le lundi 13 août 2012
L’unité parfaite contre le M23 ne rencontre pas l’assentiment de tous les acteurs politiques congolais.
Le créneau pour lézarder l’édifice : l’instauration du fédéralisme hic et nunc pour Gabriel Kyungu, président de l’assemblée provinciale du Katanga, et la partition de fait du territoire avec la rébellion menée par le M23, sponsorisée par le Rwanda et l’Ouganda.
Voguant à contre-courant, G. Kyungu a choisi son camp, celui de fragiliser l’unité du pays au même titre que le M23. Récidivistes, G. Kyungu et le M23 concourent à un même objectif : le dépeçage du pays !
Comme un trophée de guerre, le président de l’Union des nationalistes fédéralistes congolais, Unafec, présente à tout visiteur les signatures récoltées pour contraindre le Parlement à un débat sur la révision constitutionnelle. Cette démarche paraît contraire à l’élan national déclenché par la guerre imposée par des pays voisins à travers le M23.
En effet, en cette période cruciale où les tendances bougent à l’échelon de la sous-région des Grands Lacs, ce son discordant, venu de Lubumbashi, chef-lieu de la province du Katanga, peut perturber la dynamique de résistance qui a gagné toutes les couches de la société congolaise, toutes tendances confondues.
Habitué à ce type de démarche, Gabriel Kyungu n’est pas à son premier coup, du genre contre l’unité du pays.
Acte de récidive
Pendant la période de transition mobutienne, Kyungu Wa Kumwanza, alors gouverneur du Katanga, avait planifié une véritable chasse aux Kasaïens.
Une épuration ethnique avait été enclenchée contre les Kasaïens qui avaient élu domicile au Katanga - un génocide demeuré impuni depuis. Des milliers de morts tués tout le long de la voie ferrée et à coups d’armes blanches crient encore réparation.
Alors que cette plaie tarde encore à se cicatriser, revoilà Kyungu qui tente un come-back en relançant son vieux projet d’un fédéralisme taillé sur mesure
La Constitution du 18 février 2006 est certes d’essence fédéraliste. La décentralisation, en expérimentation présentement, souffre du manque de volonté politique des gouvernants àmettre en marche tous les mécanismes prévus pour ce faire.
Le fédéralisme étant un processus, chercher à opérer des enjambées sans en maîtriser les méandres aurait pour conséquence de faire exploser le pays. La dimension continentale de la RDC exige de rapprocher les gouvernants des gouvernés afin de mieux administrer le territoire national.
Cette lapalissade met en harmonie unitaristes et fédéralistes au point que le consensus traduit dans la Constitution en constitue une étape vers une plus large autonomie des entités.
La voie est longue, parsemée des difficultés, mais il ne demeure pas moins vrai que dans la précipitation, aucune solution durable ne sera apportée. Il ne s’agirait que des colmatages aux conséquences fâcheuses pour l’unité du pays. Ce que Kyungu semble oublier, vingt ans après son coup de force des années 1990.
Partage des richesses
L’argument maintes fois renouvelé pour justifier le fédéralisme «made by Kyungu» serait le partage des ressources nationales. Il croit de cette manière détacher le Katanga du reste de la RDC, en lui donnant l’occasion de vivre de ses propres richesses, sans en partager au préalable avec d’autres provinces, moins nanties.
Les provinces «lesmieux nanties ne souhaiteraient pas porter indéfiniment le poids des provinces pauvres».
Pour des spécialistes, la notion de richesse pour les provinces congolaises est relative «d’autant plus que toutes les provinces sont dotées de ressources naturelles pouvant subvenir à leur existence, sans la perfusion des autres». Il se poserait donc un problème de gouvernance, à ne pas réduire à la question de l’instauration du fédéralisme.
Par ailleurs, la province du Katanga a bénéficié de l’appui du Bandundu, du Bas-Congo et de l’Equateur dans la mise en valeur de ses ressources minières. Les mines étant classées dans la catégorie des ressources épuisables, il n’est pas a priori exclu que le Katanga ait besoin de la solidarité des autres provinces dans un proche avenir.
Toutefois, nul n’a le droit d’interdire aux Katangaisle droit de vouloir préparer les jours difficiles grâce aux ressources actuellement exploitées. Le faire ne doit pas cependant mettre en péril l’unité du pays ainsi que la cohésion retrouvée à la suite de la guerre que le M23 mène par procuration.
