lundi 23 mai 2011

Le village de l’Abbé Malu Malu envahi par des rwandais armés

Depuis le vendredi 20 mai 2011, la localité de Mambumo, à environ 15 km de Muhangi, village de l’Abbé Malu Malu, ex-président de la CEI est envahi par des rwandais armés. En conséquence, les paisibles congolais sans défense du village ont trouvé leur salut dans la fuite vers Vuyinga, Muhangi, jusqu’aux quartiers périphériques de la ville de Butembo. 
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La colline du Marché du village de Muhangi en Territoire de Lubero/Nord-Kivu (archives BLO) 
La contrée dont est originaire l’abbé Malu Malu se trouve sur la fameuse carte du PNUD/HCR comme site d’accueil des soi-disant «  retournées du Rwanda et de l’Ouganda ». Cette contrée est parmi les plus fertiles non seulement pour l’agriculture mais aussi en minerais. La colline de Musingiri dans la localité envahie vendredi dernier par des rwandais armés, regorge de gisements d’or et de cassitérite, selon les connaisseurs.
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Une vue du paysage de la localite de Muhangi en Territoire de Lubero/Nord-Kivu( Photo archives BLO) 
L’invasion des zones minières de Beni-Lubero et d’ailleurs au Kivu et en Province Orientale est un rappel que l’occupation rwando-ougandaise de l’Est du pays est en cours. Cette occupation profite bien de la distraction de l’organisation des élections de novembre 2011. Les conditions des élections libres et transparentes ne sont pas réunies en RDC. L’insécurité généralisée et la présence des armées étrangères sur le territoire national constituent un obstacle sérieux à la tenue des élections libres et transparentes. Les élections de 2006 l’ont suffisamment démontré. Les élus congolais n’ont jamais travaillé depuis 2006 parce que le pays est depuis lors occupé militairement. Ce manque à la RDC aujourd'hui ce ne sont pas des élections organisées par le même occident et le même régime qui n'ont jamais reconnu que les élections de 2006 ont accouché d'une souris. Leur donner sur un plateau d'or l'occasion de refaire le même jeu, c'est les caresser dans le sens de leurs poils. Malheureusement les élus de 2006 ( qu'ils soient de la mouvance présidentielle, de l'opposition, ou indépendants) se sont contentés de l’argent, de l’enrichissement personnel au lieu de réclamer le plein usage de leurs prérogatives de représentants du peuple. Aucun d'eux n'a demissionné en signe de protestation contre la prise en otage de la démocratie congolaise. Hors micros, certains parlent des ravages du gouvernement parallèle, mais en public, ils s’accommodent de ce gouvernement parallèle. Certains d'eux tentent même par tous les moyens d'entrer au gouvernement parallèle. Cela s’appelle course au pouvoir pour le pouvoir.
Que faut-il faire ?
Le fait que les conditions pour l’organisation des élections ne soient pas réunies pour l'instant, ne justifie pas la prolongation de la législature en cours pour la simple raison que cette législature n’a pas d’autre projet que celui de servir les réseaux du capitalisme néolibéral (i.e. réhabiliter les routes allant vers des zones minières au lieu d'équiper la police pour assurer la sécurité des civils. Sur les routes asphaltées, les hommes en armes tuent les civils sans défense). En effet, elle n’a aucun plan vérifiable de l’éradication de l’insécurité généralisée et de l’occupation rwando-ougandaise de tout l’est du pays. Ainsi, même si on lui accordait 1 an de plus, cela servirait plus le capitalisme néolibéral que le peuple congolais. Une prolongation de la législature en cours permettrait aux rwandais et aux ougandais de se « congoliser » pour faire aboutir par la voie d’un referendum la balkanisation de la RDC voulue par certaines grandes puissances occidentales. Prolonger la législature en cours serait l'équivalent de laisser une pierre dans l'eau pendant un peu plus longtemps. Cette pierre ne changera pas de forme. Elle restera une pierre.
Ainsi, la voie de la sagesse indique qu’il faut dire non à la tenue des élections dans les conditions chaotiques actuelles et non à la prolongation de la législature en cours qui sacrifie le peuple congolais sur l’autel des intérêts du capitalisme néolibéral.
La seule voie du salut pour le peuple congolais est la révolution à la Tunisienne/Egyptienne, le changement par la force populaire du régime en cours pour repartir sur des bases nouvelles d'un nouveau contrat social. Autrement, la RDC tournera en rond pendant longtemps avec une population prise en otage par une élite clientéliste. 
© Beni-Lubero Online

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