Nicolas Sarkozy le 21 mai à Abidjan (capture d’écran)
(AfriSCOOP Analyse) — Ado a eu officiellement ce 21 mai 2011 ce qu’il voulait en se jetant dans l’arène politique sous feu Félix Houphouët-Boigny : accéder un jour à la magistrature suprême de la Côte d’Ivoire ! Une réalité qui n’aurait pas pu prendre forme sans l’appui d’une France qui estime dorénavant que « la démocratie n’est pas un luxe des pays du Nord ». Quel sort alors pour les autres pays d’Afrique francophone ?
Des gardes armés jusqu’aux dents qui surveillent discrètement ce 21 mai, sur le tarmac de l’aéroport d’Abidjan le boeing présidentiel ; un autre appareil du même acabit flanqué du nom de l’« armée française » et attendant de pied ferme des instructions à l’aéroport « Général Gnassingbé Eyadèma » de Lomé. C’est l’impressionnant dispositif militaire déployé en Afrique de l’ouest ce 21 mai par l’Hexagone pour accueillir un hôte pas comme les autres à une prestation de serment d’un chef d’Etat d’Afrique francophone : Nicolas Sarkozy. Evènement de taille qu’est le déplacement du numéro un français à une prestation de serment d’un de ses pairs africains, plus précisément dans le pré-carré de son pays, accompagné d’une délégation représentative du pouvoir élyséen.
Principale attraction de cette nouvelle sortie sarkozyste en Afrique, le patron de l’Elysée a réorienté indirectement la politique des Gaulois sur le continent noir, en déclarant devant ses compatriotes, à Abidjan, que « la démocratie ne doit pas être réservée uniquement aux Etats du Nord ». Le « c’était important que je sois ici, pour la démocratie en Côte d’Ivoire et en Afrique » lâché plus tôt, sur le sol ivoirien, par l’époux de Carla Bruni allait dans le même sens. De petits mots qui confortent les propos du Premier ministre français, François Fillon, tenus devant les parlementaires de son pays, quelques jours après la capture de Laurent Gbagbo, en avril dernier, avec l’appui des « Forces spéciales françaises ». M. Fillon avait indiqué subrepticement aux Africains, à cette occasion, que la fin du régime de Koudou Gbagbo « est un signal fort lancé aux autres dictateurs du continent noir » ! De nouvelles déclarations médiatiques qui restent à l’étape de promesses creuses.
La démocratie ne doit pas être le propre des Ivoiriens !
Si la volonté de l’actuel maître de l’Elysée est réellement d’aider les Africains francophones à conforter leurs maigres acquis démocratiques durant son premier quinquennat, il aurait déjà dû réagir, après la réélection contestée et contestable d’Idriss Déby Itno au Tchad le mois dernier. Des soutiens à la démocratie hyper hésitante en Afrique d’expression française, M. Sarkozy les avait déjà exprimés lors de sa visite, au cours du second semestre 2009, au Congo-Brazzaville, juste avant la présidentielle dans ce pays qui a vu Sassou Nguesso décrocher un nouveau septennat, avec un score à la soviétique.
De quoi laisser sceptiques les opposants de premier plan et anonymes aux dictatures rigides ou douces dans le pré-carré des Gaulois en Afrique comme au Togo, au Burkina Faso ou encore à Djibouti ! Ce n’est pas, de toute évidence, sous le premier mandat de M. Sarkozy que la maxime de De Gaulle selon laquelle « un Etat n’a pas d’amis » va détonner !! Pour maintenir le train de son développement, la patrie de Jacques Chirac a non seulement besoin d’alliés stratégiques sur le plan politique, mais aussi et surtout des partenaires économiques stratégiques soumis en Afrique noire. Plus que jamais, il appartient aux opposants, jeunes loups ou vieux, d’Afrique francophone de mettre dans leurs plans de conquête du pouvoir la séduction, les assurances à lancer à l’Elysée pour la sauvegarde de ses intérêts ; en cas d’alternance politique. 51 bougies après les « indépendances africaines », malheureusement, c’est à cette sordide logique qu’il faut encore se soumettre pour accéder à un Palais présidentiel, dans l’ancien empire colonial de la France en Afrique.
Gabriel Robert Mugabe (au Zimbabwe) a perdu au vu et au su de tous, en 2007, la présidentielle dans son pays mais n’a pas été délogé par la Grande-Bretagne. Edouardo Dos Santos (en Angola) s’est imposé sans gloire lors des premières élections à peu près démocratiques dans son pays, mais n’a pas été contraint à quitter le pouvoir par le Portugal. Idem pour Teodoro Mbiang Mbasogo (à la tête de l’unique ancienne colonie espagnole d’Afrique) qui n’a aucunement été inquiété par l’Espagne après sa dernière nouvelle réélection à la tête de la Guinée équatoriale ; en violation de toutes les règles démocratiques. Cependant, la France, pour sa part, est « dorénavant » déterminée à jouer le gendarme dans son ex-empire colonial, quand, où et comme elle l’entend ! Qui dit mieux ? Aussi longtemps qu’existera le jeu politique, la diplomatie du canon, de l’artillerie l’emportera sur les choix des peuples et les dévolutions négociées et concertées du pouvoir. Opposants d’Afrique francophone, vous avez du pain sur la planche.
