jeudi 7 juin 2012

Coupures de 1000, 2000, 5000 et 10.000FC : Danger de naufrage pour Matata Ponyo

Jeudi, 07 Juin 2012



Le Premier ministre a décidé de lancer finalement de nouvelles coupures du Franc Congolais à haute valeur faciale. Minimisant tout risque, le chef du gouvernement a annoncé que toutes les mesures d’encadrement ont été prises en vue d’éviter les dérapages.

L’opinion publique veut bien croire son gouvernement. Mais l’expérience récente de l’histoire congolaise renseigne que dans ce genre de manœuvre, il faut se garder de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir abattu. La fragilité du contexte global en Rdc appelle plutôt à l’extrême prudence.

Car, dans ce pays où beaucoup reste encore à faire, les Congolais ont vu des vertes et des pas mûres. Prenons à cet effet le cas, plus récent, de la mise en application de la TVA. Le Gouvernement avait juré avoir pris toutes les précautions avant de lancer cette taxe.

Mais, contre toute attente, lors de la mise en application de cette dernière, les dérapages sont apparus endéans une semaine. Les prix des biens de première nécessité et autres ont pris l’ascenseur. L’exécutif central a beau se jeter dans les invectives, les prix ne sont jamais redescendus.

On a eu beau parler d’opérateurs économiques véreux, on a même scellé certains grands commerces, mais la réalité s’est impose au gouvernement. Plus têtue que jamais.

Aujourd’hui, la page TVA a déjà été tournée sans que le petit peuple ne jouisse de la baisse des prix tant vantée.

On nous a sans cesse rabattu les oreilles avec des avantages supposés de la TVA par rapport à l’ICA. Allain jusqu’à insister qu’à 16 pour cent au lieu de 18 appliqué à l’ICA, la TVA devait induire une réduction de 2 pour cent sur tous les biens de consommation.

Cette revendication est restée dans le domaine des vœux pieux. Le gouvernement a inexplicablement renoncé à défendre le bon droit. La population a été abandonnée à son triste sort à la suite des effets de désintégration provoqués par la mise en œuvre de la TVA.

Catastrophe

Aujourd’hui, le même Gouvernement prétend avoir pris toutes les mesures avant de lancer les coupures de 1.000, 2.000, 5.000 et 10.000FC à partir du 2 juillet prochain.

Comment lui faire confiance après le cafouillage survenu dans le cadre du lancement de la TVA ?

Dans une économie où l’informel domine, il est hasardeux de prétendre avoir tout verrouillé. Dans ce genre d’économie, la part de l’irrationnel reste grande.

A chaque mouvement majeur enclenché, il résulte une suite de contre-réactions qui ne répondent pas aux normes.

Dans un système d’économie formelle et rationnelle, le lancement de ces différentes coupures ne peut provoquer aucune avalanche. Mais au Congo, il sera la source d’une spéculation sauvage et incontrôlée.
Comme cela s’est passé pour la TVA, on va assister à une flambée des prix des biens de consommation.
Comme toujours, le Gouvernement va tempêter et promettre la chicotte aux spéculateurs.

Là aussi, puisque ces derniers évoluent dans l’ombre, il sera impossible d’endiguer le dérapage. Et une nouvelle fois après la tva, l’équipe Matata va capituler et laisser la situation se dégrader.

Modalités d’injection

C’est pourquoi, plusieurs acolytes conseillent au Premier ministre de se limiter dans un premier temps à lancer la coupure de 1.000 Fc. Le temps d’observer le marché durant toute l’année 2012, lancer une nouvelle coupure année après année jusqu’à la fin de l’actuelle législature. S’il ne le fait pas, Matata ira droit vers la catastrophe.


LP

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