24/08/2012
Paul KAGAME - War criminal
La situation, autrefois jugée « préoccupante, critique, dramatique et se dégradant de jour en jour» observée dans l’Est de la RDC est aujourd’hui explosive avec le gouvernement parallèle mis en place par le Rwanda, via les rebelles du M23, dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu.
Comme provocation, Kigali n’aurait pas imaginé mieux. Les faits donnent maintenant raison à ceux qui pensent que le chef de l’Etat doit nettoyer sa cour et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) pour aborder, avec réalisme et garanti de succès, la voie de sortie dans la crise de l’Est.
Le triptyque proposé par le chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, pour la sortie de crise dans la guerre qui met en cause, dans la partie Est de la RDC, l’armée loyaliste et les rebelles du M23 semble avoir montré ses limites.
En effet, la voie diplomatique envisagée, dans un premier temps, dans le cadre de la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL) s’est avérée inappropriée à apporter une paix durable dans l’Est. Son corollaire, qui renvoie à des négociations politiques directes entre Kinshasa et les rebelles du M23, ne rentre pas non plus dans la logique de Kinshasa, ouvertement opposé à un quelconque dialogue avec le M23.
Dans la logique apparemment défendue par Kinshasa, la solution militaire reste alors la seule option encore possible. La mise en œuvre d’une telle option suppose cependant certains préalables au regard des réalités sur terrain.
Depuis Rutshuru, territoire du Nord-Kivu passé sous son contrôle du M23, le Rwanda vient de mettre en place les structures politiques du mouvement rebelles acquis à sa cause, prenant à contrepieds Kinshasa.
Kigali se met en ordre de bataille en vue d’éventuelles négociations avec Kinshasa.
Un « non-événement »
Dans un article intitulé «RDC : Le M23 se politise», Afrikarabia rapporte que «les rebelles congolais du M23 sont dotés depuis le 17 août d'un cabinet politique, composé d'un président, Bishop Jean-Marie Runiga, d'un chef du haut commandement militaire, le colonel Sultani Makenga et de plusieurs autres chefs de départements».
«Les 25 membres de la nouvelle direction du M23 ressemblent à la composition d'un gouvernement, avec ses différents ministères : Relations extérieures, Finances, Budget, Agriculture, Justice, … Les rebelles, en lutte contre l'armée régulière de Kinshasa depuis avril 2012, contrôlent désormais plusieurs localités du Nord-Kivu, dont les villes de Bunagana ou Rutshuru.
Le M23 avait déjà installé dans ces zones ses propres «administrateurs» afin «d'assurer la sécurité des populations» et «d'expédier les affaires courantes». En ouvrant un second front politique, les rebelles tentent un dernier coup de pression pour faire plier Kinshasa et les pousser à la table des négociations », précise ce média international.
Lundi 20 août, Kinshasa a réagi à ce qui a tout l’air d’un coup de semonce pour pousser le gouvernement à de nouvelles négociations politiques, après celles qui avaient abouti le 23 mars 2009 au fameux Accord de paix signé à Goma (Nord-Kivu).
«C’est réellement un non-événement. Nous n’avons pas affaire au M23. Ce que les petits excités du M23 font pour faire plaisir à leur maître ne nous impressionne pas. Nous avons affaire au Rwanda et nous continuons à mettre la pression et à résister à l’agression du Rwanda.
La réalité est à Kigali et nous nous adressons à la réalité », a répliqué le porte-parole du gouvernement, le ministre Lambert Mende Omalanga en charge des Médias, des Relations avec le parlement et de l’Initiation à la nouvelle citoyenneté.
Selon Radio Okapi, Sendugu Museveni, René Abandi Munyarugerero, Dr Alexis Kasanzu, Serge Kambasu Ngeve et Me Mahamba Kasiwa figurent parmi les chefs de départements (ou ministères) nommés.
«Le secrétaire exécutif, François Rucogoza Tuyihimbaze, est un ancien ministre de la Justice du gouvernement provincial du Nord-Kivu. Il coordonne les dix départements, dont celui des affaires politiques et administration du territoire, attribué à Sendugu Museveni, un ancien Mai-Mai /Pareco qui était devenu conseiller du gouverneur du Nord-Kivu jusqu’il y a quelque temps», souligne la radio onusienne.
Elle rapporte que «certains analystes politiques estiment que ce nouvel acte politique du M23 foule aux pieds le processus amorcé par la Conférence internationale sur la région des Grands-lacs (CIRGL) pour faire cesser la guerre dans l’Est de la RDC».
Coup de balai dans les FARDC
Inquiets de la dégradation continue de la situation sécuritaire, 40 députés nationaux du Nord-Kivu regroupés dans un «caucus» ont recommandé vendredi 13 juillet au président Joseph Kabila, commandant suprême des Forces armées et de la Police nationale, de «procéder dans le plus bref délai au changement de toute la chaine de commandement de l’armée, de la police et des services de sécurité responsables de la débâcle actuelle» dans leur province.
