21.08.2012
Un militaire des FARDC au front avec sa casserole
Il est de tous temps reconnu que les forces armées sont créées pour protéger la société ; elles ont pour rôle premier la défense des populations dont elles ont la charge.
C’est pourquoi que, pour mener à bien leur mission, elles doivent avoir une position privilégiée dans la société, tout spécialement parce qu'elles sont les principaux détenteurs d'armes.
De plus, dans tous les pays du monde , les soldats sont une entité très structurée et très hiérarchisée, liés par des traditions, des us et coutumes, mais surtout par la nécessité d'agir en groupe et de pouvoir
compter les uns sur les autres en temps de crise et de conflit – une dépendance qui peut rapidement être une question de vie ou de mort.
Cette dépendance crée des liens et des loyautés solides et demande un niveau de cohésion dont peu d'autres professions peuvent se prévaloir. Ce sont ces qualités – la discipline, le dévouement et la loyauté - qui confèrent à la profession militaire son caractère particulier et qui, à certains égards, la distinguent du reste de la société.
Affirmer que l’armée congolaise remplit ces qualités doit au propre comme au figuré provoquer un fou rire général. Chacun sait qu’on en est loin. En effet, les accusations contre l'armée régulière ne sont pas nouvelles.
Il est grand temps donc de s’arrêter un seul instant et de réfléchir sur la situation qui prévaut au sein de nos forces armées depuis tant d’années. Ne dit-on pas que, qui veut la paix, prépare la guerre !
Un pays qui veut se targuer d’être un leader doit nécessairement avoir une armée forte, disciplinée et capable de défendre son territoire.
AMELIORATION DES CONDITIONS SOCIALES DES MILITAIRES CONGOLAIS VOILA LE SEUL REMEDE POUR INFLUER SUR LEUR MOTIVATION ET RENDEMENT
Tout le monde a pu aisément constater qu’en cas des troubles ou des conflits dans notre pays, que l'armée congolaise est souvent en mauvaise posture face à l’ennemi – ennemi souvent moins bien armée.
Notre armée, n’en déplaise aux troubadours du régime de Kinshasa, est loin, alors très loin d’être consolidée.
Il y est pratiqué une mauvaise gestion de fonds. La corruption y est endémique.
A chaque conflit, à chaque bataille, bref à la moindre occasion, les fonds destinés au ravitaillement se volatilisent souvent avant d'arriver aux hommes des troupes, encourageant immanquablement les soldats à la rapine ou aux pillages.
Telle est la réalité dans la plupart des coins et recoins de notre République. Il ne faut pas s’en cacher les yeux, puisque la haute hiérarchie du pays semble s’en formaliser et s’en contenter.
La solde est un élément central et majeur de la condition du militaire. En principe, elle devrait refléter le prix que notre nation accorde, à ceux qui veulent la servir si besoin jusqu’au sacrifice de leur propre vie.
Constat amère : la situation des forces armées de la RDC n’est pas vraiment enviable. Les motards et les échangeurs, même les pousse-pousseurs sont logés à meilleure enseigne.
Pourquoi et au nom de quelle logique le soldat congolais, depuis la Force publique, est privé d'avenir ?
Pourquoi est il irrémédiablement condamné à vivre ainsi, à s'éteindre ainsi en éternel vagabond et mendiant ?
Pourquoi le sort de nos soldats d’aujourd’hui est il devenu pire qu’à la fin du règne de Mobutu ?
Pourquoi dans notre pays aucune tension barémique n’est appliquée, une classe politique gagnant sans vergogne et sans fausse pudeur 1 000 fois, voire 10 000 fois plus que la majorité du peuple dont ils se disent être les leaders ?
Pourquoi dans notre pays post conflit, notre premier ministre peut, lorsqu’on calcule ses primes et avantages, avoir un plus grand salaire que Barack Obama, ou François Hollande ?
Nous ne parlerons pas du président Kabila car il est bien connu que les dieux n’ont pas de salaire.
À l’époque du feu président Kabila, nous avions assisté à un engouement effréné des jeunes pour l’armée car la solde était de 100 dollars qui constituait une certaine fortune vers les années 1997 et 1998.
Des étudiants finalistes n’avaient pas hésité d’arrêter les études pour rejoindre l’armée.
Peu à peu cette « fortune » s’est effritée au fil du temps, de la mauvaise gouvernance et de la rapacité des gouvernants et des généraux si peu généreux.
Aujourd’hui, les militaires congolais ne disposent pas d’une véritable solde. Ils ne reçoivent qu’une «ration» dont le montant est fixé par un taux barémique provisoire.
