mardi 12 juillet 2011

Elections 2011 : L’Ambassade de la RDC en Ouganda facilite l’enrôlement des ougandais

image Joseph KABILA - President de la RDC


Nos sources détiennent de témoignages fiables sur un accord passé entre Kinshasa et Kampala en vue de faciliter l’enrôlement des ougandais frontaliers aux territoires congolais de Beni, d’Irumu, de Mahagi et d’Aru. Le colonel Kakolele, le député national Ukaba et le gouverneur de la province orientale ont reçu l’ordre de superviser l’enrôlement de ces milliers d’Ougandais à l’assistance de certains agents de l’ambassade de la RDC en Ouganda.
Aux dernières nouvelles, la CENI (Commission électorale nationale indépendante) a confirmé que l’opération de révision du fichier électoral -dont la fin est prévue au mois de juillet en cours - a déjà atteint 92 % des électeurs attendus, en perspective des élections générales programmées en novembre prochain dans notre pays. Il y a quelques jours, le site de l’hebdomadaire Jeune Afrique publiait ceci : " La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) de RDC nie tout projet de reporter le scrutin présidentiel au 24 décembre 2011, contrairement à ce que prévoyait un document interne révélé par "Jeune Afrique". Elle balaye par ailleurs les soupçons pesant sur l'utilisation des fonds (Cent mille dollars) qu'elle a réclamés à son antenne du Nord-Kivu. […] Par ailleurs, à la Commission, on n’en démord pas. L’élection présidentielle aura bien lieu en novembre : « Ce sera le 28 et rien d’autre », martèle-t-on à Kinshasa. Et quid du document interne dont Jeune Afrique s’était procuré la copie et qui envisageait d’organiser le scrutin le 24 décembre? « Une simple hypothèse de travail », « un brouillon qui aura été ramassé par quelqu’un au sortir d’une réunion, se défend-on à la Ceni. Ce n’est plus envisagé ». Et quid des législatives ?
Alors que le constitutionnaliste Gaspard Ngondankoy déclarait que le délai constitutionnel accordé au président Kabila pour  promulguer la loi électorale avait expiré depuis mardi 05/07/2011 conformément à l’article 140 de la constitution, voilà que la présidence congolaise se réveille en catastrophe en annonçant, le jeudi 07/07/2011, dans le journal de la RTNC de 23h30’, que la loi électorale a été promulguée par le Président de la République depuis le 25/07/2011 et que cette ordonnance est entrée en vigueur le jour de sa signature càd le 25 Juin. Avec ce genre de pirouette pour essayer d’éviter une bourde consommée, on a franchement l’impression de marcher sur la tête.
Evidemment qu’on commence à sentir la poudre électorale venir avant  même l’ouverture officielle de la campagne et ce sont les autorités en place qui multiplient maladroitement des sorties à sensation afin de récupérer un électorat déçu et dégonflé. Les actions sont menées sur deux fronts : grande publicité autour des visites de chantiers en construction et tripatouillage dans le ficher électoral appelé habilement "Opération de nettoyage". 

Entourloupes électoralistes : Privilégier l’émotion et la démagogie contre la raison

Accompagné de ses collabos-toutous (les deux présidents des chambres et le 1er), le président Kabila a voulu faire voir sa vocation de bâtisseur en inaugurant les travaux de réhabilitation et de modernisation du boulevard Lumumba, de l’échangeur de Limete et en procédant à la pose de la première pierre des travaux de réhabilitation et d’extension de l’usine de traitement d’eau de Ngaliema. Des actions "tape à l’œil " pour démontrer qu’il s’occupe bien du socio-économique de son peuple sans toutefois donner les garanties de la bonne fin de toutes ces opérations confiées aux Chinetoques car les financements pourraient manquer en cours de leur exécution comme d’habitude. En jouant au bon père de famille, il s’est précipité au chevet des rescapés de la catastrophe aérienne de Kisangani alors que l’accident pouvait être éviter si son régime avait pris la bonne décision d’interdire le vol des avions Hewa Bora qui figurent depuis 2 ans sur la liste noire de l’Union Européenne. C’est simplement du cynisme considéré comme un élément du kit électoral kabiliste.
Au même moment, le pasteur-président de la CENI essaye de mal couvrir les irrégularités flagrantes à travers un genre de mayonnaise verbale sans conviction. Par le truchement d’une opération de nettoyage du fichier électoral, la CENI voudrait légitimer des cas de fraude susceptibles de décrédibiliser le processus électoral en cours. De l’enrôlement des mineurs, des militaires et des policiers à la sous-estimation de l’électorat dans certaines circonscriptions électorales peu favorable au Raïs, en passant par la suppression intentionnelle des centres entiers, l’opposition est convaincue que la Commission électorale nationale indépendante ne joue pas franc jeu.
À ces détails, il faudrait ajouter le non-affichage des listes d’électeurs, l’éloignement des centres d’enrôlement dans certaines contrées ainsi que les difficultés persistantes des candidats dépourvus d’ancienne carte d’électeur à se faire enrôler, à l’arrière-pays.
A ce sujet, le journal en ligne Leconfidentiel peut confirmer que la triche a été bien au programme de la majorité présidentielledans le Nord-Est de la RD Congo. Nos sources détiennent de témoignages fiables sur un accord passé entre Kinshasa et Kampala en vue de faciliter l’enrôlement des ougandais frontaliers aux territoires congolais de Beni, d’Irumu, de Mahagi et d’Aru. Des hommes liges comme le colonel Kakolele Bwambale, Maître John Tibasima, le député national Pierrot Uweka Ukaba, Mr. Benjamin Kassa Lokana, agent de l'Oxfam Quebec ainsi que le gouverneur de la province orientale  Autsaï Asenga ont reçu l’ordre de superviser l’enrôlement de ces milliers d’Ougandais à l’assistance de certains agents de l’ambassade de la RDC/Ouganda. C’est ainsi que les Bakondjo proches des Nande se sont faits enrôler à Kasindi, les Hema de Rwabisengo à Kasenyi, les Alurs de Nebbi ont reçu leurs cartes à Mahagi, les Kakwa et Lugbara ougandais ont été servis à Aru et Imgbokolo bref la machine à frauder à tourner à plein régime pour servir l’électorat kabiliste décidé à faire rempiler le Raïs pour un second mandat.

