mardi 4 décembre 2012
Intéressantes révélations
La prise précipitée de Goma par le M23/RDF livre ses secrets. La fin proche du règne des appuis haut perchés à Washington a obligé Kagame et Museveni à contraindre Kinshasa à la reconnaissance publique du M23 comme partie au conflit dans l’Est du territoire national.
Par la même occasion, Kigali pouvait jouer à la Ponce Pilate dans le conflit dans l’Est de la RDC. L’imminence de la publication du rapport onusien est l’autre cause de cette précipitation de Kigali visant à couper l’herbe à Kinshasa. D’intéressantes révélations sur la fin d’une époque.
Plus les jours passent, plus des révélations se succèdent sur les tristes événements qui secouent la partie Est de la République démocratique du Congo. Malgré son implication dans la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), le Rwanda n’a jamais rompu avec son ambition hégémonique sur un pan du territoire congolais.
En apportant son soutien au M23 dans la dernière invasion de la ville de Goma, Kigali a dévoilé ses réelles intentions.
D’après un nouveau document, rapporte RFI qui cite New York Times en ligne datée du 26 novembre, plusieurs compagnies des Forces de défense du Rwanda, FDR, sont entrées en territoire congolais et ont pris part à l’offensive sur Goma ».
Ainsi, l’adhésion du Rwanda aux décisions de la CIRGL n’était que de façade ; bien plus, une façon de gagner du temps. A Kigali, tout est calibré pour pousser Kinshasa à l’erreur. Pendant ce temps les deux agresseurs se disculpent en douceur et totalement du drame qui s’abat de nouveau dans la partie Est de la RDC.
Nul ne peut affirmer à ce stade que le Rwanda et l’Ouganda n’auraient pas atteint leur objectif.
La publication annoncée du rapport des experts onusiens, qui a fait objet de fuites dans les médias, avait mis à rude épreuve les deux capitales.
Des stratégies ont ainsi été montées en vue de contourner les sanctions prévues dans ce rapport. Les stratèges rwandais, spécialistes de la République démocratique du Congo, avec en tête le ministre de la Défense nationale James Kabarebe ont sorti de leurs laboratoires des scenarii, dont la prise de Goma.
Le nouveau rapport des experts de l’Onu révèle que c’est le général-ministre qui avait conçu et dirigé personnellement le plan de prise de Goma. Méticuleusement, l’opération avait nécessité des troupes au sol et des tirs au missile à partir du territoire rwandais.
A telle enseigne que les FARDC ont été prises par revers. Il a été fait usage d’uniformes de camouflage, lit-on dans le rapport des experts onusiens, de manière à rendre les soldats rwandais moins repérables, notamment lors de l’entrée effective dans la ville Goma.
Sur le terrain, des tirs d’artillerie à partir du territoire rwandais derrière les lignes tenues par les FARDC ont permis la progression du M23 et l’invasion de près d’un millier de soldats de l’armée régulière rwandaise.
Le général Emmanuel Ruvusha du RDF a assuré la supervision de cette opération, assisté du chef d’état-major du ministre de la Défense, Charles Kayonga, ajoute le rapport des experts de l’ONU.
Quid ? Malgré la menace onusienne, James Kabarebe ne s’est pas empêché de se jeter à l’eau. C’est tout dire de l’intérêt que cette opération revêtait pour Kigali. Le Rwanda semble déterminé à aller jusqu’au bout et il fait feu de tout bois.
Avec ces nouveaux éléments du cheval de Troie introduit à travers le M23, en cas de compromission dans les nouvelles négociations ou « pourparlers », Kigali et Kampala vont continuer à garder une mainmise sur la RDC. Les structures militaires et étatiques congolaises comprendront toujours en leur sein des oreilles et des yeux de ces deux capitales.
Mettre Obama devant un fait accompli
L’autre enjeu est de se prémunir contre un probable changement de la politique américaine dans la sous-région des Grands Lacs africains. En fait, le président américain qui entame son dernier mandat ne pourrait liquider le clan Clinton avec ce que cela comporte comme conséquence sur leur l’héritage en Afrique.
C’est ce que révèle Justin Vaisse dans sa dernière parution intitulée : « Politique étrangère de Barack Obama. 2008 -2012 ». David E. Sanger l’a également repris dans son livre « Obama, guerres et secrets » : « Pour Obama, c’était la fin du premier chapitre de sa présidence, la liquidation de l’héritage ».
