Le peuple congolais chemine vers un tournant décisif de son histoire. Les élections passées, il faut impérativement traverser vers l’autre rive, celle de la reconstruction du pays.
Pour cela, on devra s’armer de toutes les forces libératrices et exorciser tous les démons de séparation et de découragement afin qu’advienne «la révolution congolaise».
Le concept de traversée utilisé ici, met l’accent sur le caractère essentiellement transitoire et transitaire de toute situation vitale quelle qu’elle soit.
En ce sens, le cas échéant, il pourrait devenir une bonne utopie mobilisatrice pour un Congo qui, à force de malheurs, est souvent tenté d’abandonner le combat.
Or, telle est la foi fondamentale de la traversée : tant que dure la traversée, qui lâche, coule ; et dès que l’on se croit arrivé (à destination), automatiquement on n’est plus dans la traversée.
Or, ce qui garantira, en RDC, le bon fonctionnement et la gestion de la res publica dans cette deuxième législature de la troisième République, c’est une culture démocratique justiciable à la fois de l’héritage culturel et politique authentiquement congolais et de celui des autres peuples qui nous ont précédés sur ce chemin.
Bref, nous voulons nous donner les chances d’une nouvelle surrection morale, ainsi que l’exprimait si éloquemment Joseph Ki-Zerbo un jour de juin 1996 lorsque, au cours d’un colloque à Laval, il se mit à rêver à haute voix de la traversée du siècle : «Nous voulons, à la charnière des siècles (…), vivre un événement à la hauteur de l’histoire ; un événement chargé de raison et de conscience, émergeant vigoureusement du marais des faits divers, comme repère, une bannière et un signal…
Une rupture et une refondation, un sursaut, une surrection morale par refus du statu quo, et par anticipation d’un monde désiré, annoncé, convoqué et déjà mis en chantier…
Ils’agit de s’entendre pour sortir totalement de la caverne préhistorique et pour commencer à grimper vers toutes les cimes de notre condition humaine».
UN PEUPLE AMORPHE
Le Congolais est-il un peuple amorphe ? Sinon, pourquoi les habitants d’un grand village au bord d’un grand fleuve doivent-ils se laver les mains avec la salive et ne boire que leur sueur ?
De quel doit, et au nom de quel principe le Congolais doit-il naître pauvre, vivre pauvre et mourir pauvre pour, enfin de compte, être enterré dans un sol riche ?
Assurément, la survie humaine se noie dans l’océan sans rivages de l’imbroglio politique congolais. Du coup, le peuple est plongé dans l’apathie, dans une sorte de fatalisme.
Frustré, cette situation crée chez le peuple «opprimé» par ses propres dirigeants ce que Kä Mana appelle «le démon de découragement» qui fait croire aux Congolais et Congolaises qu’ils ne sont capables de rien, et sont donc voués à la mort.
C’est ça la nouvelle configuration de l’espace vital congolais.
Face à cette nouvelle configuration, la citoyenneté doit être constituée sur des bases nouvelles en termes d’espaces, de principes, de méthodes et de valeurs…
«Ce qui manque, écrit Godé Iwele, c’est un acte fondateur, constituant et séminal qui cristallise ce sentiment diffus d’appartenance et d’engagement : une alliance et un sentiment… » (In La traversée, Inédit, 2001, p.12).
L’HEURE DU BILAN
Les élections ayant sanctionné la fin de la transition, l’heure est plus au bilan, au décollage de l’appareil de l’Etat qu’à un émerveillement béat, à un triomphalisme auréolé. S’il faut établir le bilan de la gestion de l’espace politique congolais, il est mitigé, avec une évolution en dents de scie.
Aujourd’hui, nous occupons une position qui soutient une possibilité toujours là d’un perpétuel retour au même ou au pire ; nous nous sommes inscrits volontiers ou sans le savoir, sur la liste des «personae non gratae».
Le pays ne pèse même plus sur l’échiquier international et quasiment absent ou presque dans des grands forums ou se jouent la géopolitique mondiale.
Il faut «sauver le Congo», comme l’a titré Le Potentiel dans son éditorial n°3876 du mardi 14 novembre 2006 : «Le pays est en danger. Il faut le tirer de la passe difficile du moment pour que, mus par des objectifs de la reconstruction et du développement, tous les Congolais, toutes tendances politiques confondues, regardent dans la même direction».
En termes clairs, la RDC a besoin de l’éclosion de nouvelles mentalités pour s’affirmer et occuper par un travail productif l’espace qui lui revient. Deux caractéristiques sont indispensables, écrit l’éditorialiste, dans une pareille démarche, à savoir la détermination et la conviction.
A ces conditions s’ajoutent absolument la sauvegarde de l’unité du territoire et la consolidation de la paix et de la concorde nationale.
Tout un programme d’aspiration à une amélioration de vie après les élections ? Oui.
Mais, à quel prix ?
Si la situation que nous décrions maintenant est celle d’une «crise multisectorielle», il faut donc pour s’en sortir, suivre par analogie, le schémas médical qui se conjugue essentiellement en trois phases : diagnostiquer, prescrire et administrer.
Les trois étapes sont à respecter nécessairement si on veut une guérison effective.