Convergence
Si le M23 se bat pour s’assurer du contrôle de la partie orientale du pays, au profit du Rwanda et de ses commanditaires, Gabriel Kyungu, en ce qui le concerne, réclame presque la même chose. Et l’heure choisit pour fissurer la cohésion nationale est bien trouvée !
En fin calculateur, Gabriel Kyungu a voulu frapper fort, juste au moment où la Nation entière parle le langage : celui de l’unité. Pour Gabriel Kyungu, sa vision pour le Katanga passe avant tout autre considération. De même, pour le M23, l’unité du pays importe peu pour vu que leurs revendications trouvent des réponses.
Ne peut s’attribuer publiquement la paternité de pareilleinitiative qu’un Congolais qui se met volontairement au service du projet de balkanisation du pays.
Les tueries des Kasaïens ne l’ayant pas ébranlé, Gabriel Kyungu récidive. N’avait-il pas fait en 1992 exactement ce que le M23 réalise aujourd’hui au Nord-Kivu où plus de 2 millions de Congolais errent, fuyant les hostilités ?
La comptabilité macabre de Kyungu contre les Kasaïens n’a rien à envier à l’aventure meurtrière du M23. Ils sont tous logés à la même enseigne.
Déclarée force négative par le Conseil de sécurité des Nations unies, le M23 est au banc des accusés de la communauté internationale. Gabriel Kyungu, qui s’illustre par des comportements séparatistes aux conséquences humanitaires néfastes, devrait retenir l’attention des institutions nationales d’autant plus qu’il travaille contre les intérêts du pays, à une période critique.
Ne pas le mettre hors d’état de nuire serait considéré comme preuve de complicité.
Toute cette énergie gaspillée ne servirait-elle pas à une pétition contre l’invasion du Rwanda par le M23 interposé ?
C’est toute l’inquiétude de constater qu’il existerait encore des Congolais pour qui l’unité du pays présenterait une quantité négligeable.
Gabriel Kyungu et le M23 ne recevraient-ils pas des injonctions d’un même maître ?
L’unité parfaite contre le M23 ne rencontre pas l’assentiment de tous les acteurs politiques congolais.
Le créneau pour lézarder l’édifice : l’instauration du fédéralisme hic et nunc pour Gabriel Kyungu, président de l’assemblée provinciale du Katanga, et la partition de fait du territoire avec la rébellion menée par le M23, sponsorisée par le Rwanda et l’Ouganda.
Voguant à contre-courant, G. Kyungu a choisi son camp, celui de fragiliser l’unité du pays au même titre que le M23. Récidivistes, G. Kyungu et le M23 concourent à un même objectif : le dépeçage du pays !
Comme un trophée de guerre, le président de l’Union des nationalistes fédéralistes congolais, Unafec, présente à tout visiteur les signatures récoltées pour contraindre le Parlement à un débat sur la révision constitutionnelle. Cette démarche paraît contraire à l’élan national déclenché par la guerre imposée par des pays voisins à travers le M23.
En effet, en cette période cruciale où les tendances bougent à l’échelon de la sous-région des Grands Lacs, ce son discordant, venu de Lubumbashi, chef-lieu de la province du Katanga, peut perturber la dynamique de résistance qui a gagné toutes les couches de la société congolaise, toutes tendances confondues.
Habitué à ce type de démarche, Gabriel Kyungu n’est pas à son premier coup, du genre contre l’unité du pays.
Acte de récidive
Pendant la période de transition mobutienne, Kyungu Wa Kumwanza, alors gouverneur du Katanga, avait planifié une véritable chasse aux Kasaïens.
Une épuration ethnique avait été enclenchée contre les Kasaïens qui avaient élu domicile au Katanga - un génocide demeuré impuni depuis. Des milliers de morts tués tout le long de la voie ferrée et à coups d’armes blanches crient encore réparation.
Alors que cette plaie tarde encore à se cicatriser, revoilà Kyungu qui tente un come-back en relançant son vieux projet d’un fédéralisme taillé sur mesure
La Constitution du 18 février 2006 est certes d’essence fédéraliste. La décentralisation, en expérimentation présentement, souffre du manque de volonté politique des gouvernants àmettre en marche tous les mécanismes prévus pour ce faire.
Le fédéralisme étant un processus, chercher à opérer des enjambées sans en maîtriser les méandres aurait pour conséquence de faire exploser le pays. La dimension continentale de la RDC exige de rapprocher les gouvernants des gouvernés afin de mieux administrer le territoire national.