Aussi probable que cela puisse paraître, Kigali et Kampala ont pu se dédouaner. Leur soutien apporté au M23, comme affirmé dans les différents rapports onusiens, est ainsi battu en brèche par cette reconnaissance explicite du M23 comme interlocuteur du gouvernement et partenaire pour le retour de la paix en RDC.
L’appel lancé le 21 novembre 2012 par la tripartite au M23 à se retirer de Goma est la parfaite illustration du changement de statut des agresseurs et de la congolisation du conflit enclenché par ce mouvement.
Devant cette évolution de la situation sur les statuts respectifs des acteurs en présence, l’arrivée de la nouvelle administration américaine héritera d’un lourd passif dans la région des Grands Lacs africains.
Mise devant un fait accompli, elle ne pourrait pas, même sans le clan Clinton, se précipiter à changer sa politique sans avoir, au préalable, dressé un diagnostic clair de la situation. Cela peut prendre du temps, lequel sera mis à profit pour tisser de nouveaux rapports et de nouveaux soutiens à la Maison Blanche, au Pentagone et au Capitole.
Avec leur nouveau statut en poche, Kigali et Kampala de même que leur création le M23 pourraient se prévaloir de d’être des structures et systèmes à même de servir les intérêts des Etats-Unis.
Cà, c’est le côté jardin. Côté cour, il y a cette épineuse question de la recherche effrénée des matières premières. La nouvelle administration américaine ne pourrait pas s’y dérober quelles qu’en soient les raisons.
Des sources indiquent que les Américains ont toujours soutenu que leur mode de vie est non négociable. Dès lors qu’ils peuvent s’approvisionner à moindres frais en ces terres rares dont regorge la RDC, le choix de partenaires coopératifs s’impose.
Kigali et Kampala pourraient se présenter comme ces partenaires par lesquels il faudrait passer pour accéder aux ressources naturelles de la RDC.
Raison probable : pas de nécessité de gros investissements, notamment, en ce qui concerne le coltan.
Bien plus, le coût de production serait sensiblement réduit, les deux voisins de la RDC pouvant sous-traiter les questions sécuritaires et autres.
Le Potentiel
Intéressantes révélations
La prise précipitée de Goma par le M23/RDF livre ses secrets. La fin proche du règne des appuis haut perchés à Washington a obligé Kagame et Museveni à contraindre Kinshasa à la reconnaissance publique du M23 comme partie au conflit dans l’Est du territoire national.
Par la même occasion, Kigali pouvait jouer à la Ponce Pilate dans le conflit dans l’Est de la RDC. L’imminence de la publication du rapport onusien est l’autre cause de cette précipitation de Kigali visant à couper l’herbe à Kinshasa. D’intéressantes révélations sur la fin d’une époque.
Plus les jours passent, plus des révélations se succèdent sur les tristes événements qui secouent la partie Est de la République démocratique du Congo. Malgré son implication dans la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), le Rwanda n’a jamais rompu avec son ambition hégémonique sur un pan du territoire congolais.
En apportant son soutien au M23 dans la dernière invasion de la ville de Goma, Kigali a dévoilé ses réelles intentions.
D’après un nouveau document, rapporte RFI qui cite New York Times en ligne datée du 26 novembre, plusieurs compagnies des Forces de défense du Rwanda, FDR, sont entrées en territoire congolais et ont pris part à l’offensive sur Goma ».
Ainsi, l’adhésion du Rwanda aux décisions de la CIRGL n’était que de façade ; bien plus, une façon de gagner du temps. A Kigali, tout est calibré pour pousser Kinshasa à l’erreur. Pendant ce temps les deux agresseurs se disculpent en douceur et totalement du drame qui s’abat de nouveau dans la partie Est de la RDC.
Nul ne peut affirmer à ce stade que le Rwanda et l’Ouganda n’auraient pas atteint leur objectif.
La publication annoncée du rapport des experts onusiens, qui a fait objet de fuites dans les médias, avait mis à rude épreuve les deux capitales.
Des stratégies ont ainsi été montées en vue de contourner les sanctions prévues dans ce rapport. Les stratèges rwandais, spécialistes de la République démocratique du Congo, avec en tête le ministre de la Défense nationale James Kabarebe ont sorti de leurs laboratoires des scenarii, dont la prise de Goma.
