lundi 23 mai 2011

Nafissatou Diallo (victime présumée de DSK) racontée par sa maman qui vit à Ziguinchor.

 
C’est dans une maison sobre située dans la banlieue ouest de Ziguinchor que nous avons rencontré hier la mère de Nafissatou Diallo. Encore sous le choc, les quelques mots qu’Adja Aïssatou Diallo a sortis, c’était pour manifester sa surprise de voir sa fille qu’elle qualifie de pieuse, respectueuse et de bonne mœurs citée dans une affaire de sexe. Depuis l’éclatement de cette affaire de viol qui a eu raison du désormais ex-directeur général du Fonds monétaire international, des tentatives se multiplient pour lever le voile sur l’identité de la victime présumée de Dominique Strauss Khan. Un exercice qui mobilise depuis lors de grands médias internationaux, mais pas seulement. Mais, si la Guinée Conakry, pays d’origine de Nafissatou Diallo, a attiré l’opinion dans cette recherche des proches et autres parents de la victime présumée de Dominique Strauss-Kahn, c’est au Sénégal que les traces de la mère de Nafissatou Diallo ont été retrouvées. Et c’est dans une sobre maison sise au quartier Soucoupapaye, situé dans la banlieue ouest de Ziguinchor que nous avons rencontré, pour la première fois, Adja Aïssatou Diallo. Il faisait 20 heures ce samedi 20 mai 2011. La soixantaine largement dépassée, la dame semblait disposée à répondre à nos questions, à nous parler de sa fille, Nafissatou. Seulement, la fatigue du voyage qu’elle venait de faire l’en dissuada. Il fallait donc revenir le lendemain. Nous avons compris qu’elle voulait prendre l’avis de ses enfants, dont certains vivent aux Etats-Unis avant de se prêter à nos questions.
Le dimanche, à neuf heures, nous étions dans la cour de la maison. Mais, nous n’avons pas mis du temps à comprendre que quelque chose a changé entre temps. Il fallait toujours essayer d’arracher quelques informations. Une volonté qui nous a coûté un long moment d’exercice pour prouver la pertinence de notre démarche et convaincre du coup la vieille dame de nous parler de sa fille. Dans cette difficile tentative de ‘séduction verbale’, nous avons bénéficié d’un soutien de taille : celui de la petite sœur et non moins logeuse de Adja Aïssatou Diallo. Finalement, cette dernière finira pour accepter notre demande. Le visage bridé par le poids de l’âge, le cœur meurtri par cette histoire qui a mis sa fille sous les projecteurs du monde entier, celle que ses neveux appellent affectueusement Néné Aïssatou (tante Aiïssatou en langue Pulaar) finit par sortir quelques mots : ‘Je suis la propre mère de Nafissatou Diallo.’ L’information est lâchée. Mais, grande est la surprise de la dame de voir sa fille au cœur de ce scandale sexuel. ‘Je n’ai pas mis au monde une mauvaise femme’, s’est-elle empressée de préciser. A en croire la vieille, Nafissatou qui a habité un moment à Ziguinchor a eu une enfance calme, sans problème. Très jeune, elle a été donnée en mariage à un de ses cousins. De ce mariage naîtra une fillette qui vit en ce moment avec elle aux Etats-Unis. Mais, son mari décédera. Et c’est après son veuvage qu’elle rejoint sa grande sœur au pays de l’oncle Sam. Ce n’est que l’année dernière seulement que Nafissatou s’est remariée avec un Gambien. Le mariage a été célébré à Ziguinchor, dans la maison où se trouve en ce moment Adja Aïssatou Diallo.
Depuis qu’elle a reçu l’information, la dame a perdu le sommeil. Et ses pensées sont allées vers le père de la présumée victime, mais aussi vers ses grands-parents que la vieille considère comme des savants. Aujourd’hui, Adja Aïssatou Diallo a l’impression que le sol se dérobe sous ses pieds. C’est pourquoi elle est pressée de rentrer dans son Thia Koullé natal en Guinée Conakry pour bénéficier du soutien de ses proches. Mais pour le moment, elle affronte le temps dans cette maison qui avait accueilli Nafissatou Diallo pendant un bon bout de temps en espérant que le problème aura bientôt un dénouement heureux.

Walf fadjiri

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