Mouammar Kadhafi pourrait se retirer au profit de son fils Seif al Islam. C'est une option vers laquelle se dirigent les négociations avec le Guide libyen.
Seif al Islam à Tripoli. Février 2007 © REUTERS/STR New
En Libye, les bombes et les missiles continuent de pleuvoir sur Tripoli mais le régime de Kadhafi résiste encore. Mieux, il a enclenché au cours des derniers jours une offensive diplomatique destinée à déstabiliser la coalition internationale et à saper les efforts du Conseil national de transition (CNT), qui cherche à gagner plus de soutien international.
Signe de l’évolution de la situation et du quasi-enlisement sur le front militaire, la France ne semble plus opposée à ce que le Guide suprême reste en Libye. Mais, comme l’a précisé le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, «à condition qu’il se retire du pouvoir». Ce à quoi les proches de Kadhafi s’empressent de répondre que ce dernier «n’a aucune responsabilité politique et qu’il ne peut donc abandonner un pouvoir qu’il ne possède pas».
Seif al Islam à Tripoli. Février 2007 © REUTERS/STR New
En Libye, les bombes et les missiles continuent de pleuvoir sur Tripoli mais le régime de Kadhafi résiste encore. Mieux, il a enclenché au cours des derniers jours une offensive diplomatique destinée à déstabiliser la coalition internationale et à saper les efforts du Conseil national de transition (CNT), qui cherche à gagner plus de soutien international.
Signe de l’évolution de la situation et du quasi-enlisement sur le front militaire, la France ne semble plus opposée à ce que le Guide suprême reste en Libye. Mais, comme l’a précisé le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, «à condition qu’il se retire du pouvoir». Ce à quoi les proches de Kadhafi s’empressent de répondre que ce dernier «n’a aucune responsabilité politique et qu’il ne peut donc abandonner un pouvoir qu’il ne possède pas».
Dialogue de sourds? Pas si sûr! Car tout le monde est bien conscient de la nécessité de faire en sorte que celui qui a régné sur la Libye durant près de quarante-deux ans puisse se retirer de la scène politique sans perdre la face.
L'option politique
«Tout le monde sait aujourd’hui que l’issue est politique sauf à ce qu’un missile fasse mouche ou qu’une révolution de palais intervienne contre Kadhafi. L’une des solutions serait que son fils Seif al Islam reprenne le flambeau et devienne le garant de l’immunité du clan familial», avance un diplomate maghrébin.
De fait, le rejeton multiplie les initiatives médiatiques afin de renforcer son image de possible recours. A la mi-juillet, l’homme a ainsi accordé un entretien au quotidien arabophone Al-Khabar (lire ici la traduction en français), où il affirme que des négociations directes sont menées entre Tripoli et la France et que cette dernière refuse que des pourparlers aient lieu sans son aval entre le régime et le CNT.
«Nous tenons en réalité les véritables négociations avec la France et non avec les rebelles, a ainsi déclaré le fils Kadhafi. Nous avons reçu par l’intermédiaire d’un envoyé spécial qui a rencontré le président français, un message clair de Paris. Le président Sarkozy a très franchement dit à notre emissaire: "C’est nous qui avons crée ce conseil et sans le soutien de la France, l’argent et les armes, il n’existerait pas". Ces groupes nous ont contactés par des canaux égyptiens, nous les avons rencontrés au Caire, où nous avons tenu un round de négociations, mais lorsque les Français ont entendu parler de cette rencontre ils ont dit au groupe de Benghazi:"Nous vous soutenons et si d’autres contacts avec Tripoli ont lieu sans que nous en ayons connaissance ou dans notre dos nous cesserons immédiatement de vous soutenir…" Toutes les négociations doivent donc passer par la France.»
Le CNT forcé à négocier
Interrogé par SlateAfrique, un haut-responsable algérien, fin connaisseur de la Libye, confirme que de nombreux émissaires ont incité Mouammar Kadhafi à se retirer de la scène politique en passant le témoin à Seif al Islam. Problème, «ce dernier ne fait pas l’unanimité au sein du CNT qui exige le jugement de tout le clan Kadhafi». Une exigence qui ne fait pas l’affaire des Occidentaux de plus en plus désireux d’en finir avec un conflit coûteux. Durant les prochaines semaines, on pourrait donc fort bien assister à un scénario inattendu: celui de voir les membres de la coalition imposer à leurs alliés du CNT l’obligation de négocier avec Seif al Islam.
Akram Belkaïd
SlateAfrique
L'option politique
«Tout le monde sait aujourd’hui que l’issue est politique sauf à ce qu’un missile fasse mouche ou qu’une révolution de palais intervienne contre Kadhafi. L’une des solutions serait que son fils Seif al Islam reprenne le flambeau et devienne le garant de l’immunité du clan familial», avance un diplomate maghrébin.
De fait, le rejeton multiplie les initiatives médiatiques afin de renforcer son image de possible recours. A la mi-juillet, l’homme a ainsi accordé un entretien au quotidien arabophone Al-Khabar (lire ici la traduction en français), où il affirme que des négociations directes sont menées entre Tripoli et la France et que cette dernière refuse que des pourparlers aient lieu sans son aval entre le régime et le CNT.
«Nous tenons en réalité les véritables négociations avec la France et non avec les rebelles, a ainsi déclaré le fils Kadhafi. Nous avons reçu par l’intermédiaire d’un envoyé spécial qui a rencontré le président français, un message clair de Paris. Le président Sarkozy a très franchement dit à notre emissaire: "C’est nous qui avons crée ce conseil et sans le soutien de la France, l’argent et les armes, il n’existerait pas". Ces groupes nous ont contactés par des canaux égyptiens, nous les avons rencontrés au Caire, où nous avons tenu un round de négociations, mais lorsque les Français ont entendu parler de cette rencontre ils ont dit au groupe de Benghazi:"Nous vous soutenons et si d’autres contacts avec Tripoli ont lieu sans que nous en ayons connaissance ou dans notre dos nous cesserons immédiatement de vous soutenir…" Toutes les négociations doivent donc passer par la France.»
Le CNT forcé à négocier
Interrogé par SlateAfrique, un haut-responsable algérien, fin connaisseur de la Libye, confirme que de nombreux émissaires ont incité Mouammar Kadhafi à se retirer de la scène politique en passant le témoin à Seif al Islam. Problème, «ce dernier ne fait pas l’unanimité au sein du CNT qui exige le jugement de tout le clan Kadhafi». Une exigence qui ne fait pas l’affaire des Occidentaux de plus en plus désireux d’en finir avec un conflit coûteux. Durant les prochaines semaines, on pourrait donc fort bien assister à un scénario inattendu: celui de voir les membres de la coalition imposer à leurs alliés du CNT l’obligation de négocier avec Seif al Islam.
Akram Belkaïd
SlateAfrique
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