Le président du M23 Jean-Marie Runiga a déclaré mardi que son mouvement rebelle quittera « très vite » la ville de Goma dans l’est de la République démocratique du Congo, si Kinshasa répond à ses revendications, lors d’une conférence de presse à Goma.
« Avant le retrait » de Goma, le M23 demande notamment au gouvernement congolais une enquête sur la tentative d’assassinat d’une médecin au Sud-Kivu, d’accorder la liberté de mouvement de l’opposant Etienne Tshisekedi, la dissolution de la Commission électorale congolaise, a déclaré Jean-Marie Runiga, chef politique de la rébellion. « S’il le fait », le M23 « fera très vite » son retrait de Goma, a ajouté le président du mouvement.
Interrogé plus tôt dans la journée par l’AFP sur un accord conclu dans la capitale ougandaise Kampala entre la rébellion et une médiation des pays des Grands Lacs, menée par l’Ouganda, sur un retrait de Goma, le colonel Antoine Manzi a répondu : « C’est vrai ». « Ils nous ont demandé de nous retirer de Goma pour commencer les négociations avec le gouvernement, » a-t-il poursuivi.
Un peu avant lui, le ministre ougandais des Affaires étrangères, Sam Kutesa, avait aussi affirmé à l’AFP que les rebelles, d’ex-membres de l’armée de RDC qui se sont mutinés au printemps, avait accepté de quitter la capitale du Nord-Kivu, qu’ils ont prise le 20 novembre.
Lui non plus n’a pas donné d’indication temporelle. Samedi, les pays des Grands Lacs avaient donné 48 heures aux mutins du M23 pour quitter Goma.
Malgré l’expiration du délai, les rebelles, qui jusqu’ici exigeaient d’entamer des discussions directes avec le président de RDC Joseph Kabila avant tout retrait, étaient toujours mardi matin dans la capitale du Nord-Kivu.
L’accord pour un retrait de Goma serait cependant intervenu avant une incursion, tôt mardi matin, en territoire rwandais, de rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), venus de RDC où ils sont basés.
Cette incursion, dénoncée par l’armée rwandaise et non confirmée d’autre source à ce stade, aurait donné lieu à des combats avec des soldats rwandais.
« A l’heure où nous parlons, certains se sont repliés en RDC, » d’autres seraient encore en territoire rwandais, a affirmé à l’AFP le porte-parole de l’armée rwandaise, le général Joseph Nzabamwita.
Les commandants des FDLR ont fui dans l’est de la RDC après le génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda, auquel ils sont accusés par Kigali d’avoir pris part. Le FDLR continue d’être opposé à l’actuel régime du président rwandais Paul Kagame, qui a mis fin au génocide. Kigali accuse Kinshasa de soutenir le FDLR.
La RDC et l’ONU affirment elles que le M23 est soutenu par Kigali.
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