Vendredi, 24 Août 2012
Au camp de Kanyaruchinya, à 8 km de Goma, la capitale du Nord Kivu, des milliers de déplacés fuyant les conflits entre l'armée et le M23 vivent sans aucun secours.
Pour ne pas mourir de faim, les femmes retournent chez elles récolter leurs champs et se font lourdement taxer par les soldats du M23.
Ils ont les traits tirés et la souffrance se lit sur leurs visages. "Depuis que nous sommes là, nous n’avons eu aucune assistance. Rien à manger, pas de latrines ou de soins médicaux", témoigne Mandevu Amani, un pasteur ayant fui Kibumba.
À 8 km seulement au nord de Goma, des milliers de familles arrivées petit à petit depuis le 8 juillet vivent dans le camp de Kanyaruchinya.
Tous, ils ont marché 30 et 50 km pour fuir les combats entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les mutins du Mouvement du 23 mars (M23) en territoire de Rutshuru et au nord du territoire de Nyiragongo. Ils sont là abandonnés à eux-mêmes.
Musekura Théo, président des déplacés dans ce camp, précise : "13 835 ménages ont été enregistrés à ce jour (mi-août, NDLR) par la Protection civile du Nord-Kivu. Les difficultés sont nombreuses et nous ne savons pas comment nous en tirer.
Cinq personnes sont déjà mortes, parmi elles deux enfants à cause de la diarrhée, un autre à cause de la faim et deux adultes des suites de leurs blessures reçues pendant leur fuite."
La Protection civile, outre ce décompte, n’a fait que construire quelques hangars en guise d’abris.
Musekura Theo attend donc, sans résultat jusqu’alors, une assistance humanitaire : "Nous demandons au gouvernement de tout faire pour mettre fin à la guerre car nous ne voulons pas rester ici. Nous avons besoin de rentrer dans nos villages pour nous occuper des champs."
Se ravitailler au village
Néanmoins, alors qu’ils ont fui, leur seule chance de survivre est de… se ravitailler chez eux. "Nous avons quitté notre localité de Kibumba en territoire de Nyiragongo suite aux attaques du M23 contre les FARDC.
Il y a trois semaines que nous sommes ici sans assistance, raconte ainsi Paul Nzabanita.
Alors nous devons envoyer nos épouses dans nos villages pour aller chercher des vivres dans nos champs. Car nous mourons de faim, ici. Mais le M23 exige un droit de passage, et on doit leur remettre une partie de la récolte."
Les femmes font ainsi des dizaines de kilomètres à pied et au moins trois jours de marche pour aller collecter des vivres et les ramener.
Si l’on envoie les femmes, c’est parce que les mutins, dit-on, ne les importunent pas trop ; les hommes, eux, ont peur d’être suspectés de connivence avec les FARDC ou d’être des espions "Il n’est pas possible pour nous de rentrer au bercail.
Les hommes qui sont restés ont du mal à rejoindre leurs champs contrôlés par les rebelles.
Ceux-ci recrutent les jeunes et les hommes par la force et leur font faire des corvées",, explique Laurent Bandoraho, venu du groupement de Rugari.
Mais ce n’est pas si simple non plus pour les femmes… "Comme je suis seule avec mes deux enfants, voyant qu’ils risquent de mourir, je suis rentrée chez moi pour ramener de quoi manger.
Le retour n’a pas été facile. M23 comme FARDC, tous m’ont insultée…
J’ai dû donner une partie de mes vivres afin qu’on me laisse passer", raconte Ingabire Murekumbanze. D’ailleurs, le peu que ramènent les femmes ne dure guère, et elles doivent rapidement repartir en quête de nourriture hors du camp.
"Nos enfants sont en train de mourir, se scandalise Désiré Ahorinyuze, venu aussi du groupement de Kibumba. Les autorités doivent tout faire pour que nous puissions rentrer chez nous."
