dimanche 1 juillet 2012

Lettre ouverte aux députés nationaux du Kivu Honorables députés,

Mardi, 26 Juin 2012


Depuis la deuxième semaine du mois d’avril, l’Est de la République et particulièrement le Nord-Kivu, sont l’objet d’une agression abjecte –une de plus- de la part du voisin rwandais et de ses militaires infiltrés au sein des FARDC à travers le CNDP devenu aujourd’hui le M23.

Cette situation, de l’avis de tous les Congolais dans leur ensemble et des observateurs neutres, devrait interpeller votre conscience d’élus et donner lieu à des prises de position publiques destinées non seulement à délivrer des opinions éclairantes à notre peuple mais surtout contribuer de manière significative à la lutte pour éradiquer ce qui est en passe de devenir un complot permanent contre l’intégrité du territoire congolais.

Honorables députés,

La situation qui nous afflige aujourd’hui concerne certes le Nord-Kivu. Mais tout le monde sait que la déstabilisation du Nord entraîne fatalement celle du Sud et plus tard celle du Maniema.

C’est pourquoi nous adressons cette lettre ouverte aux députés de l’ensemble de l’ex-Kivu, toutes tendances confondues, car si le problème est d’ordre national, il trouve ses racines sur le terrain de l’Est. Où sont nés respectivement l’AFDL, le jadis célèbre conglomérat d’aventuriers et d’opportunistes selon l’historique mot de l’un de ses fondateurs Laurent- Désiré Kabila, le RCD, le CNDP et aujourd’hui le M23.
Quatre mouvements dont l’action a eu pour conséquences l’affaiblissement de l’Etat congolais, l’anéantissement de ses moyens de défense, la paupérisation de la population, l’amplification de la prédation économique, tout cela sous l’œil complice des élus que vous êtes.

L’annexion progressive du Nord-Kivu au Rwanda aura pour effet d’isoler le Sud-Kivu. Pris en sandwich entre le Rwanda et le Burundi, le Sud tombera comme un fruit mûr et c’est ce qui est planifié par les forces maléfiques qui pilotent la nouvelle agression de notre pays.

Face aux dangers multiples qui nous guettent, nous avons le devoir de réagir. Et c’est ce qui a débuté avec la lettre du gouvernement au Conseil de sécurité des Nations Unies. Mais compte tenu des forces en présence, il faut multiplier les efforts dans toutes les directions si nous voulons parvenir à un résultat.

Honorables députés,

Après la tentative avortée d’un de vos collègues d’ouvrir un débat public sur la balkanisation du territoire national à partir des événements de l’Est, nous étions en droit d’attendre une réaction de votre part en termes de pressions sur la représentation nationale pour obtenir qu’il soit mis fin à une attitude qui fait le jeu des agresseurs.

Refuser de débattre publiquement des attaques dont le pays est l’objet n’est pas un comportement digne et les populations que vous prétendez représenter vous en tiendront rigueur. Parce que la seule impression que vous donnez est celle d’être uniquement préoccupés par votre confort un peu à la manière de cette querelle inutile qui préoccupe les élus de l’opposition au sujet d’un soi-disant poste de Porte-parole de l’opposition.

A l’heure où un problème capital secoue le pays, nous devrions faire entendre nos voix, vous plus que les autres, compte tenu de votre qualité d’élus.

La situation que traverse le pays aujourd’hui appelle à plus de patriotisme. L’intérêt du pays doit primer sur l’intérêt du parti politique. Les députés doivent s’exprimer et ignorer leur coloration politique, car si le mal persiste il risque d’emporter non seulement vos électeurs, mais vous également.

Pensez à ces milliers de vos électeurs déplacés internes dans le pays ou réfugiés à l’étranger. En fait pensez à ces nombreux compatriotes en divagation dans la nature.

Prenez courage entre vos mains…et agissez. A bon entendeur.

Le PhareJ.P. Tembela (CP)

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