En séjour au Katanga, Zoé Kabila, un proche parent du chef de l’Etat actuel, vient de constater lui aussi et malgré lui que rien n’a changé de 2005 à 2011.
Zoé Kabila, présenté comme le jeune frère du président sortant «Joseph Kabila», vient d’effectuer, au courant de ce mois de mai, une tournée à l’intérieur de la province du Katanga. Il a visité les territoires de Manono, Mitwaba et Malemba Nkulu. Sur place, il aurait sensibilisé la population à s’enrôler massivement et à "reconduire" l’actuel chef de l’Etat.
A son retour à Lubumbashi, voulant sans doute présenter le côté intrépide de ce voyageur pas tout à fait ordinaire, un journaliste de la station provinciale de la Radio télévision nationale congolaise (RTNC/Katanga) a affirmé - au cours du journal du dimanche 22 mai 2011 - que le périple du frangin de «JK» "était très périlleux à cause de l’état très désastreux des routes". Et d’ajouter : "C’était sans compter avec le courage de Zoé qui a bravé les bourbiers et autres nids de poule pour atteindre ses compatriotes qu’il aime tant". (sic !)
Les observateurs avertis et divers analystes se souviennent qu’en 2005, la même personne avait visité les mêmes contrées ou presque. Les images s’y rapportant avaient été diffusées avec tambours et trompettes sur les chaînes de télévision. A l’époque, le constat était le même que celui dressé aujourd’hui : les routes de l’intérieur de la province du Katanga étaient impraticables et qu’il fallait une dose de détermination et une bonne raison pour les emprunter.
Il y a cependant une donne. Une nouvelle donne qui s’est ajoutée entre les deux périodes, à savoir les "cinq chantiers du président de la République" présentés à tort comme ceux de la République. Il ne pourrait pas en être autrement, car le président actuel a été élu sur base de cet ambitieux programme semblable à un éléphant blanc. Certaines questions méritent d’être posées : A qui Zoé attribue-t-il cet état des choses ? Voulait-il dire que rien n’a changé depuis 2005, et ce malgré les déclarations fracassantes des tenants du pouvoir ? Est-ce un aveu d’échec du chantier route ?
Certes, l’homme qui a profité de son voyage pour faire encore une fois des promesses fallacieuses devra savoir que le peuple congolais n’est pas dupe. Car avant les cinq chantiers équivaut à l’après cinq chantiers. Et le Sage de conclure : «Celui qui est fidèle dans les petites choses le sera dans les grandes», «on ne peut pas tromper éternellement un peuple».
Lubumbashi. Correspondance particulière.
Flory Masela
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