10/01/2012
Joseph KABILA - President sortant de la RDC
Il est vrai que depuis plusieurs années, les syndicats en RDC n’affichent plus leur beau rôle. Alignés à la politique, bureaucrates à outrance, ils sont devenus l’ombre d’eux-mêmes, n’existant pratiquement plus.
L’Intersyndicale est plus protocolaire qu’un organe de conception, d’orientation et de coordination des actions syndicales. Depuis des années, les syndicats ne pèsent plus. Le cas le plus frappant demeure sans contexte la non application du SMIG dans plusieurs entreprises et le « mirage Barème de Mbudi ».
La population est aux abois. La mise en exécution de la Taxe sur la valeur ajoutée, TVA, ressemble à une sentence. On vient de porter l’estocade sur la population.
Le consommateur congolais est désillusionné. Malgré cette virulence hyper médiatique pour faire avaler la couleuvre, le front social est en ébullition. Pendant ce temps, silence radio du côté des syndicats. Pas un seul mot pour défendre les intérêts des travailleurs, le pouvoir d’achat des masses laborieuses. Inquiétant.
Depuis le Ier janvier, le gouvernement a décidé de la mise en application de la Taxe sur la valeur ajoutée, TVA. Rien d’anormal en cela tant il s’agit d’une taxe réelle qui s’inscrit dans un contexte économique et financier.
Tous les pays modernes y ont souscrit et une bonne gestion de cette taxe permet à leur gouvernement de disposer des ressources directes sûres et exécuter leurs missions régaliennes sous-tendues par des actions à caractère économique, financier et social.
Mais seulement voilà. La TVA obéit à une certaine logique, à une approche. Dans ces mêmes colonnes, des analyses sont faites pour expliquer cette approche. Bien plus, à travers les médias, certains membres du gouvernement s’emploient à relever les bien-fondés de cette mesure, allant jusqu’ à balayer d’un revers de la main des malentendus.
Toutefois sur le terrain, les choses se présentent autrement. La TVA ressemble à ce « poignard » que l’on vient de planter sur le dos de la population, incapable de faire face à ses besoins primaires. Bien plus grave, la TVA frappe tous les biens de consommation courante. Entendez, le mpondu, biteku teku, boîte de tomate, savon, balaie, charbon…
Les prix ont pris de l’ascenseur d’une façon incroyable. Ne cherchez pas à demander à la maman vendeuse pourquoi cette hausse exagérée des prix. Elle vous dira tout simplement que c’est la TVA. Dans des magasins, les prix ont carrément doublé.
Les membres du gouvernement ont beau crier à la télévision, rien ne se fait : les prix ont augmenté. Tout se passe comme s’ils étaient coupés de la population, de la réalité, ne rêvant que des recettes de la TVA.
POUVOIR D’ACHAT : ZERO
Mais fait plus grave, il se dégage que cette décision a été prise sans tenir compte du pouvoir d’achat de la population, des travailleurs. Quand on sait que les salaires en République démocratique du Congo ne sont pas du tout indexés, comment expliquer la portée exacte de cette mesure sans s’attendre à des effets pervers dans la société ?
C’est ici que se situe la responsabilité des organisations ouvrières, entendez des syndicats. Sous d’autres cieux, les syndicats auraient dû voir venir le danger social. Ils auraient été associés à cette prise de décision, auraient mûri toutes les circonstances pour préserver, défendre les intérêts des travailleurs.
Tout se passe comme si les syndicats n’ont pas été approchés ou qu’ils n’ont été que des figurants lors des séances de travail, se contentant certainement des perdiem.
Il est vrai que depuis plusieurs années, les syndicats en RDC n’affichent plus leur beau rôle. Alignés à la politique, bureaucrates à outrance, ils sont devenus l’ombre d’eux-mêmes, n’existant pratiquement plus. L’Intersyndicale est plus protocolaire qu’un organe de conception, d’orientation et de coordination des actions syndicales.
Depuis des années, les syndicats ne pèsent plus. Le cas le plus frappant demeure sans contexte la non application du SMIG dans plusieurs entreprises et le « mirage Barème de Mbudi ». Le dernier cas en date où les syndicats traditionnels ont perdu leurs galons d’interlocuteurs efficaces est celui de la DGDA.
Plutôt que de défendre les intérêts des travailleurs, l’on s’est acharné sur le cas d’un individu allant jusqu’à saisir les hautes autorités du pays. Or, face à des syndicats crédibles, cette situation aurait trouvé une solution dans le cadre du dialogue social sans l’hyper médiatiser.
Malheureusement, les syndicats-maisons ont pris le dessus sur les syndicats traditionnels et les ONG sont devenues plus actives que les organisations ouvrières.
CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL
Aujourd’hui plus qu’hier et mieux que demain, l’installation d’un Conseil économique et social est une nécessité. La mise en exécution de la TVA aurait pu être examinée à ce niveau pour évaluer et apprécier les avis pour et contre.
Quand dans des pays de la vieille démocratie, des puissances économiques et financières, d’où est née la TVA, son exécution se fait par étape, précédée par une amélioration constante des salaires, on est tout à fait surpris qu’en République démocratique du Congo, on méprise l’approche progressive.
Cela découle tout simplement de l’insouciance, de la précipitation et de l’irrationnel. Comme s’il existait réellement un dysfonctionnement entre les institutions de la République et que la population n’a jamais été au centre de leurs actions.
