samedi 11 août 2012

La RDC, une cible distraite !



Escalade des conflits armés à l’Est du pays, l’insécurité de la minorité Tutsi, le soutien du Rwanda suivi ensuite par celui de l’Ouganda à une rébellion à partir des Kivu. Des accusations d’agression suivies de démentis.

Le ballet diplomatique régional, africain et international sur la RDC. L’organisation d’une série des marches de colère «nationaliste» contre surtout le Rwanda voisin accusé, comme en 1996 et en 1998, d’agresseur.

L’éclosion des groupes armés, coïncidant avec des suspicions mutuelles de trahison entre hauts gradés de l’armée. Une crise politique au sein du pouvoir d’une part, et entre la majorité au pouvoir et l’opposition politique d’autre part, confondue dans une conjoncture économique apparemment secourue par la planche à billets des banques, dont le gouvernement Matata Ponyo prêche le succès comme annonce et pour laquelle il s’emploie à battre une campagne de béatification…
Ainsi se présente la caricature de la République Démocratique du Congo en ce jour. Le décor actuel n’est pas très différent de celui de 1996, lorsque le jeu venait déjà d’être joué dans plusieurs milieux dirigeants du monde pour obtenir le départ du maréchal Mobutu.

Les mêmes acteurs dont l’ombre était perceptible en 1996, reviennent à la charge. Il s’agit des USA, de l’Ouganda, du Rwanda, du Burundi, de la République Sud Africaine, des bouviers des Kivu, ainsi que des aigris et ambitieux de l’armée régulière. Ils dominent l’actualité médiatique sur la RDC comme en 1998, au début de la rébellion du RCD-Goma.

L’histoire de la RDC connait ainsi une répétition, pour ne pas dire une imitation. Elle a été copiée et elle est entrain d’être colée. Mais les acteurs changent de stratégies cette fois-ci.

Personne ne clame le départ du régime, même le M 23, jusque-là Joker principal de ce jeu dangereux de carte, se limite à réclamer des négociations.

Pourquoi Kinshasa ne corrigerait pas cette fois-ci ses erreurs en négociant tôt pendant qu’il peut encore s’asseoir convenablement sur la table ?

Acceptera-t-il de le faire lorsqu’il se retrouvera dos au sol, à genou ou encore coincé contre mur, comme par le passé ?

S’il y a une seule erreur d’appréciation à éviter cette fois-ci, c’est celle de trainer dans l’intransigeance pour finalement négocier en position de faiblesse.

Les appuis extérieurs du M 23 et alliés jouent cette fois-ci au jeu de dénonciation au grand jour, dans le but de faire écarter des suspicions et la thèse de leur bénédiction dans le complot. Bonne diversion !

Celle-ci est appuyée par un chapelet des communiqués diplomatiques de rupture d’aide au Rwanda, l’hypocrisie de l’Ouganda, des positions des rebelles quelques fois pilonnées par des hélicoptères des Nations Unies.

Et le résultat ? La cible est distraite !

Ainsi elle demeurera toujours repérable, parce qu’elle se trompera de temps en temps de bonne porte à toquer, comme la toute dernière fois à Kampala au sommet de la CIRGL.

La disparition magique du Rwanda et de l’Ouganda dans un tout récent communiqué du conseil de sécurité des nations en est une excellente illustration.

Comme pour dire que le travail qui avait cité le Rwanda comme appui principal direct à la rébellion, tel que réalisé par des experts de la même organisation, venait tout simplement d’être démenti par des dirigeants politiques de ce monde.

Triste. Simplement.

Le Pacificateur
Le Millénaire

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