Un soldat touche l’équivalent de 25 USD par mois, un adjudant-chef 34 USD, quant au colonel, il reçoit l’équivalent de 50 USD.
Notons qu’outre la modicité de paiement mensuel des militaires, se pose le problème de sa régularité.
Enfin, s’agissant de l’alimentation, les unités reçoivent mensuellement un fonds de ménage calculé sur la base de l’équivalent de 8 USD par homme et par mois encore que ces 8 dollars n’arrivent pas en totalité.
Faites vous-même le calcul, vous vous rendrez compte du véritable drame que vit le militaire congolais au quotidien?
Bien souvent, ceci expliquant cela, l’on comprend aisément et pourquoi le nombre d’exactions commises par les hommes en armes sur la population civile croit chaque jour.
Bien qu’il faille réprimer avec énergie ces actes et agissements, il est cependant nécessaire et urgent de mettre les hommes et femmes en armes à l’abri de tentations malsaines.
Cela est d’autant vrai car, tout soldat sait qu'il peut mourir au combat. Chose curieuse, son contrat avec la nation stipule qu'il défend le pays et que réciproquement le pays lui donne les moyens de se défendre.
Ce qui semble ne pas être le cas en RDC et d’aucuns de se demander pourquoi mourir pour un pays qui ne semble pas se soucier de vous?
Voila le pourquoi et la raison première des nombreuses défections que l’on observe à travers le pays. Le militaire est avant tout humain avant d’être une machine à tuer.
Il a comme nous des enfants, souvent non scolarisés, qui vivent de mendicité, mais qui raisonne aussi comme vous et moi et qui se demande en définitive pour quel saint graal il irait donner sa vie pendant que les généraux vivent dans l’opulence, vie de pacha alimentée par les détournements et avantages des hommes de rangs, rackets des commerçants et hommes d’affaires, exploitations illicites de minerais, crimes organisés.
La sacro sainte communauté internationale sait pertinemment bien qu’il est écœurant de constater qu’alors que les parlementaires et les ministres nationaux comme provinciaux, pour ne citer qu’eux, se régalent et palpent des milliers de dollars mensuels, les hommes et femmes en uniforme croupissent dans la misère noire avec une solde qui frise le sadisme et l’injure.
Cela fait que tout individu placé dans des conditions similaires, ne peut qu’être démotivé et se résigner de ne, hélas, « jamais mourir pour une patrie aussi égoïste et non reconnaissante ».
Cette communauté internationale sait également que les forces armées de la RDC (FARDC) comptent aujourd'hui officiellement 125.000 hommes, dont environ 18 brigades « intégrées » plus ou moins 45.000 hommes qui ont suivi ces dernières années le processus de réforme de l'armée, qu’elle a été appuyée principalement par l'Afrique du sud, l'Angola et la Belgique.
L'Union européenne est aussi présente avec une mission de conseil et d'assistance de l'UE en matière de réforme du secteur de la sécurité en République démocratique du Congo (RDC), EUSEC RD Congo.
Pourquoi ne tape-t-elle pas du poing sur la table pour exiger un meilleur sort des militaires congolais ?
La débâcle de nos forces armées ne devrait pas être mise au dos de la reforme de l’Armée car elle a été amorcée et pire ceux de nos hommes ayant subi cette reforme n’ont pas été performant par rapport aux rebelles.
La MONUSCO estime que plus de 50% des violations des droits de l'Homme en RDC sont le fait des Forces armées de la RDC. Les policiers eux-mêmes, dans une moindre mesure que les militaires, se livrent au mieux à des « tracasseries », au pire à des exactions passibles de condamnations.
Pourquoi doit-elle mettre des gants aseptisés pour dire à Kabila, qu’il n’a d’armée que de nom, que ses généraux sont les pires magouilleurs qui puissent exister ?
Pour preuve l’organisation Human Rights Watch (HRW) n’a-t-elle pas noté elle-même que « Mal entraînés, peu disciplinés, fréquemment non rétribués et manquant de l'essentiel, les soldats du gouvernement commettent de nombreux crimes dont de pillages organisés… ».
Bien plus, Amnesty international renchérit que l’armée régulière commet des exécutions sommaires, arrestations arbitraires, violences sexuelles et pillages... La liste est longue, en particulier dans le Nord-Kivu en guerre.
