27/08/2012
Joseph KABILA - President sortant de la RDC
«Joseph Kabila», l’homme qui passe désormais aux yeux de la grande majorité des Congolais pour le «traître de la République», accuse donc le colonel Joseph Tshibangu, de «composer» avec les «agresseurs rwandais». Interdiction de rire.
Si le Congo-Kinshasa était un "Etat normal", "Joseph Kabila" aurait déjà été destitué et mis en accusation pour haute trahison.
C’est l’accusation formulée samedi 25 août à Mbuji Mayi non pas par un magistrat mais par le ministre en charge de la presse et porte-parole du gouvernement du Kasaï Oriental. Son nom : Mutombo Mobe. «Joseph Kabila» et ses affidés sont-ils fondés pour donner des leçons de patriotisme et de nationalisme?
«Depuis l’annonce de sa défection et la découverte de sa présence à Bena Kalonga, Groupement Bakwa Tshiya, le colonel Tshibangu est traqué par nos forces de sécurité pour atteinte à la sûreté de l’Etat en composant avec les agresseurs rwandais».
C’est la substance de la déclaration faite, samedi 25 août, par le ministre provincial Mutombo Mobe, au cours d’un point de presse tenu à Mbuji Mayi. Comme à l’époque du MPR-Parti Etat, l’homme a invité la population «à la vigilance».
Celle-ci est invitée à «dénoncer toute personne suspecte dans son environnement». Vive la délation! Mutombo Mobe a, par ailleurs, confirmé la mise «sous les verrous» de deux personnes suspectées de
«complicité» pour avoir «hébergé» l’officier fugitif. Il s’agit du chef de la localité de Bena Kalonga et de Fortuna kalonga, journaliste à la "TV Sud-Kasaï" à Miabi. Il faut espérer qu’ils bénéficieront d’un procès équitable où les droits de la défense seront respectés.
La qualification des faits telle que faite par ce ministre provincial procède sans doute des outrances verbales chères aux politiciens congolais et non des conclusions d’une enquête impartiale menée par un magistrat indépendant.
En tous cas, les autorités de cette province n’ont jusqu’ici avancé le moindre indice matériel pour étayer cette charge pour le gravissime. «Joseph Kabila», l’homme qui passe désormais aux yeux de la grande majorité des Congolais pour le «traître de la République», accuse donc le colonel Joseph Tshibangu, de «composer» avec les «agresseurs rwandais». Interdiction de rire.
«L’histoire du voleur qui crie au voleur »
Décidément, les zélateurs du "kabilisme joséphite" ont la mémoire courte. Qui sinon "Joseph Kabila", avait, à l’insu de l’état-major général des FARDC (Forces armées de la RD Congo), dépêché, en décembre 2006, John Numbi Banza, alors Inspecteur général de la police nationale, auprès de Laurent Nkunda, alors président du CNDP (Congrès national pour la défense du peuple), afin de trouver une «solution négociée» ?
La rencontre n’avait-elle pas eu lieu le 28 décembre de cette même année à Gisenyi, au Rwanda, sous la «modération» du général James Kabarebe, alors chef d’état major-général de la RDF (Rwandese defense forces) ?
N’est ce pas à cette occasion qu’a été évoqué l’idée de l’intégration des combattants du CNDP dans les FARDC?
Comment pourrait-on qualifier cette démarche menée sans que le gouvernement et les deux Chambres du Parlement aient été préalablement informés? Que dire de l’accord militaire secret signé en décembre 2008 entre «Joseph» et le président rwandais Paul Kagame?
N’est ce pas cet accord qui est à la base du déploiement-surprise des troupes de l’armée rwandaise au Kivu sous le fallacieux prétexte de «traquer» les miliciens des FDLR avec les FARDC ?
Quid du fameux «Accord du 23 mars 2009» signé entre le «gouvernement de Kinshasa» avec des groupes armés dont le CNDP? Les points «a» et «b» de l’article 1er du fameux accord ne stipulent-ils pas noir sur le blanc que le CNDP «s’engage à intégrer ses éléments de police et ses unités armées respectivement dans la police nationale congolaise et les Forces Armées de la République Démocratique du Congo et à se muer en parti politique et à remplir légalement les formalités requises à cette fin» ?
