mercredi 16 mai 2012

Affrontements armés au Nord-Kivu : M23, le Rwanda s’en mêle - James Kabarebe joue au sapeur pompier

Mardi, 15 Mai 2012


Les ministre rwandais et congolais de la Défense, James Kabarebe et Alexandre Luba Ntambo, se sont rencontrés le dimanche 13 mai 2012 sur la rive nord du lac Kivu, dans la préfecture rwandaise de Gisenyi.

L’objectif de cette rencontre était de réfléchir sur les solutions pouvant conduire à la pacification de la partie Est de la RDC qui, une fois de plus, est en proie à une nouvelle rébellion armée causée par le Mouvement du 23 mars, le M23, issu du Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP).

Au terme des discussions, Kigali s’est, contre toute attente, proposé d’aider à trouver une issue pacifique sans l’utilisation de la force militaire.

C’est une solution politique négociée, que Kigali propose à Kinshasa pour régler la situation actuelle dans le Nord-Kivu où de nombreuses familles ont fui des combats en se déplaçant en masse vers des localités voisines.

Le ministre rwandais de la Défense, le général James Kabarebe, a annoncé clairement cette solution à son homologue congolais Alexandre Luba Ntambo, lors de cette rencontre dominicale à Gisenyi.

C’est donc désormais clair que Kigali s’engage à offrir sa médiation entre le pouvoir congolais et la nouvelle rébellion du M23 dirigée par le colonel Sultani Makenga.

Selon plusieurs analystes, cette solution peut bien être profitable au général fugitif Bosco Ntaganda qui est recherché par la Cour pénale internationale et en même temps accusé par Kinshasa d’être à la base de nouveaux combats dans le Nord-Kivu.

Mais le gouvernement de Kinshasa ria pas encore fait avoir s’il soutient ou non cette démarche qui cache derrière elle beaucoup de choses. Le gouvernement Matata doit étudier minutieusement cette’ proposition rwandaise, lui qui subit d’énormes pressions internationales pour arrêter le pyromane Bosco Ntaganda afin de le livrer à la Cour pénale internationale pour répondre des crimes de guerre commis en Ituri, en Province Orientale.

Car, si le gouvernement congolais accepte de négocier en faveur d’une solution à l’amiable, sans l’utilisation de la force militaire, cela veut dire qu’il devra abandonner la traque contre Bosco Ntaganda qui, finalement, ne sera plus livré à la justice internationale.

Après deux semaines d’intenses combats au Nord-Kivu, il est tout de même bizarre que Kigali se présente brusquement pour proposer une solution qui, à première vue, paraît profitable à la RDC.

C’est comme un pyromane qui, de lui-même, joue brusquement au sapeur pompier pour éteindre le feu qu’il a allumé.

Il n’y a pas longtemps, Kigali venait de faire une déclaration selon laquelle la crise actuelle dans le Nord-Kivu était un problème interne entre Congolais.

De quels moyens peut-il alors user pour juguler cette crise sans intervention militaire?

Cela traduit clairement que ce mouvement rebelle est sous son commandement. Et pour détourner l’attention de ceux qui tiennent à l’arrestation de l’un de ses pions, en l’occurrence Bosco Ntaganda, il se propose aujourd’hui de pacifier la partie embrasée.

La République démocratique du Congo ne doit pas mordre à l’hameçon pour ne pas tomber dans ce piège qui risque de lui coûter très cher sur le plan international.


LEFILS MATADY

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