En présence d'une vingtaine de chefs d'État, Alassane Ouattara doit être investi président, ce samedi à Yamoussoukro, lors d'une cérémonie fastueuse censée amorcer la réconciliation d'un peuple déchiré par une décennie de crise politico-militaire.
Par Guillaume GUGUEN , envoyé spécial de France 24 à Abidjan (texte)
Placée sous le signe de "la Côte d'Ivoire rassemblée", la cérémonie entend amorcer l'ère de la réconciliation après six mois de conflit fratricide qui ont fait près de 3 000 morts. Elle est également l'occasion pour les nouvelles autorités de montrer au monde que le pays a la volonté de rejoindre le concert des nations.
"Solennel, sobre, populaire"
Depuis plusieurs jours, des centaines d'agents d'entretien, pour la plupart des femmes, s'emploient au nettoyage des larges avenues qui quadrillent une capitale politique parée des couleurs nationales. Un large dispositif sécuritaire a été mis en place à Yamoussoukro, où plus d'un millier d'invités étaient attendus. Tout au long de cette journée de samedi, les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), les troupes françaises de la Licorne et les casques bleus de l'Onuci assureront l'encadrement du réseau routier menant à la capitale.
Une débauche de moyens qui s'est attirée les foudres de nombreux opposants à Alassane Ouattara. "Le président de la république a voulu que cette manifestation soit digne et sobre compte tenu des évènements, se défend l'entourage du chef de l'Etat. Mais étant un événement solennel, cette investiture sera populaire."
Nicolas, Goodluck, Blaise et les autres...
Les milliers d'Ivoiriens qui ont fait le déplacement jusqu'à Yamoussoukro auront à coeur de guetter l'arrivée des personnalités du monde politique et des affaires soucieux d'apporter leur soutien au président ivoirien. Parmi la vingtaine de chefs d'État et de gouvernement présents à la cérémonie figurent les principaux alliés africains d'Alassane Ouattara durant la crise : le président nigérian, Goodluck Jonathan, le Burkinabé Blaise Compaoré, le Sénégalais Abdoulaye Wade, le Togolais Faure Gnassinbé ainsi que le Premier ministre kényan Raila Odinga. Sont également de la fête : le président de l'Union africaine, Jean Ping, et le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dont les apparitions dans ce genre de raout sont plus que rares.
La France, qui a contribué via l'intervention de la force Licorne à l'arrestation de Laurent Gbagbo, le 11 avril dernier, sera représentée par un Nicolas Sarkozy désireux, dit-on à l'Elysée, de "saluer la restauration de la démocratie" en Côte d'Ivoire. A l'issue de la cérémonie, le numéro un français, accompagné de son chef de la diplomatie, Alain Juppé, et du ministre de la Coopération, Henri de Raincourt, s'envolera pour Abidjan afin d'y rencontrer la communauté française sur la base militaire de Port-Bouët.
France24
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