06/12/2012
Yoweri MUSEVENI.
« Très préoccupé » par l’instabilité à l’Est de la RDC, le Bureau international d’études pour la paix et le développement (BIEPD) a dénoncé mercredi 5 décembre à partit d’Ottawa (Canada) « l’approche choisie » par le gouvernement congolais et les parties en conflit pour tenir un dialogue à Kampala.
« Il y a un minimum de conditions requis pour qu’un tel dialogue ait un sens. Parmi ces conditions, je peux citer l’impartialité et la neutralité du facilitateur et aussi l’existence d’un problème qui diverge les opinions entre les parties en conflit », a déclaré le président-directeur général du BIEPD.
« Or, le président Museveni, qui est cité dans le rapport de l’ONU comme un présumé parrain du mouvement rebelle de M23 a perdu toute crédibilité pour assumer ce rôle de façon impartiale et neutre.
Que dirait le monde aujourd’hui si le président Ahmadinejad de l’Iran qui prône la destruction d’Israël se proposait comme médiateur dans le conflit israélo-palestinien? », s’est-il interrogé.
L’Ouganda a annoncé jeudi 6 décembre pour « vendredi » le début des « réunions préliminaires » entre « les délégations du gouvernement de la République démocratique du Congo DC et du M23 à Kampala pour résoudre le conflit dans l'Est de la RDC ».
« Le point clé de l'ordre du jour est d'abord les règles de base et le cadre de travail des réunions à venir, puis des règles quant aux observateurs et quant à la composition » de leurs délégations respectives, a déclaré à la presse à Kampala le porte-parole Fred Opolot du gouvernement ougandais, médiateur à ces négociations au nom de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL).
Constitué d'anciens rebelles du Congrès national pour le peuple (CNDP) qui avaient accepté d'intégrer la vie politique (parti politique affilié à la Majorité présidentielle) et les Forces armées de la RDC (FARDC) avec leur chef militaire Bosco Ntaganda aux termes d’un accord de paix signé avec le gouvernement congolais à Goma le 23 mars 2009, le M23 se présente à Kampala avec une liste de 21 griefs.
« Nous dialoguerons avec quiconque impliqué dans la situation, (...) y compris le M23. Un premier groupe de négociateurs va quitter Kinshasa pour Kampala mardi. Un autre doit suivre mercredi. Nous avons fait en sorte que ce soit une équipe complète composée des animateurs de toutes les institutions », a déclaré lundi 3 décembre à partir de Goma le ministre de l'Intérieur Richard Muyej Mangez.
Examen des revendications du M23
« Nous avions dit à Kampala que nous allons examiner les revendications du M23 et d’y répondre dans la mesure du possible. Nous n’avons pas dit que nous allons entamer des négociations directes avec le M23.
Les revendications sont transmises aux autorités de la CIRGL qui les transmettront à leur tour au gouvernement de Kinshasa. C’est au gouvernement de voir ce qu’il y a de légitime et ce qu’il n’y a pas de légitime dans tout cela », a déclaré le député François Nzekuye de la Majorité présidentielle.
L’Accord du 23 mars 2009 prévoyait notamment l’intégration des combattants du CNDP dans l’armée et la police congolaise. Les cadres civils du mouvement devaient occuper des postes politiques.
Mais, quand ils ont occupé la ville de Goma le 20 novembre, ils ont élargi leurs revendications à des questions des droits de l’homme et de démocratie, portant à 21 le nombre de leurs revendications actuelles.
« Cette fois-ci, nous voulons qu'autour de la table, il puisse y avoir l'opposition politique, la société civile, les diasporas, le gouvernement et le M23, pour que nous puissions parler, analyser et traiter les problèmes de fond qui gangrènent la vie nationale congolaise », a dit à RFI le président du M23 Jean-Marie Runiga.
