vendredi 22 juin 2012

Ces "voleurs de la République" qui nous gouvernent



Augustin Matata Ponyo. Photo tirée de GLM

Stupeur! Pendant qu’une pseudo «rébellion congolaise» dénommée «M23» vient d’être lancée…à Kigali par le satrape rwandais Paul Kagame, le tout nouveau Premier sinistre congolais, pardon, Premier ministre Augustin Matata Ponyo, parade dans la capitale. Vendredi 11 mai, l’ex-DG de la Bceco est allé vadrouiller sur le boulevard Lumumba.

But : inspecter l’évolution des travaux de «modernisation» d’un tronçon long de 15 kilomètres sur cette grande artère qui relie la commune de Limete à l’aéroport de Ndjili via les communes de Ndjili et Masina.
A en croire la presse kinoise, le successeur du «Ngwashi» Adolphe Muzito «s’est dit satisfait de la bonne exécution conformément aux normes, des travaux de réhabilitation et de modernisation». Promu «Premier» d’entre les ministres le 18 avril dernier, «Ndugu» Matata avait promis de conformer ses actions à la «vision» du président de la République très très démocratique du Congo, alias le «tricheur de la République», alias "le garant de l’indépendance nationale et de la souveraineté nationale".

Dans sa "récitation" - ou allocution d’investiture - débitée le 20 décembre dernier au lendemain de son hold-up électoral, le «raïs mal réélu» déclamait : «Nous allons (…) poursuivre et accélérer la reconstruction du pays à travers le programme des cinq chantiers avec, comme priorité reconfirmée, la construction des infrastructures de communication.»

Le «tricheur de la République» ajoutait : «Sans infrastructures efficaces, la lutte contre la pauvreté est vouée à l’échec». Quel affabulateur!

Selon mon ami qui sait tout sur tout et presque tout sur rien sur les potins de Kinshasa-Lez-Immondices, le nouveau «Premier» se trompe des priorités. «Pourquoi donc, s’est-il demandé, au moment où les Congolais font face à une situation insurrectionnelle à l’Est, au chômage, à la pénurie d’eau et d’électricité et à la mauvaise qualité des soins de santé et de l’enseignement, le chef du gouvernement privilégie-t-il l’inspection des travaux de réfection des routes alors que le gouvernement compte en son sein un ministre chargé des Infrastructures qui peut confier cette tâche subalterne aux experts de l’Office des routes, un organisme public relevant de sa tutelle ?».

«Pourquoi donc le chef du gouvernement veut s’occuper des activités subalternes au lieu de s’attaquer aux vrais problèmes notamment le bien-être des gens ainsi que l’urgence de redonner à la justice congolaise toute son indépendance en la mettant à l’abri des ingérences politiques ?» «Pourquoi … ». Apparemment excédé, mon ami n’a pas trouvé des mots assez durs pour poursuivre son anaphore.

Réputé pour son esprit soupçonneux, mon ami de flairer dans le comportement de Matata une seule motivation : une affaire de «gros sous». Selon lui, au lendemain du lancement des travaux, le 30 juillet 2009, le coût initial était estimé à 53 millions USD. Durée d’exécution : dix mois. L’inauguration devait avoir lieu au mois de mai 2010.

«Comment peut-on expliquer que la modernisation d’un tronçon long d’une vingtaine de kilomètres puisse durer une éternité alors que les fonds ont été décaissés?», s’est-il interrogé. Pour mon ami, il y a eu «surévaluation» du coût. Il explicite sa pensée : «Un kilomètre de route goudronnée revient universellement à 400.000 dollars USD. Un rapide calcul mental donne : 400.000 USD x 15 kilomètres donne un total de 6 millions USD. Arrondissons même à 10 millions.

Comment expliquer un tel écart ?». A en croire mon ami, un nouveau montant évalué à 158 millions USD a été décaissé l’année dernière en plus de la somme précitée. Clôturant sa «visite d’inspection» le vendredi 11 mai, Matata a confié que «les fonds seront rendus disponibles au fur et à mesure pour booster ce travail».

Au secours, la gestion-pirate continue! Après "Ngwashi Adolphe" pourrait être pire qu’avant Ngwashi Adolphe.

Mon ami de se rappeler que depuis le mois de mai 2009, le Compte du trésor est actionné par le "raïs" et non par le Premier ministre censé rendre compte aux "honorables" de la Chambre très basse, pardon, l’Assemblée nationale.

Politiquement irresponsable, le "raïs" ne rend compte à personne. D’ailleurs, les facteurs des travaux sont payées à la Présidence. L’ami de conclure: «Décidément, la République très très démocratique du Congo est dirigée par des voleurs avec à leur tête le «raïs», alias le tricheur de la République».

Issa Djema
© Congoindépendant

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