Il serait intéressant de chercher à maîtriser les procédures suivies par le Rwanda de Paul Kagame et ses parrains dans notre pays pour des actions efficaces de restructuration et de reconstruction. Ils se moquent de la justice internationale et se servent d’un même prétexte pour assassiner, massacrer, tuer les paisibles citoyennes et citoyennes du Congo (RD).
Et cela pour servir un double objectif, occuper les terres congolaises et les piller. « Les collabos » font le jeu en comptant sur l’oubli des compatriotes et sur les moyens de répression dont ils disposent.
Le rapport Mapping du 1er octobre 2010 n’a été suivi d’aucun fait juridique jusqu’à ce jour. Ce vide juridique doit avoir conforté le Rwanda, ses alliés de l’Afrique des Grands-Lacs et ses infiltrés des institutions congolaises (RD) dans l’impunité qui semble leur être garantie.
A ce point nommé, la question de la guerre de basse intensité au Congo (RD) pose avec acuité celle de la gestion à la fois politique, économique et juridique mondiale des rapports inter-étatiques.
Les derniers secrets de polichinelle dévoilés par la Monusco et Human Rights Watch sur l’implication du Rwanda dans la tragédie Congolaise relancent cette question.
Sa réponse ne pourra pas, selon toute vraisemblance, venir de l’ONU, institution censée garantir la paix et la sécurité au niveau internationale. Du moins dans sa configuration actuelle.
Depuis 1996 (et même un peu plus tôt), le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi servent de base-arrière pour la déstabilisation de la RD Congo. Ces pays hébergent, forment et arment « les forces négatives » déstructurant notre pays.
Le Rwanda s’est servi des massacres des masses Tutsi et Hutu commis sur son territoire en 1994 comme fond de commerce pour participer activement à la guerre de basse intensité livrée contre la RD Congo.
Les artisans de cette guerre dans ce petit pays de mille collines ont poussé leur cynisme à l’extrême. Ils ont orchestré un attentat contre l’ex-président Rwandais le 06 avril 1994 et vendu des mensonges au monde après cet assassinat.
A plusieurs reprises, le Dr Théogène Rudasingwa, un ex-proche de Paul Kagame et du FPR/APR, a pris publiquement la parole pour dire « la vérité » sur ce modus operandi du « maître du Kigali » :
tuer, massacrer, assassiner et après mettre cela sur le dos du camp considéré comme ennemi.
Cette procédure sert un double objectif : occuper les terres congolaises et piller leurs ressources. Les escadrons de la mort du « maître de Kigali », une fois sur les terres congolaises, se dépouillent de l’uniforme de l’armée et même de leur identité rwandaises. Ils endossent l’uniforme de l’armée et l’identité congolaises.
En dehors de l’armée, ils infiltrent la police, le gouvernement, les entreprises publiques et plusieurs autres institutions congolaises. Pour avancer dans l’occupation congolaise, une fois infiltrés dans ces institutions et entreprises publiques, ces escadrons de la mort, fomentent et soutiennent des rébellions.
Cela leur permet de s’emparer des armes et des sous du pays pour l’occuper davantage. Pour dire les choses autrement, ces escadrons de la mort organisent un banditisme leur permettant de s’enrichir à moindre frais, d’enrichir leurs parrains au travers des multinationales dont ils gèrent les conseils d’administration et d’avancer dans l’occupation du pays.
Leurs parrains travaillent à leur procurer de la respectabilité en les reconnaissant comme membres du gouvernement, de l’armée ou des entreprises publiques. (Et l’ONU finit malheureusement par coaliser avec eux dans ce jeu où ils se dépouillent à la fois de l’uniforme de l’armée et de l’identité rwandaises en les appuyant dans la guerre qu’ils livrent à ceux que, eux, croient être « les forces négatives ».)
Ce modus operandi fait de la démocratie et des élections des « pièges à cons ». L’organisation des élections est contrôlée par les mêmes escadrons de la mort : ils sèment la désolation dans les bureaux de vote et/ou aux alentours, ils bourrent les urnes et/ou s’en emparent, ils s’approprient les moyens de l’Etat ou de ce qui en reste pour être sûrs que l’un d’entre eux sera aux commandes du pays pour perpétuer « leur jeu ».
Le « raïs » et le CNDP de Nkunda se sont adonnés à ce contrôle en 2006 et avec celui de Bosco Nataganda en 2011.