J.J. Rousseau : le pauvre aime bien le pain que la liberté

L’économiste et écrivain français Jacques Attali a déclaré récemment dans une interview qu’en ce qui concerne la RDC « tout ce que l’aide internationale peut apporter devrait d’abord se concentrer autour de la constitution d’un Etat. En réalité, c’est un non pays qui connaît un désastre : il n’y a pas d’Etat, pas d’armée ou très peu, pas de police ou très peu, pas de règle au point qu’à l’heure où nous parlons, ce pays a un niveau de vie par habitant de 150 Usd par an, moins de 0,50 Usd/jour. 80% de la population congolaise vivent avec moins de 2 Usd/jour. C’est le pays le plus pauvre de la planète alors qu’il est potentiellement le plus riche». Dans ces conditions, une élection aurait quel sens sinon de légitimer des affameurs du peuple quelque soit leur tendance : majorité ou opposition.
En effet, tous les prétendus candidats à la présidentielle de novembre prochain sont des gens qui ont détournés les deniers publics. Il y a dix ans, tout ce beau monde ne roulait pas carrosse et comment peuvent-ils expliquer les millions qu’ils vont dépenser pour la campagne alors qu’ils n’ont hérité de pas grand-chose de leurs familles biologiques roturières. Et le vieux Tshisekedi me diriez-vous ! C’est vrai que ce briscard a fait rêver les populations congolaises du temps de Mobutu. Mais l’âge, la maladie, les dissensions au sein de son parti et surtout le manque de moyens financiers pour sillonner tous les coins de la RD Congo afin de remobiliser la base ne lui faciliterons pas la tâche. 
Dans tous les cas, nous ne pensons pas que ces élections soient une panacée aux maux qui rongent le pays. Ces candidats-satrapes vont surfer sur la misère des populations, utilisant leurs sous-fifres tribaux pour manipuler les pauvres électeurs en imbibant leurs lèvres d’un peu de miel : formule illusoire qui marche à coup sûr chez des gens dépourvus de tout. Et le tour sera joué avec un prochain rendez-vous dans 5 ans alors qu’il suffit de lire leurs discours de campagne pour comprendre qu’il s’agit simplement de programmes "Machine à laver" : un fourretout sans aucune innovation possible.

Vite la révolution citoyenne

Qu’ils s’en aillent tous disait Luc Melanchon (Politicien français et fondateur du parti de Gauche) et vite la révolution citoyenne : " Demain, des millions de gens iront prendre aux cheveux les puissants, excédés de les voir saccager notre pays et condamner sa population au recul de tous ses acquis sociaux. Ils le feront, révulsés par les mœurs arrogantes des amis de l’argent, non seulement ce Président et son gouvernement, mais aussi toute l’oligarchie : les patrons hors de prix, les sorciers du fric qui transforment tout ce qui est humain en marchandise, les financiers qui vampirisent les entreprises, les barons des médias qui ont effacé des écrans le peuple. Du balai ! Ouste ! De l’air !".
Nous pensons que la campagne actuelle est une occasion de sensibiliser et mobiliser les populations congolaises contre tous ses politiciens, ces candidats de malheur, en créer des places « Tahrir » dans chaque ville et village de la RD Congo où les leaders d’opinion pourront mener une contre-campagne à la lumière du bouleversement en train de transformer le monde arabe. Nous devons mettre en marche le train de la révolution citoyenne en balayant cette élite irresponsable, ce petit groupe de griots corrompus et attirés par l’appât du gain facile. Il ne s’agirait pas d’un mouvement populiste mais bien d’une refondation de la nation congolaise car plus personne ne croit plus en rien, surtout notre jeunesse. 
Aucune décision ne semble légitime. Aucune autorité n’est vraiment respectée. Ce qui est anéanti, avec cet état d’esprit, ce n’est pas seulement le principe moral et politique du civisme. C’est le pays lui-même qui s’est dissout depuis belle lurette. Les Congolais ne sont plus le peuple de cette nation mais bien les occupants d’un territoire. Nous devons agir et l’occasion nous est offerte avec cette campagne qui va bientôt commencer. Ce n’est qu’à ce prix que nous légueront un pays prospère à nos enfants.
Les marches organisées par la diaspora congolaise à l’étranger devraient se passaient plutôt au pays. Saisissons cette ultime chance pour récupérer les masses laborieuses à travers un discours engagé contre tous les lascars qui vont se présenter comme candidats aux élections. Un mouvement général contre ces affameurs du peuple doit se mettre en route afin de contrecarrer la campagne électorale de la majorité ainsi que de l’opposition (ce sont les oiseaux de même plumage). Un printemps congolais est en vue chers compatriotes et ne manquons pas cette occasion ultime de changer le mode de gouvernance de notre pays.
Cassius s’adressant à Brutus dans Jules César sous la plume de Shakespeare lui disait : « Les hommes, à de certains moments, sont maîtres de leur sort, et si notre condition est basse, la faute, cher Brutus n’en est pas à nos étoiles, elle est à nous-mêmes. Le tout dans l'audace, c'est de savoir jusqu'où on peut aller trop loin ». A bon entendeur… 

[Jean MULONGO Mbuyu/Leconfidentiel]

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