lundi 26 novembre 2012

La chute de Goma : un éclairage lampant du projet de balkanisation du Congo


 

La chute de Goma et bientôt celle de Bukavu offre plusieurs lectures. De prime abord, il sied de souligner qu’il s’agit d’un montage grossier. D’un plan machiavélique qui arrive, après plusieurs années, à son aboutissement. Malheureusement, on aurait pu le contrer à temps et assurer un autre destin à la partie orientale du pays qui est mise à rude épreuve par une horde des tueurs sans scrupules ni morale. En dépit de leurs agressions répétées et planifiées qui remontent depuis l’avènement de l’AFDL, certaines personnes feignaient toujours de ne pas comprendre le danger qui guettait le pays. Tout indique aujourd’hui, avec la perte du contrôle d’une large portion du territoire congolais par le gouvernement de Kinshasa, que c’est le prélude de la balkanisation tant clamée qui se matérialise.

Interpellation

Jamais un gouvernement digne de ce nom ne pouvait patauger dans l’irresponsabilité au point de permettre à une poignée d’aventuriers de prendre le dessus sur toute une armée et d’imposer leur diktat. La présence de Kabila à la tête des institutions, nous l’avons toujours soutenu avec force et constance, représente un danger pour le pays. Nonobstant ses multiples défaillances, il s’accroche au pouvoir. Son attitude de haute trahison qu’il cherche tant bien que mal de dissimuler dans des promesses, par ailleurs non tenues et dans des jongleries verbales, ne peut qu’interpeller les plus conscients d’entre nous. Son arsenal de mensonges, de roublardise et d’hypocrisie a fini par par dévoiler ses réelles intentions et sa véritable mission à la tête du pays. Car, l’évidence est enfin-là. La chute de Goma apporte un éclairci lampant et foudroyant permettant au peuple congolais de mieux saisir le jeu de cache-cache qu’il a longtemps entretenu.

Sanction

La situation est tellement grave et compromettante qu’elle ne pourrait se passer sans conséquences sur les institutions, particulièrement sur la magistrature suprême du pays. Le doute qui submerge la personne de Kabila et le pouvoir qu’il exerce par usurpation ne l’autorisent plus à engager le pays en solo comme il le fait avec ses compères Yoweri Museveni et Paul Alexis Kagame. Ces deux derniers, point n’est besoin de le rappeler, sont les véritables artisans de la déstabilisation du pays. Les sénateurs, les parlementaires, les membres du gouvernement, les généraux et hauts officiers de l’armée, en bref, tous ceux qui sont impliqués directement ou indirectement dans la gestion politique du pays et qui ont le devoir sacré de défendre sa souveraineté, ont des comptes à rendre à toute la nation. Le moment est venu de juger sans complaisance l’action des uns et des autres. Le temps de la compromission et de la soumission aveugle au détriment des intérêts du pays est révolu. La chute de Goma démontre une chaîne d’incapacité au niveau décisionnel qui a conduit le pays à la dérive. La déconfiture inacceptable de l’armée nationale est un échec que Kabila doit assumer personnellement. Il doit être poussé à la démission à défaut d’être destitué par une procédure spéciale suivant les prescrits de la constitution....

L’heure de la restauration a sonné

La situation contextuelle d’aujourd’hui s’explique à la lumière des faits avérés qui ont été largement dénoncés sans qu’ils ne soient pris en considération. Kabila ayant servi dans l’armée rwandaise ne pouvait trahir les siens. Il en est de même de tous les militaires rwandais mixés ou déversés dans l’armée congolaise. Maintenant que le tout semble consommé, l’heure de la restauration a sonné. Les Congolais doivent cesser de pleurnicher ou de se lamenter. Ils ont beau crié et beau marché pour revendiquer leur droit bafoué, on ne leur a pas prêté oreille. Le projet de balkanisation qui se réalise par étape vient de faire un grand bon en avant. Puisqu’il n’est pas encore à son stade final, il y a lieu de le contrer énergiquement, de le mettre en échec. Un non catégorique s’impose à tout ce qui est en train de s’échafauder sur du sable mouvant. Les Congolais doivent considérer à tous les effets que la situation qu’ils subissent actuellement est provisoire. D’une certaine façon, il fallait bien qu’on y arrive pour que ce jeu malsain cesse. Pour que les abominations finissent. Kabila s’est finalement démasqué complètement malgré lui. Il n’aura plus le loisir de souffler le froid et le chaud pour continuer à confondre les esprits incrédules. Le refus de la compromission et de la balkanisation est la base de toute réaction immédiate ou de celle qui sera engagée demain avec lucidité et perspicacité. Nous savons tous ce que représente le Congo pour que nous puissions céder un seul cm2 de sa superficie. Le temps est arrivé d’exprimer la colère, le ressentiment, le refus au projet de balkaniser le pays.

Le véritable combat commence

Face à l’annonce de la chute de Goma qui a finalement éveillé la conscience de Congolais, des actions spontanées de révolte et d’indignation ont surgi à Kisangani et à Kinshasa notamment. Elles doivent s’étendre et devenir permanente. Le véritable combat ne fait que commencer. L’ennemi s’étant révélé pour ce qu’il est : pernicieux, destructeur, affabulateur, il faut maintenant lui réserver une résistance active. Il sera nécessaire de passer à une série d’actions non stop et cela à tous les niveaux. Agissant de la sorte, sur toute l’étendue du territoire national, l’ennemi ne saura être aguerri partout et ne saura se défendre partout. Il sera contraint de jouer carte sur table et de se confiner logiquement sur le territoire occupé actuellement. C’est là où le combat de libération sera mené pour enfin aller terminer là où il avait commencé. Les Congolais ont la force de riposte dans le sang. Il est question qu’ils commencent à s’organiser maintenant que tout est clair et que tout le monde sait qui est le véritable ennemi du peuple congolais qui se cachait sous un faux manteau.

Éviter de mordre à l’hameçon

Il est important que le peuple congolais ne tombe pas dans le piège tendu par le M23 concernant le rétablissement de la vérité des urnes. Il s’agit ni plus ni moins de la démagogie, du poudre aux yeux pour mieux endormir la conscience des Congolais. Leurs élucubrations sont antinomiques au projet de l’élu du peuple. En effet, Étienne Tshisekedi ne s’attend pas à recevoir des cadeaux de la part de ceux qui martyrisent la population congolaise. L’accointance du M23 avec le PPRD et l’AMP est bien connu pour que l’on croit à cette bourde. Le peuple congolais doit se libérer par lui-même. Il doit initier des actions de proximité visant à bouter, par tous les moyens, l’ennemi et tous ses complices dehors. Il faut commencer dès maintenant à exercer une forte pression pour renverser idéalement le rapport de force. Que tout le peuple se mobilise derrière l’idée de combattre tous ceux qui défendent le pouvoir d’occupation qui est en train de céder et de vendre le Congo à travers le prix sacrificiel de ses enfants.

Mwamba Tshibangu
© Congoindépendant

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