Dans les champs, les récoltes sont arrivées à maturité…
Au camp de Kanyaruchinya, à 8 km de Goma, la capitale du Nord Kivu, des milliers de déplacés fuyant les conflits entre l'armée et le M23 vivent sans aucun secours.
Pour ne pas mourir de faim, les femmes retournent chez elles récolter leurs champs et se font lourdement taxer par les soldats du M23.
Ils ont les traits tirés et la souffrance se lit sur leurs visages. "Depuis que nous sommes là, nous n’avons eu aucune assistance. Rien à manger, pas de latrines ou de soins médicaux", témoigne Mandevu Amani, un pasteur ayant fui Kibumba.
À 8 km seulement au nord de Goma, des milliers de familles arrivées petit à petit depuis le 8 juillet vivent dans le camp de Kanyaruchinya.
Tous, ils ont marché 30 et 50 km pour fuir les combats entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les mutins du Mouvement du 23 mars (M23) en territoire de Rutshuru et au nord du territoire de Nyiragongo. Ils sont là abandonnés à eux-mêmes.
Musekura Théo, président des déplacés dans ce camp, précise : "13 835 ménages ont été enregistrés à ce jour (mi-août, NDLR) par la Protection civile du Nord-Kivu. Les difficultés sont nombreuses et nous ne savons pas comment nous en tirer.
Cinq personnes sont déjà mortes, parmi elles deux enfants à cause de la diarrhée, un autre à cause de la faim et deux adultes des suites de leurs blessures reçues pendant leur fuite."
La Protection civile, outre ce décompte, n’a fait que construire quelques hangars en guise d’abris.
Musekura Theo attend donc, sans résultat jusqu’alors, une assistance humanitaire : "Nous demandons au gouvernement de tout faire pour mettre fin à la guerre car nous ne voulons pas rester ici. Nous avons besoin de rentrer dans nos villages pour nous occuper des champs."
Se ravitailler au village
Néanmoins, alors qu’ils ont fui, leur seule chance de survivre est de… se ravitailler chez eux. "Nous avons quitté notre localité de Kibumba en territoire de Nyiragongo suite aux attaques du M23 contre les FARDC.
Il y a trois semaines que nous sommes ici sans assistance, raconte ainsi Paul Nzabanita.
Alors nous devons envoyer nos épouses dans nos villages pour aller chercher des vivres dans nos champs. Car nous mourons de faim, ici. Mais le M23 exige un droit de passage, et on doit leur remettre une partie de la récolte."
Les femmes font ainsi des dizaines de kilomètres à pied et au moins trois jours de marche pour aller collecter des vivres et les ramener.
Si l’on envoie les femmes, c’est parce que les mutins, dit-on, ne les importunent pas trop ; les hommes, eux, ont peur d’être suspectés de connivence avec les FARDC ou d’être des espions "Il n’est pas possible pour nous de rentrer au bercail.
Les hommes qui sont restés ont du mal à rejoindre leurs champs contrôlés par les rebelles.
Ceux-ci recrutent les jeunes et les hommes par la force et leur font faire des corvées",, explique Laurent Bandoraho, venu du groupement de Rugari.
Mais ce n’est pas si simple non plus pour les femmes… "Comme je suis seule avec mes deux enfants, voyant qu’ils risquent de mourir, je suis rentrée chez moi pour ramener de quoi manger.
Le retour n’a pas été facile. M23 comme FARDC, tous m’ont insultée…
J’ai dû donner une partie de mes vivres afin qu’on me laisse passer", raconte Ingabire Murekumbanze. D’ailleurs, le peu que ramènent les femmes ne dure guère, et elles doivent rapidement repartir en quête de nourriture hors du camp.
"Nos enfants sont en train de mourir, se scandalise Désiré Ahorinyuze, venu aussi du groupement de Kibumba. Les autorités doivent tout faire pour que nous puissions rentrer chez nous."
Dans les champs, les récoltes sont arrivées à maturité…
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