Nord-Kivu et Sud-Kivu, République démocratique du Congo.
RFI
Par RFI
En RDC, l'assassinat d'un chef coutumier dans le Sud-Kivu vient raviver les conflits ethniques. Ce chef, ce mwami selon l'appellation locale, appartenait à la communauté des Barundi qui se dispute depuis toujours le pouvoir traditionnel avec une autre communauté, qui dirige actuellement la zone et avait accepté de la céder.
Suspendu de ses fonctions de chef de collectivité en 1996, le mwami devait retrouver sa fonction traditionnelle cette semaine.
C'est un commando bien organisé qui a tué de quatre balles dans la tête un chef coutumier, le mwami Ndabagoy, dans la soirée du mercredi 25 avril 2012.
Après des années d'exil en Ouganda et à Kinshasa, le mwami avait maintes fois réclamé qu'on lui restitue son pouvoir. Ce devait être fait dans les prochains jours. Mayougui Ndazima Thomasse, le représentant de la communauté des Barundi de la plaine de la Ruzizi, est choqué.
« C’est une circonstance qui dépasse l’entendement, s'indigne-t-il. C’est pourquoi la communauté est en détresse. Sans le mwami, un peuple n’existe pas. C’est le mwami qui fait la valeur. Mais nous, nous voulons la paix, c’est pourquoi nous n’avons pas pris les armes pour nous attaquer à ceux qui ont commis ces forfaits jusqu’à maintenant ! ».
C'est le gouverneur du Sud-Kivu, Marcelin Tshisambo, qui avait négocié et organisé le retour du mwami Ndabagoy. L'actuel chef coutumier, Bike Rusagaka (communauté des Fuliiru) avait fini par l'accepter.
Le gouverneur a lancé un appel au calme et promet que la justice ira au bout de son enquête.
« Nous devons cultiver la patience pour laisser la justice faire son travail, plaide-t-il. Il m’a été dit d’une manière très claire par le chef de l’Etat, que cette affaire devra aller jusqu’au bout. Il faudra que les coupables soient arrêtés.
Nous appelons au calme et à la sérénité. Il faut que les communautés concernées comprennent qu’il y va de l’intérêt de tout le monde que la paix demeure. »
Le mwami Ndabagoy sera inhumé ce dimanche à Luberizi, en présence d'officiels venus de Kinshasa.
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