Par RICH NGAPI© Le Potentiel
Pour cela, on devra s’armer de toutes les forces libératrices et exorciser tous les démons de séparation et de découragement afin qu’advienne «la révolution congolaise».
Le concept de traversée utilisé ici, met l’accent sur le caractère essentiellement transitoire et transitaire de toute situation vitale quelle qu’elle soit.
En ce sens, le cas échéant, il pourrait devenir une bonne utopie mobilisatrice pour un Congo qui, à force de malheurs, est souvent tenté d’abandonner le combat.
Or, telle est la foi fondamentale de la traversée : tant que dure la traversée, qui lâche, coule ; et dès que l’on se croit arrivé (à destination), automatiquement on n’est plus dans la traversée.
Or, ce qui garantira, en RDC, le bon fonctionnement et la gestion de la res publica dans cette deuxième législature de la troisième République, c’est une culture démocratique justiciable à la fois de l’héritage culturel et politique authentiquement congolais et de celui des autres peuples qui nous ont précédés sur ce chemin.
Bref, nous voulons nous donner les chances d’une nouvelle surrection morale, ainsi que l’exprimait si éloquemment Joseph Ki-Zerbo un jour de juin 1996 lorsque, au cours d’un colloque à Laval, il se mit à rêver à haute voix de la traversée du siècle : «Nous voulons, à la charnière des siècles (…), vivre un événement à la hauteur de l’histoire ; un événement chargé de raison et de conscience, émergeant vigoureusement du marais des faits divers, comme repère, une bannière et un signal…
Une rupture et une refondation, un sursaut, une surrection morale par refus du statu quo, et par anticipation d’un monde désiré, annoncé, convoqué et déjà mis en chantier…
Ils’agit de s’entendre pour sortir totalement de la caverne préhistorique et pour commencer à grimper vers toutes les cimes de notre condition humaine».
UN PEUPLE AMORPHE
Le Congolais est-il un peuple amorphe ? Sinon, pourquoi les habitants d’un grand village au bord d’un grand fleuve doivent-ils se laver les mains avec la salive et ne boire que leur sueur ?
De quel doit, et au nom de quel principe le Congolais doit-il naître pauvre, vivre pauvre et mourir pauvre pour, enfin de compte, être enterré dans un sol riche ?
Assurément, la survie humaine se noie dans l’océan sans rivages de l’imbroglio politique congolais. Du coup, le peuple est plongé dans l’apathie, dans une sorte de fatalisme.
Frustré, cette situation crée chez le peuple «opprimé» par ses propres dirigeants ce que Kä Mana appelle «le démon de découragement» qui fait croire aux Congolais et Congolaises qu’ils ne sont capables de rien, et sont donc voués à la mort.
C’est ça la nouvelle configuration de l’espace vital congolais.
Face à cette nouvelle configuration, la citoyenneté doit être constituée sur des bases nouvelles en termes d’espaces, de principes, de méthodes et de valeurs…
«Ce qui manque, écrit Godé Iwele, c’est un acte fondateur, constituant et séminal qui cristallise ce sentiment diffus d’appartenance et d’engagement : une alliance et un sentiment… » (In La traversée, Inédit, 2001, p.12).
L’HEURE DU BILAN
Les élections ayant sanctionné la fin de la transition, l’heure est plus au bilan, au décollage de l’appareil de l’Etat qu’à un émerveillement béat, à un triomphalisme auréolé. S’il faut établir le bilan de la gestion de l’espace politique congolais, il est mitigé, avec une évolution en dents de scie.
Aujourd’hui, nous occupons une position qui soutient une possibilité toujours là d’un perpétuel retour au même ou au pire ; nous nous sommes inscrits volontiers ou sans le savoir, sur la liste des «personae non gratae».
Le pays ne pèse même plus sur l’échiquier international et quasiment absent ou presque dans des grands forums ou se jouent la géopolitique mondiale.
Il faut «sauver le Congo», comme l’a titré Le Potentiel dans son éditorial n°3876 du mardi 14 novembre 2006 : «Le pays est en danger. Il faut le tirer de la passe difficile du moment pour que, mus par des objectifs de la reconstruction et du développement, tous les Congolais, toutes tendances politiques confondues, regardent dans la même direction».
En termes clairs, la RDC a besoin de l’éclosion de nouvelles mentalités pour s’affirmer et occuper par un travail productif l’espace qui lui revient. Deux caractéristiques sont indispensables, écrit l’éditorialiste, dans une pareille démarche, à savoir la détermination et la conviction.
A ces conditions s’ajoutent absolument la sauvegarde de l’unité du territoire et la consolidation de la paix et de la concorde nationale.
Tout un programme d’aspiration à une amélioration de vie après les élections ? Oui.
Mais, à quel prix ?
Si la situation que nous décrions maintenant est celle d’une «crise multisectorielle», il faut donc pour s’en sortir, suivre par analogie, le schémas médical qui se conjugue essentiellement en trois phases : diagnostiquer, prescrire et administrer.
Les trois étapes sont à respecter nécessairement si on veut une guérison effective.
Par RICH NGAPI© Le Potentiel
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