Dans leur déclaration, ils ont recommandé aux cours et tribunaux de la RDC de «poursuivre et sanctionner les militaires présumés auteurs de trahison, d’affairisme et de détournements de la solde des militaires et d’enrichissement illicite sur le dos de leurs subalternes».
En effet, ont-ils stigmatisé pour justifier leur recommandation, « les militaires des FARDC, qui ont manqué de renforts nécessaires à Bunagana avant que cette localité - important poste douanier à la frontière avec l’Ouganda - ne passe entre les mains du M23, manquent à manger et sollicitent des vivres aux habitants du territoire de Rutshuru».
Ils ont insisté pour que soient «poursuivis devant les cours et tribunaux et sanctionnés, les acteurs politiques et autres leaders présumés auteurs de trahison et de complicité avec l’ennemi».
Les députés du Nord-Kivu ont même demandé au gouvernement congolais de «déposer une plainte contre le Rwanda auprès du Conseil de sécurité des Nations unies».
Et ce, afin que «le Rwanda cesse de servir de terrain de conception, de financement, de recrutement et de base-arrière du M23 et de tout autre mouvement de déstabilisation de la République démocratique du Congo».
L’issue de la guerre dans l’Est dépend dès cet instant de l’attitude du président Joseph Kabila. C’est lui seul qui peut décanter la situation dans l’Est.
Des infiltrations au sein non seulement des institutions politiques que des forces armées de la RDC sont telles que le chef de l’Etat doit donner un sérieux coup de balai pour débarrasser les structures des « taupes » qui les ont infestées. Et c’est dans sa cour que le travail de nettoyage devait commencer.
N’est-ce pas que « le poisson commence à pourrir par la tête », rappelle une vieille sagesse. Tout devait donc commencer par le nettoyage à fond de l’entourage direct du chef de l’Etat, truffé des personnalités non acquises à la cause de la RDC, avant que l’action ne s’étende sur les structures de commandement des FARDC où l’affairisme a pris le pas sur le sens noble de la défense de la patrie.
Dans une interview accordée à la Voix de l’Amérique, Herman Cohen, sous-secrétaire d’Etat américain, avait vu juste en invitant le président Kabila à nettoyer sa cour.
Les députés du Nord-Kivu sont allés dans le même sens, l’invitant d’étendre l’action jusqu’aux unités de commandement de l’armée.
Les faits sur le terrain leur donnent raison.
[Le Potentiel]
Paul KAGAME - War criminal
La situation, autrefois jugée « préoccupante, critique, dramatique et se dégradant de jour en jour» observée dans l’Est de la RDC est aujourd’hui explosive avec le gouvernement parallèle mis en place par le Rwanda, via les rebelles du M23, dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu.
Comme provocation, Kigali n’aurait pas imaginé mieux. Les faits donnent maintenant raison à ceux qui pensent que le chef de l’Etat doit nettoyer sa cour et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) pour aborder, avec réalisme et garanti de succès, la voie de sortie dans la crise de l’Est.
Le triptyque proposé par le chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, pour la sortie de crise dans la guerre qui met en cause, dans la partie Est de la RDC, l’armée loyaliste et les rebelles du M23 semble avoir montré ses limites.
En effet, la voie diplomatique envisagée, dans un premier temps, dans le cadre de la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL) s’est avérée inappropriée à apporter une paix durable dans l’Est. Son corollaire, qui renvoie à des négociations politiques directes entre Kinshasa et les rebelles du M23, ne rentre pas non plus dans la logique de Kinshasa, ouvertement opposé à un quelconque dialogue avec le M23.
Dans la logique apparemment défendue par Kinshasa, la solution militaire reste alors la seule option encore possible. La mise en œuvre d’une telle option suppose cependant certains préalables au regard des réalités sur terrain.
Depuis Rutshuru, territoire du Nord-Kivu passé sous son contrôle du M23, le Rwanda vient de mettre en place les structures politiques du mouvement rebelles acquis à sa cause, prenant à contrepieds Kinshasa.
Kigali se met en ordre de bataille en vue d’éventuelles négociations avec Kinshasa.
Un « non-événement »
Dans un article intitulé «RDC : Le M23 se politise», Afrikarabia rapporte que «les rebelles congolais du M23 sont dotés depuis le 17 août d'un cabinet politique, composé d'un président, Bishop Jean-Marie Runiga, d'un chef du haut commandement militaire, le colonel Sultani Makenga et de plusieurs autres chefs de départements».
«Les 25 membres de la nouvelle direction du M23 ressemblent à la composition d'un gouvernement, avec ses différents ministères : Relations extérieures, Finances, Budget, Agriculture, Justice, … Les rebelles, en lutte contre l'armée régulière de Kinshasa depuis avril 2012, contrôlent désormais plusieurs localités du Nord-Kivu, dont les villes de Bunagana ou Rutshuru.