(AfriSCOOP Analyse) — Ado a eu officiellement ce 21 mai 2011 ce qu’il voulait en se jetant dans l’arène politique sous feu Félix Houphouët-Boigny : accéder un jour à la magistrature suprême de la Côte d’Ivoire ! Une réalité qui n’aurait pas pu prendre forme sans l’appui d’une France qui estime dorénavant que « la démocratie n’est pas un luxe des pays du Nord ». Quel sort alors pour les autres pays d’Afrique francophone ?
Des gardes armés jusqu’aux dents qui surveillent discrètement ce 21 mai, sur le tarmac de l’aéroport d’Abidjan le boeing présidentiel ; un autre appareil du même acabit flanqué du nom de l’« armée française » et attendant de pied ferme des instructions à l’aéroport « Général Gnassingbé Eyadèma » de Lomé. C’est l’impressionnant dispositif militaire déployé en Afrique de l’ouest ce 21 mai par l’Hexagone pour accueillir un hôte pas comme les autres à une prestation de serment d’un chef d’Etat d’Afrique francophone : Nicolas Sarkozy. Evènement de taille qu’est le déplacement du numéro un français à une prestation de serment d’un de ses pairs africains, plus précisément dans le pré-carré de son pays, accompagné d’une délégation représentative du pouvoir élyséen.
Principale attraction de cette nouvelle sortie sarkozyste en Afrique, le patron de l’Elysée a réorienté indirectement la politique des Gaulois sur le continent noir, en déclarant devant ses compatriotes, à Abidjan, que « la démocratie ne doit pas être réservée uniquement aux Etats du Nord ». Le « c’était important que je sois ici, pour la démocratie en Côte d’Ivoire et en Afrique » lâché plus tôt, sur le sol ivoirien, par l’époux de Carla Bruni allait dans le même sens. De petits mots qui confortent les propos du Premier ministre français, François Fillon, tenus devant les parlementaires de son pays, quelques jours après la capture de Laurent Gbagbo, en avril dernier, avec l’appui des « Forces spéciales françaises ». M. Fillon avait indiqué subrepticement aux Africains, à cette occasion, que la fin du régime de Koudou Gbagbo « est un signal fort lancé aux autres dictateurs du continent noir » ! De nouvelles déclarations médiatiques qui restent à l’étape de promesses creuses.
La démocratie ne doit pas être le propre des Ivoiriens !
Si la volonté de l’actuel maître de l’Elysée est réellement d’aider les Africains francophones à conforter leurs maigres acquis démocratiques durant son premier quinquennat, il aurait déjà dû réagir, après la réélection contestée et contestable d’Idriss Déby Itno au Tchad le mois dernier. Des soutiens à la démocratie hyper hésitante en Afrique d’expression française, M. Sarkozy les avait déjà exprimés lors de sa visite, au cours du second semestre 2009, au Congo-Brazzaville, juste avant la présidentielle dans ce pays qui a vu Sassou Nguesso décrocher un nouveau septennat, avec un score à la soviétique.
De quoi laisser sceptiques les opposants de premier plan et anonymes aux dictatures rigides ou douces dans le pré-carré des Gaulois en Afrique comme au Togo, au Burkina Faso ou encore à Djibouti ! Ce n’est pas, de toute évidence, sous le premier mandat de M. Sarkozy que la maxime de De Gaulle selon laquelle « un Etat n’a pas d’amis » va détonner !! Pour maintenir le train de son développement, la patrie de Jacques Chirac a non seulement besoin d’alliés stratégiques sur le plan politique, mais aussi et surtout des partenaires économiques stratégiques soumis en Afrique noire. Plus que jamais, il appartient aux opposants, jeunes loups ou vieux, d’Afrique francophone de mettre dans leurs plans de conquête du pouvoir la séduction, les assurances à lancer à l’Elysée pour la sauvegarde de ses intérêts ; en cas d’alternance politique. 51 bougies après les « indépendances africaines », malheureusement, c’est à cette sordide logique qu’il faut encore se soumettre pour accéder à un Palais présidentiel, dans l’ancien empire colonial de la France en Afrique.
Gabriel Robert Mugabe (au Zimbabwe) a perdu au vu et au su de tous, en 2007, la présidentielle dans son pays mais n’a pas été délogé par la Grande-Bretagne. Edouardo Dos Santos (en Angola) s’est imposé sans gloire lors des premières élections à peu près démocratiques dans son pays, mais n’a pas été contraint à quitter le pouvoir par le Portugal. Idem pour Teodoro Mbiang Mbasogo (à la tête de l’unique ancienne colonie espagnole d’Afrique) qui n’a aucunement été inquiété par l’Espagne après sa dernière nouvelle réélection à la tête de la Guinée équatoriale ; en violation de toutes les règles démocratiques. Cependant, la France, pour sa part, est « dorénavant » déterminée à jouer le gendarme dans son ex-empire colonial, quand, où et comme elle l’entend ! Qui dit mieux ? Aussi longtemps qu’existera le jeu politique, la diplomatie du canon, de l’artillerie l’emportera sur les choix des peuples et les dévolutions négociées et concertées du pouvoir. Opposants d’Afrique francophone, vous avez du pain sur la planche.
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