateur de l’Afrique de l’ouest. Une situation qui devrait effrayer ou faire fuir des investisseurs étrangers, si elle se prolonge. Car, à voir les choses de près, à tout moment, d’autres composantes de la grande muette du Faso peuvent crier leur exaspération ; à coup de rafales. Sans oublier que d’autres secteurs d’activité dans le monde social burkinabé n’ont pas encore dit leur dernier mot. Comme les enseignants et leurs apprenants ces dernières heures.
S’il faut se jeter à l’eau et s’endetter pour apaiser le malaise général des Burkinabé, Blaise Compaore est contraint de le faire. Au risque de ne pas aller au terme de son actuel quinquennat. Des carnets d’adresse riches sur le plan financier, M. Compaore doit en avoir. A l’échelle du continent africain comme à l’international. L’Afrique de l’ouest n’a nullement besoin d’un nouveau foyer de tension, et le Cdp a l’obligation de sauvegarder les acquis de ses 23 ans de règne. Une somme de vérités qui commandent que le président Blaise s’engage à ne plus se représenter à une nouvelle élection ; s’il le faut ! La population et la société civile du Faso ont justement compris le jeu, en continuant à mettre la pression sur le pouvoir, en attendant l’Opposition désorganisée du « pays des hommes intègres ».

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