L’admission du CNDP, devenu parti politique, dans la mouvance kabiliste dite «Majorité présidentielle» ne constitue-t-elle pas une injure à la mémoire des personnes victimes de violence autant que les civils et militaires qui ayant payé de leurs vies lors de nombreux affrontements notamment à Mushake ?
Que dire de l’infiltration des cadres civils et militaires étiquetés CNDP dans le gouvernement, l’armée, les "services" et la police au niveau tant national que provincial?
Autre question : A partir de quel moment "Joseph Kabila" et ses flagorneurs du PPRD ont pu réaliser que le Rwanda de Kagame était un "pays agresseur"?
Depuis plus d’un mois, plusieurs localités de la province du Nord Kivu sont passées sous le contrôle des rebelles-agresseurs du M-23. Pendant que des centaines de milliers des Kivutiens sont livrés à eux-mêmes sous les intempéries, «Joseph Kabila» paraît décontracté.
Insouciant. Il se balade. A-t-il passé ces entités par pertes et profits ?
Lors de son serment, n’avait-il pas «juré de maintenir» l’indépendance nationale et l’intégrité du territoire et de "remplir loyalement et en fidèle serviteur du peuple les hautes fonctions qui" lui "sont confiées" ?
Ne devrait-on pas parler de parjure ?
Qui oubliera qu’un certain «commandant Hyppo», alias «Joseph Kabila», a foulé pour la première fois le sol congolais en octobre 1996 en qualité de chauffeur et aide de camp d’un certain colonel James Kaberebe, l’actuel ministre rwandais de la Défense?
Si le Congo-Kinshasa était un "Etat normal", "Joseph Kabila" aurait déjà été destitué et mis en accusation pour haute trahison. Les vociférations pseudo-patriotiques du ministre Mutombo Mobe ne trompent personne.
Elles ressemblent fort à l’histoire du voleur qui crie "au voleur". «Omoni ngai ndoki po yo ndoki», chantait Franco Luambo Makiadi.
[Baudouin Amba Wetshi]
CongoIndependant
Joseph KABILA - President sortant de la RDC
«Joseph Kabila», l’homme qui passe désormais aux yeux de la grande majorité des Congolais pour le «traître de la République», accuse donc le colonel Joseph Tshibangu, de «composer» avec les «agresseurs rwandais». Interdiction de rire.
Si le Congo-Kinshasa était un "Etat normal", "Joseph Kabila" aurait déjà été destitué et mis en accusation pour haute trahison.
C’est l’accusation formulée samedi 25 août à Mbuji Mayi non pas par un magistrat mais par le ministre en charge de la presse et porte-parole du gouvernement du Kasaï Oriental. Son nom : Mutombo Mobe. «Joseph Kabila» et ses affidés sont-ils fondés pour donner des leçons de patriotisme et de nationalisme?
«Depuis l’annonce de sa défection et la découverte de sa présence à Bena Kalonga, Groupement Bakwa Tshiya, le colonel Tshibangu est traqué par nos forces de sécurité pour atteinte à la sûreté de l’Etat en composant avec les agresseurs rwandais».
C’est la substance de la déclaration faite, samedi 25 août, par le ministre provincial Mutombo Mobe, au cours d’un point de presse tenu à Mbuji Mayi. Comme à l’époque du MPR-Parti Etat, l’homme a invité la population «à la vigilance».
Celle-ci est invitée à «dénoncer toute personne suspecte dans son environnement». Vive la délation! Mutombo Mobe a, par ailleurs, confirmé la mise «sous les verrous» de deux personnes suspectées de
«complicité» pour avoir «hébergé» l’officier fugitif. Il s’agit du chef de la localité de Bena Kalonga et de Fortuna kalonga, journaliste à la "TV Sud-Kasaï" à Miabi. Il faut espérer qu’ils bénéficieront d’un procès équitable où les droits de la défense seront respectés.
La qualification des faits telle que faite par ce ministre provincial procède sans doute des outrances verbales chères aux politiciens congolais et non des conclusions d’une enquête impartiale menée par un magistrat indépendant.
