mercredi 29 août 2012

Kinshasa : des stratégies arrêtées pour éradiquer le « phénomène kuluna »

Mardi, 28 Août 2012




« Kuluna City». C'est ainsi que la ville de Kinshasa est désignée dans certains milieux diplomatiques afin de mettre en exergue ce phénomène qui rend invivables quelques quartiers ou communes de la capitale de la République Démocratique du Congo.

En marge de la tenue du XlVème Sommet de la Francophonie prévu en octobre prochain à Kinshasa, ceux qui militent pour que ces assises ne se déroulent pas en RDC

évoquent l'insécurité comme l'une des raisons. Ainsi, mettent-ils en exergue le «phénomène kuluna», cette espèce de banditisme urbain.

Dans le cadre de recherche des solutions pour mettre un terme à ce phénomène, un atelier de réflexion a été organisé du 9 au 10 août à Kinshasa. Financé par la Police de l'Union européenne (EUPOL), cet atelier avait mis autour d'une table une vingtaine d'experts issus du Ministère Public, de la Police Nationale congolaise (PNC) et de la Société civile.

Selon un communiqué de presse émanant de l'EUPOL/RDC et signé par Joao Sousa, chargé de presse et des relations publiques, cet atelier avait pour objectif d'avoir une meilleure approche et compréhension des causes et conséquences du phénomène «Kuluna».

A l'issue des travaux, des propositions tant d'ordre judiciaire que policier et celles de la Société civile ont été faites pour promouvoir la lutte contre ce fléau.

Des stratégies arrêtées

Le même communiqué indique que les travaux dudit atelier étaient centrés sur le partage des expériences et des connaissances entre les différents participants, parmi lesquels se trouvaient des magistrats du Ministère Public, des policiers issus du Commissariat Général, de la Police Judiciaire des Parquets et des unités de lutte contre la criminalité ainsi que des représentants de la Société Civile, des milieux académiques et religieux.

Lors de leurs échanges, les participants à l'atelier avaient centré les débats autour des pistes pouvant aider à l'éradication de ce phénomène qui ternit l'image de la ville de Kinshasa. Ainsi, ils s'étaient attardés sur «les origines du phénomène Kuluna, son mode opératoire et l'impact sur la population».

Ils ont examiné «la perspective juridique sur le phénomène Kuluna, les moyens juridiques applicables et les possibles difficultés procédurales», de même que «les difficultés de mise en oeuvre rencontrées au long de la chaîne pénale par rapport au phénomène Kuluna».

Intérêt de la démarche

Cet atelier, a souligné Joao Sousa dans son communiqué de presse, s'inscrivait dans le cadre plus vaste de l'appui de la mission EUPOL/RDC à la PNC et à son interface avec la Justice en matière de lutte contre les violences urbaines. Car, celle-ci est définie comme une des priorités de l'action des autorités nationales '

Bien plus, au-delà de promouvoir la réflexion sur les causes structurelles du phénomène «kuluna», l'appui de la mission EUPOL/RDC vise également à former les personnels de la PNC en matière de lutte contre les violences urbaines et à y sensibiliser la Société Civile.

Dans ce cadre, une formation spécialisée en matière de lutte contre les violences urbaines et la criminalité violente a été dispensée en juin 2012 par des experts de la mission EUPOL 135 policiers de la Légion Nationale d'Intervention, rappelle le document.

Des formations similaires, dispensées régulièrement par la mission EUPOL au profit notamment des éléments de la LNI et de la Police de Recherche et d'Intervention (dont une des missions est de lutter contre le phénomène), «insistent sur les notions d'efficacité et de professionnalisme indispensables à l'intervention du policier; tout en respectant les droits humains et la proportionnalité dans l'usage de la force».

Rombaut KASONGO

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