[Par Freddy Monsa Iyaka Duku]
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Joseph KABILA - President sortant de la RDC
Il est vrai que depuis plusieurs années, les syndicats en RDC n’affichent plus leur beau rôle. Alignés à la politique, bureaucrates à outrance, ils sont devenus l’ombre d’eux-mêmes, n’existant pratiquement plus.
L’Intersyndicale est plus protocolaire qu’un organe de conception, d’orientation et de coordination des actions syndicales. Depuis des années, les syndicats ne pèsent plus. Le cas le plus frappant demeure sans contexte la non application du SMIG dans plusieurs entreprises et le « mirage Barème de Mbudi ».
La population est aux abois. La mise en exécution de la Taxe sur la valeur ajoutée, TVA, ressemble à une sentence. On vient de porter l’estocade sur la population.
Le consommateur congolais est désillusionné. Malgré cette virulence hyper médiatique pour faire avaler la couleuvre, le front social est en ébullition. Pendant ce temps, silence radio du côté des syndicats. Pas un seul mot pour défendre les intérêts des travailleurs, le pouvoir d’achat des masses laborieuses. Inquiétant.
Depuis le Ier janvier, le gouvernement a décidé de la mise en application de la Taxe sur la valeur ajoutée, TVA. Rien d’anormal en cela tant il s’agit d’une taxe réelle qui s’inscrit dans un contexte économique et financier.
Tous les pays modernes y ont souscrit et une bonne gestion de cette taxe permet à leur gouvernement de disposer des ressources directes sûres et exécuter leurs missions régaliennes sous-tendues par des actions à caractère économique, financier et social.
Mais seulement voilà. La TVA obéit à une certaine logique, à une approche. Dans ces mêmes colonnes, des analyses sont faites pour expliquer cette approche. Bien plus, à travers les médias, certains membres du gouvernement s’emploient à relever les bien-fondés de cette mesure, allant jusqu’ à balayer d’un revers de la main des malentendus.
Toutefois sur le terrain, les choses se présentent autrement. La TVA ressemble à ce « poignard » que l’on vient de planter sur le dos de la population, incapable de faire face à ses besoins primaires. Bien plus grave, la TVA frappe tous les biens de consommation courante. Entendez, le mpondu, biteku teku, boîte de tomate, savon, balaie, charbon…
Les prix ont pris de l’ascenseur d’une façon incroyable. Ne cherchez pas à demander à la maman vendeuse pourquoi cette hausse exagérée des prix. Elle vous dira tout simplement que c’est la TVA. Dans des magasins, les prix ont carrément doublé.
Les membres du gouvernement ont beau crier à la télévision, rien ne se fait : les prix ont augmenté. Tout se passe comme s’ils étaient coupés de la population, de la réalité, ne rêvant que des recettes de la TVA.
POUVOIR D’ACHAT : ZERO
Mais fait plus grave, il se dégage que cette décision a été prise sans tenir compte du pouvoir d’achat de la population, des travailleurs. Quand on sait que les salaires en République démocratique du Congo ne sont pas du tout indexés, comment expliquer la portée exacte de cette mesure sans s’attendre à des effets pervers dans la société ?
C’est ici que se situe la responsabilité des organisations ouvrières, entendez des syndicats. Sous d’autres cieux, les syndicats auraient dû voir venir le danger social. Ils auraient été associés à cette prise de décision, auraient mûri toutes les circonstances pour préserver, défendre les intérêts des travailleurs.
Tout se passe comme si les syndicats n’ont pas été approchés ou qu’ils n’ont été que des figurants lors des séances de travail, se contentant certainement des perdiem.
Il est vrai que depuis plusieurs années, les syndicats en RDC n’affichent plus leur beau rôle. Alignés à la politique, bureaucrates à outrance, ils sont devenus l’ombre d’eux-mêmes, n’existant pratiquement plus. L’Intersyndicale est plus protocolaire qu’un organe de conception, d’orientation et de coordination des actions syndicales.
Depuis des années, les syndicats ne pèsent plus. Le cas le plus frappant demeure sans contexte la non application du SMIG dans plusieurs entreprises et le « mirage Barème de Mbudi ». Le dernier cas en date où les syndicats traditionnels ont perdu leurs galons d’interlocuteurs efficaces est celui de la DGDA.
Plutôt que de défendre les intérêts des travailleurs, l’on s’est acharné sur le cas d’un individu allant jusqu’à saisir les hautes autorités du pays. Or, face à des syndicats crédibles, cette situation aurait trouvé une solution dans le cadre du dialogue social sans l’hyper médiatiser.
Malheureusement, les syndicats-maisons ont pris le dessus sur les syndicats traditionnels et les ONG sont devenues plus actives que les organisations ouvrières.
CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL
Aujourd’hui plus qu’hier et mieux que demain, l’installation d’un Conseil économique et social est une nécessité. La mise en exécution de la TVA aurait pu être examinée à ce niveau pour évaluer et apprécier les avis pour et contre.
Quand dans des pays de la vieille démocratie, des puissances économiques et financières, d’où est née la TVA, son exécution se fait par étape, précédée par une amélioration constante des salaires, on est tout à fait surpris qu’en République démocratique du Congo, on méprise l’approche progressive.
Cela découle tout simplement de l’insouciance, de la précipitation et de l’irrationnel. Comme s’il existait réellement un dysfonctionnement entre les institutions de la République et que la population n’a jamais été au centre de leurs actions.
[Par Freddy Monsa Iyaka Duku]
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