Le nouveau rapport des experts de l’Onu révèle que c’est le général-ministre qui avait conçu et dirigé personnellement le plan de prise de Goma. Méticuleusement, l’opération avait nécessité des troupes au sol et des tirs au missile à partir du territoire rwandais.
A telle enseigne que les FARDC ont été prises par revers. Il a été fait usage d’uniformes de camouflage, lit-on dans le rapport des experts onusiens, de manière à rendre les soldats rwandais moins repérables, notamment lors de l’entrée effective dans la ville Goma.
Sur le terrain, des tirs d’artillerie à partir du territoire rwandais derrière les lignes tenues par les FARDC ont permis la progression du M23 et l’invasion de près d’un millier de soldats de l’armée régulière rwandaise.
Le général Emmanuel Ruvusha du RDF a assuré la supervision de cette opération, assisté du chef d’état-major du ministre de la Défense, Charles Kayonga, ajoute le rapport des experts de l’ONU.
Quid ? Malgré la menace onusienne, James Kabarebe ne s’est pas empêché de se jeter à l’eau. C’est tout dire de l’intérêt que cette opération revêtait pour Kigali. Le Rwanda semble déterminé à aller jusqu’au bout et il fait feu de tout bois.
Avec ces nouveaux éléments du cheval de Troie introduit à travers le M23, en cas de compromission dans les nouvelles négociations ou « pourparlers », Kigali et Kampala vont continuer à garder une mainmise sur la RDC. Les structures militaires et étatiques congolaises comprendront toujours en leur sein des oreilles et des yeux de ces deux capitales.
Mettre Obama devant un fait accompli
L’autre enjeu est de se prémunir contre un probable changement de la politique américaine dans la sous-région des Grands Lacs africains. En fait, le président américain qui entame son dernier mandat ne pourrait liquider le clan Clinton avec ce que cela comporte comme conséquence sur leur l’héritage en Afrique.
C’est ce que révèle Justin Vaisse dans sa dernière parution intitulée : « Politique étrangère de Barack Obama. 2008 -2012 ». David E. Sanger l’a également repris dans son livre « Obama, guerres et secrets » : « Pour Obama, c’était la fin du premier chapitre de sa présidence, la liquidation de l’héritage ».
Aussi probable que cela puisse paraître, Kigali et Kampala ont pu se dédouaner. Leur soutien apporté au M23, comme affirmé dans les différents rapports onusiens, est ainsi battu en brèche par cette reconnaissance explicite du M23 comme interlocuteur du gouvernement et partenaire pour le retour de la paix en RDC.
L’appel lancé le 21 novembre 2012 par la tripartite au M23 à se retirer de Goma est la parfaite illustration du changement de statut des agresseurs et de la congolisation du conflit enclenché par ce mouvement.
Devant cette évolution de la situation sur les statuts respectifs des acteurs en présence, l’arrivée de la nouvelle administration américaine héritera d’un lourd passif dans la région des Grands Lacs africains.
Mise devant un fait accompli, elle ne pourrait pas, même sans le clan Clinton, se précipiter à changer sa politique sans avoir, au préalable, dressé un diagnostic clair de la situation. Cela peut prendre du temps, lequel sera mis à profit pour tisser de nouveaux rapports et de nouveaux soutiens à la Maison Blanche, au Pentagone et au Capitole.
Avec leur nouveau statut en poche, Kigali et Kampala de même que leur création le M23 pourraient se prévaloir de d’être des structures et systèmes à même de servir les intérêts des Etats-Unis.
Cà, c’est le côté jardin. Côté cour, il y a cette épineuse question de la recherche effrénée des matières premières. La nouvelle administration américaine ne pourrait pas s’y dérober quelles qu’en soient les raisons.
Des sources indiquent que les Américains ont toujours soutenu que leur mode de vie est non négociable. Dès lors qu’ils peuvent s’approvisionner à moindres frais en ces terres rares dont regorge la RDC, le choix de partenaires coopératifs s’impose.
Kigali et Kampala pourraient se présenter comme ces partenaires par lesquels il faudrait passer pour accéder aux ressources naturelles de la RDC.
Raison probable : pas de nécessité de gros investissements, notamment, en ce qui concerne le coltan.
Bien plus, le coût de production serait sensiblement réduit, les deux voisins de la RDC pouvant sous-traiter les questions sécuritaires et autres.
Le Potentiel
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