Il est de notoriété publique qu’il n’y a pas de mauvaises troupes, mais des mauvais chefs et cela dure depuis plus de quinze ans dans notre cher pays.
www.soleildugraben.com
Un militaire des FARDC au front avec sa casserole
Il est de tous temps reconnu que les forces armées sont créées pour protéger la société ; elles ont pour rôle premier la défense des populations dont elles ont la charge.
C’est pourquoi que, pour mener à bien leur mission, elles doivent avoir une position privilégiée dans la société, tout spécialement parce qu'elles sont les principaux détenteurs d'armes.
De plus, dans tous les pays du monde , les soldats sont une entité très structurée et très hiérarchisée, liés par des traditions, des us et coutumes, mais surtout par la nécessité d'agir en groupe et de pouvoir
compter les uns sur les autres en temps de crise et de conflit – une dépendance qui peut rapidement être une question de vie ou de mort.
Cette dépendance crée des liens et des loyautés solides et demande un niveau de cohésion dont peu d'autres professions peuvent se prévaloir. Ce sont ces qualités – la discipline, le dévouement et la loyauté - qui confèrent à la profession militaire son caractère particulier et qui, à certains égards, la distinguent du reste de la société.
Affirmer que l’armée congolaise remplit ces qualités doit au propre comme au figuré provoquer un fou rire général. Chacun sait qu’on en est loin. En effet, les accusations contre l'armée régulière ne sont pas nouvelles.
Il est grand temps donc de s’arrêter un seul instant et de réfléchir sur la situation qui prévaut au sein de nos forces armées depuis tant d’années. Ne dit-on pas que, qui veut la paix, prépare la guerre !
Un pays qui veut se targuer d’être un leader doit nécessairement avoir une armée forte, disciplinée et capable de défendre son territoire.
AMELIORATION DES CONDITIONS SOCIALES DES MILITAIRES CONGOLAIS VOILA LE SEUL REMEDE POUR INFLUER SUR LEUR MOTIVATION ET RENDEMENT
Tout le monde a pu aisément constater qu’en cas des troubles ou des conflits dans notre pays, que l'armée congolaise est souvent en mauvaise posture face à l’ennemi – ennemi souvent moins bien armée.
Notre armée, n’en déplaise aux troubadours du régime de Kinshasa, est loin, alors très loin d’être consolidée.
Il y est pratiqué une mauvaise gestion de fonds. La corruption y est endémique.
A chaque conflit, à chaque bataille, bref à la moindre occasion, les fonds destinés au ravitaillement se volatilisent souvent avant d'arriver aux hommes des troupes, encourageant immanquablement les soldats à la rapine ou aux pillages.
Telle est la réalité dans la plupart des coins et recoins de notre République. Il ne faut pas s’en cacher les yeux, puisque la haute hiérarchie du pays semble s’en formaliser et s’en contenter.
La solde est un élément central et majeur de la condition du militaire. En principe, elle devrait refléter le prix que notre nation accorde, à ceux qui veulent la servir si besoin jusqu’au sacrifice de leur propre vie.
Constat amère : la situation des forces armées de la RDC n’est pas vraiment enviable. Les motards et les échangeurs, même les pousse-pousseurs sont logés à meilleure enseigne.
Pourquoi et au nom de quelle logique le soldat congolais, depuis la Force publique, est privé d'avenir ?
Pourquoi est il irrémédiablement condamné à vivre ainsi, à s'éteindre ainsi en éternel vagabond et mendiant ?
Pourquoi le sort de nos soldats d’aujourd’hui est il devenu pire qu’à la fin du règne de Mobutu ?
Pourquoi dans notre pays aucune tension barémique n’est appliquée, une classe politique gagnant sans vergogne et sans fausse pudeur 1 000 fois, voire 10 000 fois plus que la majorité du peuple dont ils se disent être les leaders ?
Pourquoi dans notre pays post conflit, notre premier ministre peut, lorsqu’on calcule ses primes et avantages, avoir un plus grand salaire que Barack Obama, ou François Hollande ?
Nous ne parlerons pas du président Kabila car il est bien connu que les dieux n’ont pas de salaire.
À l’époque du feu président Kabila, nous avions assisté à un engouement effréné des jeunes pour l’armée car la solde était de 100 dollars qui constituait une certaine fortune vers les années 1997 et 1998.
Des étudiants finalistes n’avaient pas hésité d’arrêter les études pour rejoindre l’armée.
Peu à peu cette « fortune » s’est effritée au fil du temps, de la mauvaise gouvernance et de la rapacité des gouvernants et des généraux si peu généreux.
Aujourd’hui, les militaires congolais ne disposent pas d’une véritable solde. Ils ne reçoivent qu’une «ration» dont le montant est fixé par un taux barémique provisoire.
