samedi 17 mars 2012

RDC: Les “francs-tireurs” Josephistes se font la guerre

«Joseph Kabila» en quête de «virginité»

Un mois après la mort mystérieuse du tout-puissant Augustin Katumba Mwanke, alias AK47, on assiste non seulement à une campagne de «satanisation» de certaines personnalités de la mouvance kabiliste dont des individus considérés jusqu’ici comme étant des «hommes du président» mais aussi au «déblocage» inattendu de certains dossiers.

Nul doute que des spécialistes en communication et en propagande politique sont à pieds d’œuvre pour améliorer l’image de «la haute hiérarchie. Histoire d’abattre le mur de la méfiance existant entre le pouvoir kabiliste et la masse.

Seulement voilà, toute communication suppose une cohérence entre le «dire» et le «faire». En onze années de pouvoir, l’homme de la “tolérance zéro” a manqué l’occasion de surprendre la population congolaise par des mots suivis des actes. La mort de Katumba a été accueillie comme «un bon débarras» dans de nombreux milieux politiques et d’affaires.

Dès le lendemain des obsèques, les internautes ont été surpris de découvrir les images d’un somptueux complexe immobilier. Celui-ci est présenté comme étant la résidence à Pweto du défunt conseiller présidentiel.

Qui est l’auteur de ces clichés ?

Quand a-t-il pu les capturer ?

Pourquoi les publie-t-il après la disparition du prétendu propriétaire des lieux ?

Quel en est le but poursuivi ?

A la surprise générale, quelques jours après, on apprenait que la compagnie aérienne « Korongo », chère à l’homme d’affaires belgo-néo-zélandais George Arthur Forrest (GAF), venait d’obtenir les autorisations nécessaires pour commencer ses vols.

Le nouveau transporteur aérien attendait désespérément la signature d’un arrêté par le ministre des Transports et voie des communications. Dans un entretien avec le quotidien flamand « De Standard », « GAF » clamait récemment tout le bien qu’il pense à nouveau de « Joseph Kabila ».

Il y a peu, l’homme ergotait sur l’absence de sécurité juridique dans le pays.Dans cette campagne de « diabolisation » qui ne dit pas son nom, Evariste Boshab, le très impétueux et arrogant secrétaire général du parti présidentiel, n’est guère épargné.

Président sortant de l’Assemblée nationale, l’homme est accusé d’avoir «dissipé» la modique somme de 1,8 million de dollars U$ – rien que ça – destinée à la paie des indemnités du personnel administratif. La presse kinoise en a fait des gorges chaudes.

Au point que Boshab a fait appel à quelques «gros bras» de la «Ligue des jeunes» du PPRD, c’est à dire une milice, pour «corriger» ses pourfendeurs. Le dernier cas majeur à épingler, pour le moment, est bien la sortie médiatique d’un député kabiliste, le très sulfureux Gecoco Mulumba.

Un kinois au sens le plus caricatural du terme. Manifestement en « mission commandée », «Gecoco», accuse l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito d’enrichissement illicite. Il exige ni plus ni moins que de voir Muzito exhiber sa «fiche paie» afin que l’opinion puisse faire la comparaison entre le patrimoine tant mobilier qu’immobilier acquis par l’intéressé par rapport à ses revenus durant les quarante et un mois qu’il a passé à la primature.

Pourquoi le fameux Gecoco a-t-il attendu le départ de Muzito du gouvernement pour faire ses «révélations» ? «C’est parce qu’il avait le ministre de la Justice dans sa poche », a-t-il répondu. In fine, «Joseph Kabila» apparaît comme le principal bénéficiaire – le commanditaire ? – des actions populistes menées par quelques «fous du roi» du genre Gecoco.

Qui pourrait nier l’enrichissement illicite de Muzito mais aussi de tous les détenteurs d’une parcelle de pouvoir d’Etat au Congo dit démocratique ? Qui pourrait nier l’enrichissement du duo Kabila-Katumba et de leurs proches ?

Gecoco autant que d’autres zélateurs du kabilisme feignent d’ignorer la sagesse populaire selon laquelle «le poisson pourrit par la tête». Combien des membres de l’exécutif ont-ils déclaré leur patrimoine à la fin de leur fonction conformément à l’article 99 de la Constitution? “Joseph Kabila” l’a-t-il déjà fait?

Le Congo est malade. Il est malade à sa “tête”. Les Congolais n’ont que faire d’un Etat mafieux qui recourt à des “francs-tireurs” pour règler les affaires publiques. Les Congolais appèlent de leur voeu l’avènement d’un Etat institutionnalisé régi par des règles générales et impersonnelles.

C’est à dire l’Etat impartial. Il n’y a point d’Etat impartial sans une justice indépendante. En instituant une justice à deux vitesses, «Joseph Kabila» est devenu «le problème». Il incarne désormais le «nouveau mal congolais». Voilà pourquoi sa quête de «virginité» paraît vouée à l’échec.

Baudouin Amba Wetshi
© Congoindépendant 2003-2012

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