Le M23 avait déjà installé dans ces zones ses propres «administrateurs» afin «d'assurer la sécurité des populations» et «d'expédier les affaires courantes». En ouvrant un second front politique, les rebelles tentent un dernier coup de pression pour faire plier Kinshasa et les pousser à la table des négociations », précise ce média international.
Lundi 20 août, Kinshasa a réagi à ce qui a tout l’air d’un coup de semonce pour pousser le gouvernement à de nouvelles négociations politiques, après celles qui avaient abouti le 23 mars 2009 au fameux Accord de paix signé à Goma (Nord-Kivu).
«C’est réellement un non-événement. Nous n’avons pas affaire au M23. Ce que les petits excités du M23 font pour faire plaisir à leur maître ne nous impressionne pas. Nous avons affaire au Rwanda et nous continuons à mettre la pression et à résister à l’agression du Rwanda.
La réalité est à Kigali et nous nous adressons à la réalité », a répliqué le porte-parole du gouvernement, le ministre Lambert Mende Omalanga en charge des Médias, des Relations avec le parlement et de l’Initiation à la nouvelle citoyenneté.
Selon Radio Okapi, Sendugu Museveni, René Abandi Munyarugerero, Dr Alexis Kasanzu, Serge Kambasu Ngeve et Me Mahamba Kasiwa figurent parmi les chefs de départements (ou ministères) nommés.
«Le secrétaire exécutif, François Rucogoza Tuyihimbaze, est un ancien ministre de la Justice du gouvernement provincial du Nord-Kivu. Il coordonne les dix départements, dont celui des affaires politiques et administration du territoire, attribué à Sendugu Museveni, un ancien Mai-Mai /Pareco qui était devenu conseiller du gouverneur du Nord-Kivu jusqu’il y a quelque temps», souligne la radio onusienne.
Elle rapporte que «certains analystes politiques estiment que ce nouvel acte politique du M23 foule aux pieds le processus amorcé par la Conférence internationale sur la région des Grands-lacs (CIRGL) pour faire cesser la guerre dans l’Est de la RDC».
Coup de balai dans les FARDC
Inquiets de la dégradation continue de la situation sécuritaire, 40 députés nationaux du Nord-Kivu regroupés dans un «caucus» ont recommandé vendredi 13 juillet au président Joseph Kabila, commandant suprême des Forces armées et de la Police nationale, de «procéder dans le plus bref délai au changement de toute la chaine de commandement de l’armée, de la police et des services de sécurité responsables de la débâcle actuelle» dans leur province.
Dans leur déclaration, ils ont recommandé aux cours et tribunaux de la RDC de «poursuivre et sanctionner les militaires présumés auteurs de trahison, d’affairisme et de détournements de la solde des militaires et d’enrichissement illicite sur le dos de leurs subalternes».
En effet, ont-ils stigmatisé pour justifier leur recommandation, « les militaires des FARDC, qui ont manqué de renforts nécessaires à Bunagana avant que cette localité - important poste douanier à la frontière avec l’Ouganda - ne passe entre les mains du M23, manquent à manger et sollicitent des vivres aux habitants du territoire de Rutshuru».
Ils ont insisté pour que soient «poursuivis devant les cours et tribunaux et sanctionnés, les acteurs politiques et autres leaders présumés auteurs de trahison et de complicité avec l’ennemi».
Les députés du Nord-Kivu ont même demandé au gouvernement congolais de «déposer une plainte contre le Rwanda auprès du Conseil de sécurité des Nations unies».
Et ce, afin que «le Rwanda cesse de servir de terrain de conception, de financement, de recrutement et de base-arrière du M23 et de tout autre mouvement de déstabilisation de la République démocratique du Congo».
L’issue de la guerre dans l’Est dépend dès cet instant de l’attitude du président Joseph Kabila. C’est lui seul qui peut décanter la situation dans l’Est.
Des infiltrations au sein non seulement des institutions politiques que des forces armées de la RDC sont telles que le chef de l’Etat doit donner un sérieux coup de balai pour débarrasser les structures des « taupes » qui les ont infestées. Et c’est dans sa cour que le travail de nettoyage devait commencer.
N’est-ce pas que « le poisson commence à pourrir par la tête », rappelle une vieille sagesse. Tout devait donc commencer par le nettoyage à fond de l’entourage direct du chef de l’Etat, truffé des personnalités non acquises à la cause de la RDC, avant que l’action ne s’étende sur les structures de commandement des FARDC où l’affairisme a pris le pas sur le sens noble de la défense de la patrie.
Dans une interview accordée à la Voix de l’Amérique, Herman Cohen, sous-secrétaire d’Etat américain, avait vu juste en invitant le président Kabila à nettoyer sa cour.
Les députés du Nord-Kivu sont allés dans le même sens, l’invitant d’étendre l’action jusqu’aux unités de commandement de l’armée.
Les faits sur le terrain leur donnent raison.
[Le Potentiel]
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