Un soldat touche l’équivalent de 25 USD par mois, un adjudant-chef 34 USD, quant au colonel, il reçoit l’équivalent de 50 USD.
Notons qu’outre la modicité de paiement mensuel des militaires, se pose le problème de sa régularité.
Enfin, s’agissant de l’alimentation, les unités reçoivent mensuellement un fonds de ménage calculé sur la base de l’équivalent de 8 USD par homme et par mois encore que ces 8 dollars n’arrivent pas en totalité.
Faites vous-même le calcul, vous vous rendrez compte du véritable drame que vit le militaire congolais au quotidien?
Bien souvent, ceci expliquant cela, l’on comprend aisément et pourquoi le nombre d’exactions commises par les hommes en armes sur la population civile croit chaque jour.
Bien qu’il faille réprimer avec énergie ces actes et agissements, il est cependant nécessaire et urgent de mettre les hommes et femmes en armes à l’abri de tentations malsaines.
Cela est d’autant vrai car, tout soldat sait qu'il peut mourir au combat. Chose curieuse, son contrat avec la nation stipule qu'il défend le pays et que réciproquement le pays lui donne les moyens de se défendre.
Ce qui semble ne pas être le cas en RDC et d’aucuns de se demander pourquoi mourir pour un pays qui ne semble pas se soucier de vous?
Voila le pourquoi et la raison première des nombreuses défections que l’on observe à travers le pays. Le militaire est avant tout humain avant d’être une machine à tuer.
Il a comme nous des enfants, souvent non scolarisés, qui vivent de mendicité, mais qui raisonne aussi comme vous et moi et qui se demande en définitive pour quel saint graal il irait donner sa vie pendant que les généraux vivent dans l’opulence, vie de pacha alimentée par les détournements et avantages des hommes de rangs, rackets des commerçants et hommes d’affaires, exploitations illicites de minerais, crimes organisés.
La sacro sainte communauté internationale sait pertinemment bien qu’il est écœurant de constater qu’alors que les parlementaires et les ministres nationaux comme provinciaux, pour ne citer qu’eux, se régalent et palpent des milliers de dollars mensuels, les hommes et femmes en uniforme croupissent dans la misère noire avec une solde qui frise le sadisme et l’injure.
Cela fait que tout individu placé dans des conditions similaires, ne peut qu’être démotivé et se résigner de ne, hélas, « jamais mourir pour une patrie aussi égoïste et non reconnaissante ».
Cette communauté internationale sait également que les forces armées de la RDC (FARDC) comptent aujourd'hui officiellement 125.000 hommes, dont environ 18 brigades « intégrées » plus ou moins 45.000 hommes qui ont suivi ces dernières années le processus de réforme de l'armée, qu’elle a été appuyée principalement par l'Afrique du sud, l'Angola et la Belgique.
L'Union européenne est aussi présente avec une mission de conseil et d'assistance de l'UE en matière de réforme du secteur de la sécurité en République démocratique du Congo (RDC), EUSEC RD Congo.
Pourquoi ne tape-t-elle pas du poing sur la table pour exiger un meilleur sort des militaires congolais ?
La débâcle de nos forces armées ne devrait pas être mise au dos de la reforme de l’Armée car elle a été amorcée et pire ceux de nos hommes ayant subi cette reforme n’ont pas été performant par rapport aux rebelles.
La MONUSCO estime que plus de 50% des violations des droits de l'Homme en RDC sont le fait des Forces armées de la RDC. Les policiers eux-mêmes, dans une moindre mesure que les militaires, se livrent au mieux à des « tracasseries », au pire à des exactions passibles de condamnations.
Pourquoi doit-elle mettre des gants aseptisés pour dire à Kabila, qu’il n’a d’armée que de nom, que ses généraux sont les pires magouilleurs qui puissent exister ?
Pour preuve l’organisation Human Rights Watch (HRW) n’a-t-elle pas noté elle-même que « Mal entraînés, peu disciplinés, fréquemment non rétribués et manquant de l'essentiel, les soldats du gouvernement commettent de nombreux crimes dont de pillages organisés… ».
Bien plus, Amnesty international renchérit que l’armée régulière commet des exécutions sommaires, arrestations arbitraires, violences sexuelles et pillages... La liste est longue, en particulier dans le Nord-Kivu en guerre.
Il est de notoriété publique qu’il n’y a pas de mauvaises troupes, mais des mauvais chefs et cela dure depuis plus de quinze ans dans notre cher pays.
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