Sherif Ousman, chef de guerre pro-ouattara
Dans sa dernière parution en date du 17 mai, le bimensuel La Lettre du Continent N°635, généralement bien informé, a révélé que le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI), le magistrat argentin Luis Moreno-Ocampo, s'apprête à lancer de nouveaux mandats d'arrêt internationaux contre plusieurs personnalités et chefs de guerre ivoiriens soupçonnés d'avoir commis des crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocides durant la crise postélectorale de décembre 2010 à fin mai 2011.
Parmi ceux concernés par ces mandats d’arrêt il y a sept (07) pro-ouattara.
Dans le camp adverse, c'est-à-dire celui d' Alassane Ouattara, nos sources assurent que le Procureur de la CPI est aux trousses de six (06) chefs de guerre et d'une personnalité civile.
Au titre des militaires, Ocampo aurait épinglé le capitaine Eddy Medi, les commandants Chérif Ousmane, Losseni Fofana dit Loss, Coulibaly Ousmane dit Ben Laden, Fofié Kouakou Martin et le supplétif des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), Amadé Ouérimi.
Ici aussi, nos sources décrivent sommairement les charges qui seraient retenues contre les mis en cause. Le capitaine Eddy Medi et le commandant Loss (encore appelé « Cobra ») seraient tenus pour pénalement responsables des massacres à l'Ouest, et particulièrement ceux intervenus à Duékoué, au quartier Carrefour.
Chérif Ousmane et Ben Laden seraient incriminés pour leur rôle joué dans la féroce répression des miliciens et des mercenaires pro-Gbagbo à Yopougon, notamment au quartier Koweit.
Par ailleurs, Ocampo aurait aussi épinglé Chérif pour les épurations à l'Ouest en 2003.
Ce qui laisse supposer que la CPI a pris en compte les éléments de preuve remontant à 2002. Fofié Kouakou Martin, déjà sous sanction onusienne depuis 2005 (en même temps que Blé Goudé), aurait été ajouté à la liste pour les faits remontant à la même période.
Quant au chef milicien pro-Ouattara, Amadé Ouérimi, la CPI le poursuivrait également pour les massacres de Duékoué, auxquels son nom et son image seraient associés.
Dans le camp d' Alassane Ouattara, l'unique personnalité politique citée pour l'instant est l’actuel président de l'Assemblée nationale.
Selon nos sources proches du Bureau du Procureur, Soro Kigbafory Guillaume serait sous le coup d'un mandat d'arrêt de Moreno-Ocampo pour deux périodes distinctes. D'abord en tant que Secrétaire général du MPCI (Mouvement patriotique de Côte d'Ivoire) puis des Forces nouvelles.
Et ensuite, pour avoir commandé les troupes des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), en sa qualité de ministre de la Défense dans le Gouvernement formé par Alassane Ouattara à l'hôtel du Golf, pendant la crise postélectorale.
Selon l'argumentaire du procureur Ocampo et de la CPI, le politique est toujours le donneur d'ordre aux militaires en cas de crise armée.
Donc si Laurent Gbagbo, en tant qu'ex-chef de l’État, est poursuivi en sa qualité de chef suprême des armées régulières, Soro Guillaume pourrait répondre des violations des droits de l'Homme commises par les FRCI, pour avoir conduit la bataille de prise de pouvoir.
ANASSE ANASSE
du quotidien "L'inter"
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