En tous cas, les autorités de cette province n’ont jusqu’ici avancé le moindre indice matériel pour étayer cette charge pour le gravissime. «Joseph Kabila», l’homme qui passe désormais aux yeux de la grande majorité des Congolais pour le «traître de la République», accuse donc le colonel Joseph Tshibangu, de «composer» avec les «agresseurs rwandais». Interdiction de rire.
«L’histoire du voleur qui crie au voleur »
Décidément, les zélateurs du "kabilisme joséphite" ont la mémoire courte. Qui sinon "Joseph Kabila", avait, à l’insu de l’état-major général des FARDC (Forces armées de la RD Congo), dépêché, en décembre 2006, John Numbi Banza, alors Inspecteur général de la police nationale, auprès de Laurent Nkunda, alors président du CNDP (Congrès national pour la défense du peuple), afin de trouver une «solution négociée» ?
La rencontre n’avait-elle pas eu lieu le 28 décembre de cette même année à Gisenyi, au Rwanda, sous la «modération» du général James Kabarebe, alors chef d’état major-général de la RDF (Rwandese defense forces) ?
N’est ce pas à cette occasion qu’a été évoqué l’idée de l’intégration des combattants du CNDP dans les FARDC?
Comment pourrait-on qualifier cette démarche menée sans que le gouvernement et les deux Chambres du Parlement aient été préalablement informés? Que dire de l’accord militaire secret signé en décembre 2008 entre «Joseph» et le président rwandais Paul Kagame?
N’est ce pas cet accord qui est à la base du déploiement-surprise des troupes de l’armée rwandaise au Kivu sous le fallacieux prétexte de «traquer» les miliciens des FDLR avec les FARDC ?
Quid du fameux «Accord du 23 mars 2009» signé entre le «gouvernement de Kinshasa» avec des groupes armés dont le CNDP? Les points «a» et «b» de l’article 1er du fameux accord ne stipulent-ils pas noir sur le blanc que le CNDP «s’engage à intégrer ses éléments de police et ses unités armées respectivement dans la police nationale congolaise et les Forces Armées de la République Démocratique du Congo et à se muer en parti politique et à remplir légalement les formalités requises à cette fin» ?
L’admission du CNDP, devenu parti politique, dans la mouvance kabiliste dite «Majorité présidentielle» ne constitue-t-elle pas une injure à la mémoire des personnes victimes de violence autant que les civils et militaires qui ayant payé de leurs vies lors de nombreux affrontements notamment à Mushake ?
Que dire de l’infiltration des cadres civils et militaires étiquetés CNDP dans le gouvernement, l’armée, les "services" et la police au niveau tant national que provincial?
Autre question : A partir de quel moment "Joseph Kabila" et ses flagorneurs du PPRD ont pu réaliser que le Rwanda de Kagame était un "pays agresseur"?
Depuis plus d’un mois, plusieurs localités de la province du Nord Kivu sont passées sous le contrôle des rebelles-agresseurs du M-23. Pendant que des centaines de milliers des Kivutiens sont livrés à eux-mêmes sous les intempéries, «Joseph Kabila» paraît décontracté.
Insouciant. Il se balade. A-t-il passé ces entités par pertes et profits ?
Lors de son serment, n’avait-il pas «juré de maintenir» l’indépendance nationale et l’intégrité du territoire et de "remplir loyalement et en fidèle serviteur du peuple les hautes fonctions qui" lui "sont confiées" ?
Ne devrait-on pas parler de parjure ?
Qui oubliera qu’un certain «commandant Hyppo», alias «Joseph Kabila», a foulé pour la première fois le sol congolais en octobre 1996 en qualité de chauffeur et aide de camp d’un certain colonel James Kaberebe, l’actuel ministre rwandais de la Défense?
Si le Congo-Kinshasa était un "Etat normal", "Joseph Kabila" aurait déjà été destitué et mis en accusation pour haute trahison. Les vociférations pseudo-patriotiques du ministre Mutombo Mobe ne trompent personne.
Elles ressemblent fort à l’histoire du voleur qui crie "au voleur". «Omoni ngai ndoki po yo ndoki», chantait Franco Luambo Makiadi.
[Baudouin Amba Wetshi]
CongoIndependant
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