Cette lapalissade met en harmonie unitaristes et fédéralistes au point que le consensus traduit dans la Constitution en constitue une étape vers une plus large autonomie des entités.
La voie est longue, parsemée des difficultés, mais il ne demeure pas moins vrai que dans la précipitation, aucune solution durable ne sera apportée. Il ne s’agirait que des colmatages aux conséquences fâcheuses pour l’unité du pays. Ce que Kyungu semble oublier, vingt ans après son coup de force des années 1990.
Partage des richesses
L’argument maintes fois renouvelé pour justifier le fédéralisme «made by Kyungu» serait le partage des ressources nationales. Il croit de cette manière détacher le Katanga du reste de la RDC, en lui donnant l’occasion de vivre de ses propres richesses, sans en partager au préalable avec d’autres provinces, moins nanties.
Les provinces «lesmieux nanties ne souhaiteraient pas porter indéfiniment le poids des provinces pauvres».
Pour des spécialistes, la notion de richesse pour les provinces congolaises est relative «d’autant plus que toutes les provinces sont dotées de ressources naturelles pouvant subvenir à leur existence, sans la perfusion des autres». Il se poserait donc un problème de gouvernance, à ne pas réduire à la question de l’instauration du fédéralisme.
Par ailleurs, la province du Katanga a bénéficié de l’appui du Bandundu, du Bas-Congo et de l’Equateur dans la mise en valeur de ses ressources minières. Les mines étant classées dans la catégorie des ressources épuisables, il n’est pas a priori exclu que le Katanga ait besoin de la solidarité des autres provinces dans un proche avenir.
Toutefois, nul n’a le droit d’interdire aux Katangaisle droit de vouloir préparer les jours difficiles grâce aux ressources actuellement exploitées. Le faire ne doit pas cependant mettre en péril l’unité du pays ainsi que la cohésion retrouvée à la suite de la guerre que le M23 mène par procuration.
Convergence
Si le M23 se bat pour s’assurer du contrôle de la partie orientale du pays, au profit du Rwanda et de ses commanditaires, Gabriel Kyungu, en ce qui le concerne, réclame presque la même chose. Et l’heure choisit pour fissurer la cohésion nationale est bien trouvée !
En fin calculateur, Gabriel Kyungu a voulu frapper fort, juste au moment où la Nation entière parle le langage : celui de l’unité. Pour Gabriel Kyungu, sa vision pour le Katanga passe avant tout autre considération. De même, pour le M23, l’unité du pays importe peu pour vu que leurs revendications trouvent des réponses.
Ne peut s’attribuer publiquement la paternité de pareilleinitiative qu’un Congolais qui se met volontairement au service du projet de balkanisation du pays.
Les tueries des Kasaïens ne l’ayant pas ébranlé, Gabriel Kyungu récidive. N’avait-il pas fait en 1992 exactement ce que le M23 réalise aujourd’hui au Nord-Kivu où plus de 2 millions de Congolais errent, fuyant les hostilités ?
La comptabilité macabre de Kyungu contre les Kasaïens n’a rien à envier à l’aventure meurtrière du M23. Ils sont tous logés à la même enseigne.
Déclarée force négative par le Conseil de sécurité des Nations unies, le M23 est au banc des accusés de la communauté internationale. Gabriel Kyungu, qui s’illustre par des comportements séparatistes aux conséquences humanitaires néfastes, devrait retenir l’attention des institutions nationales d’autant plus qu’il travaille contre les intérêts du pays, à une période critique.
Ne pas le mettre hors d’état de nuire serait considéré comme preuve de complicité.
Toute cette énergie gaspillée ne servirait-elle pas à une pétition contre l’invasion du Rwanda par le M23 interposé ?
C’est toute l’inquiétude de constater qu’il existerait encore des Congolais pour qui l’unité du pays présenterait une quantité négligeable.
Gabriel Kyungu et le M23 ne recevraient-ils pas des injonctions d’un même maître ?
La question vaut son pesant d’or.
En alliance – certainement - ces deux composantes travaillent pour une cause connue. Kyungu qui crée ainsi une dispersion des énergies consoliderait-il le leadership de Joseph Kabila, Katangais comme lui ?
Ce «nationaliste katangais» est, ni plus ni moins, qu’un diviseur doublé de la qualité de génocidaire.
Ne pas le marteler c’est se faire complice d’un homme qui, à l’instar du M23, travaille pour le démantèlement de la RDC dans sa forme actuelle.
Le Potentiel
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