Ce modus operandi conduit à la mort les élites congolaises « collabos » qui, à un certain moment, font un revirement à 180 degré. Kisasa Ngandu et Laurent-Désiré Kabila constituent deux exemples emblématiques parmi tant d’autres.
De temps en temps, quand les escadrons de la mort du « maître de Kigali » sont pris la main dans le sac ou sont mis à nu par les minorités organisées et résistantes congolaises « vraies », ils disent leur part de vérité tout en étant sûrs que la majorité de Congolais(es) oubliera rapidement.
Prenons deux exemples. « Début décembre 2004, Joseph Kabila fait une déclaration publique sur l’agression du Rwanda portée sur le sol congolais. Il affirme : « Depuis quelques jours, les forces armées du Rwanda ont violé notre territoire en traversant la frontière commune par plusieurs entrées, dans la province du Nord-Kivu.
Pour justifier leur aventure criminelle les responsables rwandais avancent un prétexte de la chasse aux groupes armés rwandais sur le territoire de la République Démocratique du Congo.
Chers compatriotes, je voudrais vous rappeler que ce problème des groupes armés, qui n’a pas été créé par le peuple congolais, a servi de prétexte à la guerre que le Rwanda a menée contre notre pays depuis 1998 et qui a contribué à déstabilisé dangereusement la région des Grands Lacs. » (C.ONANA, Ces tueurs tusi. Au cœur de la tragédie congolaise, Paris, Duboiris, 2009, p. 162)
Curieusement, cette déclaration on ne peut plus claire ne sera suivie d’aucune action en justice contre le pays agresseur ! Quelques années plus tard, des accords secrets seront signés avec le même pays agresseur pour que les groupes armés rwandais ayant été « le prétexte » trouvé par les responsables du Rwanda pour envahir et déstabiliser notre pays et la région des Grands Lacs soient poursuivis chez nous.
Ce que Joseph Kabila a affirmé en 2004, ses accusations contre « l’aventure criminelle » des responsables du Rwanda, Lambert Mende, un ex-membre d’une rébellion soutenue par le Rwanda, vient de le dire en ses propres termes hier (samedi 09 juin 2012).
« Une chose est indéniable, confie Mende : le territoire du Rwanda a servi à la préparation et à perpétration d’une conspiration (…) » contre le Congo. » Il l’a dit à partir des enquêtes menées et surtout en référence à tous ces documents de l’ONU et de HRW ayant mis à nu, pour la énième fois, le rôle nocif joué par le Rwanda contre le Congo dit démocratique.
Les propos de Mende viennent lever un pan de voile sur la paix des cimetières ayant pu exister entre le Rwanda et notre pays depuis la conclusion de certains accords secrets.
Aussi, les derniers propos de Mende sont-ils dangereux dans la mesure où ils font allusion aux rencontres qui seraient organisées entre les experts du Rwanda et du Congo pour orchestrer la lutte contre « les forces négatives ».
La dénonciation faite par Mende ne semble pas constituer une preuve supplémentaire du recours de ce petit pays des milles collines au prétexte des « forces négatives » pour perpétrer son « aventure criminelle » dans notre pays !
Comme Joseph Kabila après 2004, Mende se disqualifie en tant que porte-parole d’un gouvernement qui serait soucieux du bonheur collectif congolais. Il souffle le chaud et le froid au profit de son « maître de Kigali ».
De toutes les façons, il n’y avait presque rien à attendre de ce gouvernement issu d’un coup d’Etat administratif des élections, « pièges à cons », de novembre et décembre 2011 : il est la face visible de la guerre d’agression que les grandes puissances nous livrent par « le maître de Kigali » interposé.
Maîtriser le modus operandi du Rwanda et de ses alliés chez nous devrait conduire les minorités organisées et agissantes congolaises, chacune dans son domaine propre, à rompre, à court, moyen et long terme, avec le système de la mort mis en place chez nous avec les rébellions successives de l’AFDL-PPRD, du RCD-CNDP-M23.
La lutte menant à cette rupture a plusieurs faces : elles sont internes et externes au pays. Elles comportent une double dimension éthique à approfondir : une éthique de la responsabilité tournée vers le passé et une éthique de réconciliation tournée vers l’avenir. (à suivre)
MBELU BABANYA KABUDI
CI
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