Vital Kamerhe qui, bien avant d’annoncer sa candidature, allait d’une capitale et d’une ville à l’autre sans rencontrer le moindre obstacle, est curieusement accueilli comme un chien dans un jeu de quille. Lui qui était hier accueilli par tous les prétendus résistants recrutés dans les partis politiques en vue de l’opposition, est désormais obligé d’être sur haute surveillance. Il est difficile qu’il termine une conférence débat sans que les organisateurs le fassent sortir par une porte cochère en vue d’échapper à la furie de l’assistance.
Agressé au Canada, en Belgique, Kamerhe est devenu la bête noire après avoir été la coqueluche, le bras armé de l’opposition pour déloger Joseph Kabila de l’Est de la Rdc. Le fait d’avoir maintenu sa candidature est sans doute la cause des ses malheurs dans une opposition qui exige allégeance totale au gourou.
Qui a appris à manger salé aura beaucoup de peine à se passer du sel. Un proverbe de chez nous ajoute que la calebasse qui a contenu des piments en gardera pour longtemps l’odeur.
A propos de l’opposition congolaise, on croit comprendre que lorsqu’elle se bat, c’est pour faire mieux. C’est le sens d’une alternative crédible. Lorsque cette opposition parle de la sécurité des opposants, elle doit être la première non seulement à donner des preuves, mais aussi à faire preuve des dispositions à protéger les personnes qui ont une opinion différente. L’opposition, en ce moment où les dirigeants politiques s’expriment et affichent leurs ambitions en prévision des élections de novembre 2011, devrait se montrer tolérante.
Malheureusement, tel ne semble pas être le cas. Le cas du président de l’UNC est à ce point de vue très illustratif. Depuis qu’il a affiché son ambition de se présenter comme candidat à la magistrature suprême du pays, Vital Kamerhe a adopté comme attitude, de charmer les milieux extérieurs. Malheureusement, il se trouve que tous les candidats de l’opposition se rencontrent dans cette stupidité de croire que c’est des milieux extérieurs qu’ils auront le pouvoir. En lieu et place de sillonner le territoire national, ils déferlent dans les capitales occidentales.
Adulé hier, pestiféré aujourd’hui
Vital Kamerhe qui, bien avant d’annoncer sa candidature, allait d’une capitale et d’une ville à l’autre sans rencontrer le moindre obstacle, est curieusement accueilli comme un chien dans un jeu de quille. Lui qui était hier accueilli par tous les prétendus résistants recrutés dans les partis politiques en vue de l’opposition, est désormais obligé d’être sur haute surveillance. Il est difficile qu’il termine une conférence débat sans que les organisateurs le fassent sortir par une porte cochère en vue d’échapper à la furie de l’assistance. Si par bonheur le président de l’Unc a le loisir de tenir sa conférence jusqu’au bout, il doit s’attendre à une agression verbale jusqu’à justifier ses origines. Que s’est-il passé pour que la coqueluche de l’opposition, le supposé bras armé de l’Udps pour « abattre » Joseph Kabila à l’Est du pays, devienne ainsi un pestiféré, un infréquentable ?Ce que Vital Kamerhe a connu le samedi dernier au Canada, illustre bien les misères que l’opposition congolaise à l’extérieur fait subir à un autre opposant. En effet, selon nos sources, le président de l’Unc, ancien président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, candidat à la présidence de la République, devrait tenir une conférence au Canada. Le cadre choisi, l’hôtel Delta. Le président national de l’Unc devrait saisir cette occasion pour présenter son dernier livre. Dans une certaine opinion, non sans ironie, on attendait que Vital Kamerhe écrive cette fois « Pourquoi j’ai choisi Tshisekedi ». Car, en effet, son parti politique, l’Unc, compte parmi ceux qui ont pris part au dîner chez Tshisekedi. Un repas historique dans la mesure où le leader de l’Udps n’avait jamais fait cela aux moments fastes de sa carrière politique, même lorsqu’il était porté à bout de bras par l’ensemble de l’Union sacrée de l’opposition radicale.
Le calvaire de Kamerhe au Canada
revenir à la conférence de Vital Kamerhe, le décor était planté et le public prêt pour l’écouter. Mais Vital Kamerhe avait-il pris la parole que toutes sortes de fruits, tomates, œufs, se sont mis à pleuvoir sur lui à son plus grand étonnement et à la grande stupéfaction des organisateurs. Comme si cela ne suffisait pas, un groupe déterminé avançait vers la tribune. Les organisateurs ont bien lu dans les intentions des manifestants. Pour éviter le lynchage du président national de l’Unc, on a été obligé de le faire sortir par une porte dérobée.En plus, Vital Kamerhe est l’objet d’un vrai lynchage au niveau des forums des Congolais. Tel est le cas de cette vidéo qui se distribue comme de petits pains où un des Congolais dans l’assistance accule Kamerhe de justifier le fait que son diplôme de licence obtenu en 1987 porte le prénom « Vital » que seuls les étrangers pouvaient se permettre à l’époque. Comment savoir qu’il s’agirait d’une action de l’opposition ? Ce n’est pas difficile lorsque dans le décor on peut lire des calicots anti-Kabila. La question que plus d’un se posent, c’est celle de savoir comment des opposants peuvent-ils ainsi s’en prendre à un autre opposant. Si tels individus avaient le pouvoir et la puissance de l’Etat à leur disposition, que ne feront-ils pas pour faire taire tous ceux qui ne pensent pas comme eux.