Le BIEPD dénonce la médiation de Museveni
« Très préoccupé » par l’instabilité à l’Est de la RDC, le Bureau international d’études pour la paix et le développement (BIEPD) a dénoncé mercredi 5 décembre à partit d’Ottawa (Canada) « l’approche choisie » par le gouvernement congolais et les parties en conflit pour tenir un dialogue à Kampala.
« Il y a un minimum de conditions requis pour qu’un tel dialogue ait un sens. Parmi ces conditions, je peux citer l’impartialité et la neutralité du facilitateur et aussi l’existence d’un problème qui diverge les opinions entre les parties en conflit », a déclaré le président-directeur général du BIEPD, Alidor K. Dumbi au micro de Nathalie Barge de La Voix de l’Amérique.
« Or, le président Museveni, qui est cité dans le rapport de l’ONU comme un présumé parrain du mouvement rebelle de M23 a perdu toute crédibilité pour assumer ce rôle de façon impartiale et neutre.
Que dirait le monde aujourd’hui si le président Ahmadinejad de l’Iran qui prône la destruction d’Israël se proposait comme médiateur dans le conflit israélo-palestinien? », s’est-il interrogé.
Le BIEPD préconise toujours la tenue d’un dialogue intra-congolais qui engloberait toutes les composantes de la société congolaise (Majorité Présidentielle, Opposition politique, église, société civile et diaspora) en vue de trouver une solution durable à l’instabilité en RDC, instabilité dont la guerre à l’Est n’est que le symptôme d’un mal plus profond.
« Contrairement aux dialogues passés tenus entre certains Congolais, le dialogue intra-congolais devrait se tenir à Kinshasa et être financé par les Congolais eux-mêmes, et ce, sans la participation des groupes armés. C’est aux Congolais de trouver des solutions aux problèmes qui se posent dans leur pays, y compris les conflits armés », préconise le BIEPD.
Ayant pour « mandat d’informer, de sensibiliser et de soutenir les efforts de paix et de développement à travers la planète », le BIEPD « entend contribuer à la gestion et à la prévention des conflits armés à travers la planète et aider les populations éprises par la guerre civile à se prendre en charge ».
Benoît XVI appelle au « dialogue » et à la « réconciliation »
Le pape Benoît XVI, « inquiet des informations préoccupantes » en provenance de l’Est de la RD Congo en proie à une « grave crise humanitaire », a appelé mercredi 5 décembre à partir du Vatican les Congolais au « dialogue » et à la « réconciliation » pour mettre fin à « plusieurs mois d'affrontements armés et de violences ».
« Je renouvelle mon appel au dialogue et à la réconciliation. Je demande à la communauté internationale de subvenir aux besoins de la population », a-t-il déclaré devant 4.000 pèlerins rassemblés salle Paul-VI, au cours d’une audience générale hebdomadaire.
Rappelant « les souffrances des populations privées des biens de première nécessité, démunies de tous moyens de subsistance et contraintes, par milliers, à fuir les violences et à abandonner leurs maisons », il a aussi demandé à la communauté internationale de « s’engager effectivement pour soutenir les efforts en faveur de la paix ».
En effet, l’Eglise a dénoncé constamment « les appétits économiques » dans cette province riche en minerais, en soulignant que « les rebelles sont encouragés dans leurs actions armées, pour permettre, à la faveur de l'anarchie, l'exploitation économique de la région par des étrangers ».
Parmi les pèlerins présents, il y avait les religieux de la curie généralice des Augustins de l’Assomption (congrégation fondatrice de La Croix), qui sont toujours sans nouvelles de leurs trois frères enlevés dans l’Est de la RD-Congo le 21 octobre.
Dans sa catéchèse, le pape Benoît XVI a centré sa méditation, dans le cadre de l’Année de la Foi, sur « le but du grand dessein de bienveillance de Dieu », car « l’homme et la femme ne sont pas le fruit du hasard (…), Dieu révèle son amour en parlant aux hommes comme à des amis, en vivant parmi eux et en les introduisant dans sa communion ».
