mercredi 13 juin 2012

MODIFICATION DE LA CONSTITUTION - A L’shi, Boshab confesse le projet d’un 3ème mandat pour Joseph Kabila

Mardi, 12 Juin 2012



Plus question de spéculer sur l’intention du régime de faire sauter le verrou constitutionnel de limitation de nombre des mandats présidentiels au profit de Joseph Kabila. Si c’est encore une présomption à Kinshasa, ça ne l’est pas désormais à Lubumbashi où Evariste Boshab est allé, loin des caméras, demandé un troisième mandat pour l’actuel Chef de l’Etat.

Les faits se passent, il y a deux semaines, au siège du PPRD dans la capitale de la province cuprifère. Debout devant les cadres de son parti, Boshab a demandé à l’auditoire s’il souhaitait que Kabila accomplisse son oeuvre jusqu’à l’achèvement total. La salle répond naturellement par des vivats.

«Alors, vous devez nous soutenir pour modifier la Constitution et donner ainsi à notre Président l’occasion d’avoir un troisième mandat», a exhorté l’ancien président de l’Assemblée nationale, selon ce qu’en ont rapporté des témoins présents à la manifestation.

Pas mal comme approche pour un projet controversé que de commencer déjà à préparer les esprits sans faire le moindre bruit dans les médias. Et l’endroit est bien choisi: le Katanga, le fief de Joseph Kabila supposé, à tort ou à raison, être le plus propice à accepter n’importe quoi.

Dans les faits, l’écho lushois n’a pas été favorable au discours anachronique de Boshab, notamment dans les sphères politiques de la ville où l’idée d’une pérennisation de Kabila au pouvoir fait craindre, comme partout ailleurs, que la RD-Congo, bascule dans une instabilité jamais connue depuis son accession  à l’indépendance.

Cette crainte est partagée par la communauté internationale avec laquelle le régime ne devra pas compter s’il s’aventure à personnaliser le pouvoir dans une ère acquise à l’alternance démocratique partout en Afrique.

Pour ne l’avoir pas assimilé, l’Egyptien Hosni Moubarak et le Tunisien Ben Ali l’ont pas chèrement payé. Ils sont tous les deux, aujourd’hui, grabataires, le premier chez lui où il refuse de s’alimenter depuis sa condamnation à perpétuité, le second est plongé dans une vie végétative dans le coma en Arabie saoudite alors que son épouse l’abandonné.

Ici, les tenants du pouvoir pensent peut-être que ça n’arrive qu’aux autres. Surtout un Boshab connu pour ses accès autoritaristes qui ont fait qu’il n’avait jamais réussi à s’attirer la moindre sympathie de la part des députés.

Fort de son forfait constitutionnel de janvier 2011, il prend les Congolais pour si passifs qu’ils ne réagiront pas s’il se met en route de rééditer son exploit. Moubarak et les siens pensaient la même chose des Egyptiens jusqu’à la veille du sursaut populaire place Tahrir.

Quelques mois auparavant, son régime avait pressé le peule égyptien avec une augmentation démesurée des impôts et un de ses ministres s’était flatté, en privé, qu’ils avaient dressé les Egyptiens à tout accepter.
Propos qu’il a dû regretter le jour où Moubarak a été contraint à la démission sous la pression populaire.

Que Boshab se mette en tête qu’en janvier 2011, il avait bénéficié de l’effet de surprise. Cette fois-ci, tout le monde est prévenu, à commencer par la société civile qui s’apprêté à mettre en place une vaste coalition anti-modification avec le soutien’ de la communauté internationale.

L’Eglise catholique qui avait condamné la réduction de l’élection présidentielle à un seul tour imagine, de son côté, d’autres parades. Qui pense qu’elle n’y fera rien pour avoir échoué le 16 février .dernier se trompe.

La vérité, c’est que l’Eglise n’a jamais échoué. Le Vatican avait plutôt fait l’objet des plusieurs pressions de la part des Occidentaux qui s’étaient laissés convaincre à l’idée que Joseph Kabila allait mettre en place un gouvernement d’ouverture.

Le cardinal Laurent Monsengwo avait alors été mis à l’écart avec son éloignement de Kinshasa pour un poste de prédicateur pendant le carème au Vatican. Abandonnés à eux-mêmes, sans aucune .consigne de la hiérarchie, abbés et laïcs n’ont pas su à quel saint se vouer le jour J. Version authentique que n’importe qui peut vérifier au siège de l’archevêché, au Centre Lindonge.


PAUL MULUND

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