La qualité d’opposant relativisée A propos toujours de Vital Kamerhe, répondant à une question de la presse à son arrivée à la gare de Midi le jeudi 19 mai dernier à Bruxelles, le président national de l’Udps à la question de savoir : « Vital Kamerhe circule en Europe pour promouvoir sa candidature. Quid de la candidature unique de l’opposition » ? Et Etienne Tshisekedi de répondre : « Si monsieur Kamerhe est réellement de l’opposition, il est parmi ceux avec qui nous allons négocier pour trouver une candidature unique de l’opposition ».
Tout est là dans cette réponse du leader de l’Udps. Si Kamerhe s’aligne, il sera de l’opposition. Pour être opposant donc, il faut faire allégeance au gourou. C’est tout sauf démocratique. On peut lire cette attitude dans toutes les réponses qu’il a données à la presse sur les questions qui lui ont été posées. A la question de savoir si le fait de s’enrôler avant de quitter le pays est un signal qu’il va aller jusqu’au bout cette fois, il répond : « Absolument. Ce sont des élections précédant la fin du mandat de Kabila. Il faut participer à ces élections pour pouvoir l’éliminer ». Toutes les élections précèdent la fin de mandat, surtout lorsqu’il s’agit des élections présidentielles. En Rdc, ce ne serait pas un cas particulier pour pouvoir justifier la volonté de Tshisekedi d’aller cette fois jusqu’au bout.
Une chose et son contraire
En outre, le calendrier électoral est connu, tout le monde sait que le 6 décembre 2011, ce sera la proclamation des résultats. La prestation de serment ne pourra intervenir que le 20 décembre 2011. A la question de savoir ce qui arrivera le 6 décembre, il estime que Kabila deviendra un citoyen simple « comme vous et moi ». Se confiant à la presse, Tshisekedi dit clairement qu’il est en Europe pour des contacts politiques. Mais, il estime que pour le cas Kengo qui, selon le journaliste qui lui a posé la question, serait choisi par les Français, le leader de l’Udps estime qu’il ne faut pas faire intervenir les Français. Les contacts politiques qu’il est allé prendre lui en Europe, c’est avec qui ? N’est-ce pas une belle manière de faire intervenir les étrangers dans la politique nationale ? Car, déclare-t-il : « Si vous faites intervenir les Français, c’est que c’est vous les Congolais qui êtes défaillants. Après l’exemple donné par le Nord de l’Afrique, il n’est plus question que les étrangers s’occupent des Congolais. Vous êtes là pour ça. Si vous décidez que c’est la fin, ce sera la fin ». Une chose et son contraire à la fois. Enfin, pour le leader de l’Udps, la loi électorale doit tenir compte de lui au cas contraire, si par exemple il y aurait une clause qui l’exclurait : « Là ce sera la Tunisie », a-t-il dit avec insistance. Pourquoi seulement la Tunisie, pourquoi pas la Libye ou la Syrie ?Le triangle porte-malheur ?
Le malheur de Vital Kamerhe, c’est d’avoir maintenu sa candidature et de l’avoir proclamé encore une fois de la manière la plus officielle. Cela n’étonne que ses pairs de l’opposition. Car, le président de l’Unc n’était pas prêt à faire la profession de foi de quelqu’un d’autre que lui-même et dans sa propre chapelle. Sa théorie de triangle nucléaire ne veut dire autre chose que de prier chacun pour sa chapelle. Qu’on le martyrise aujourd’hui par ceux qui devraient se montrer les plus soucieux de la liberté d’expression des opposants, il y a de quoi être inquiet.Qui cherche le pouvoir par tous les moyens, cherchera à le conserver par tous les moyens, notamment la brimade, l’intolérance. C’est ce qu’il y a à craindre. C’est ce qui doit attirer l’attention de tout le monde. Quand les opposants se déchirent pour le pouvoir, il faut s’attendre qu’une fois au pouvoir, ils sarclent autour d’eux en vue de rester seuls arbres debout dans la forêt. Ce sera le règne de la pensée unique.
L’Avenir
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