Parce que cette communion « est aussi l’accomplissement des désirs d’infinis présents dans l’être humain », le pape voit dans la foi « la réponse de l’homme à la Révélation de Dieu, un acte par lequel on se laisse saisir par la Vérité ».
[Angelo Mobateli]
© KongoTimes
Yoweri MUSEVENI.
« Très préoccupé » par l’instabilité à l’Est de la RDC, le Bureau international d’études pour la paix et le développement (BIEPD) a dénoncé mercredi 5 décembre à partit d’Ottawa (Canada) « l’approche choisie » par le gouvernement congolais et les parties en conflit pour tenir un dialogue à Kampala.
« Il y a un minimum de conditions requis pour qu’un tel dialogue ait un sens. Parmi ces conditions, je peux citer l’impartialité et la neutralité du facilitateur et aussi l’existence d’un problème qui diverge les opinions entre les parties en conflit », a déclaré le président-directeur général du BIEPD.
« Or, le président Museveni, qui est cité dans le rapport de l’ONU comme un présumé parrain du mouvement rebelle de M23 a perdu toute crédibilité pour assumer ce rôle de façon impartiale et neutre.
Que dirait le monde aujourd’hui si le président Ahmadinejad de l’Iran qui prône la destruction d’Israël se proposait comme médiateur dans le conflit israélo-palestinien? », s’est-il interrogé.
L’Ouganda a annoncé jeudi 6 décembre pour « vendredi » le début des « réunions préliminaires » entre « les délégations du gouvernement de la République démocratique du Congo DC et du M23 à Kampala pour résoudre le conflit dans l'Est de la RDC ».
« Le point clé de l'ordre du jour est d'abord les règles de base et le cadre de travail des réunions à venir, puis des règles quant aux observateurs et quant à la composition » de leurs délégations respectives, a déclaré à la presse à Kampala le porte-parole Fred Opolot du gouvernement ougandais, médiateur à ces négociations au nom de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL).
Constitué d'anciens rebelles du Congrès national pour le peuple (CNDP) qui avaient accepté d'intégrer la vie politique (parti politique affilié à la Majorité présidentielle) et les Forces armées de la RDC (FARDC) avec leur chef militaire Bosco Ntaganda aux termes d’un accord de paix signé avec le gouvernement congolais à Goma le 23 mars 2009, le M23 se présente à Kampala avec une liste de 21 griefs.
« Nous dialoguerons avec quiconque impliqué dans la situation, (...) y compris le M23. Un premier groupe de négociateurs va quitter Kinshasa pour Kampala mardi. Un autre doit suivre mercredi. Nous avons fait en sorte que ce soit une équipe complète composée des animateurs de toutes les institutions », a déclaré lundi 3 décembre à partir de Goma le ministre de l'Intérieur Richard Muyej Mangez.
Examen des revendications du M23
« Nous avions dit à Kampala que nous allons examiner les revendications du M23 et d’y répondre dans la mesure du possible. Nous n’avons pas dit que nous allons entamer des négociations directes avec le M23.
Les revendications sont transmises aux autorités de la CIRGL qui les transmettront à leur tour au gouvernement de Kinshasa. C’est au gouvernement de voir ce qu’il y a de légitime et ce qu’il n’y a pas de légitime dans tout cela », a déclaré le député François Nzekuye de la Majorité présidentielle.
L’Accord du 23 mars 2009 prévoyait notamment l’intégration des combattants du CNDP dans l’armée et la police congolaise. Les cadres civils du mouvement devaient occuper des postes politiques.
Mais, quand ils ont occupé la ville de Goma le 20 novembre, ils ont élargi leurs revendications à des questions des droits de l’homme et de démocratie, portant à 21 le nombre de leurs revendications actuelles.
« Cette fois-ci, nous voulons qu'autour de la table, il puisse y avoir l'opposition politique, la société civile, les diasporas, le gouvernement et le M23, pour que nous puissions parler, analyser et traiter les problèmes de fond qui gangrènent la vie nationale congolaise », a dit à RFI le président du M23 Jean-Marie Runiga.
Le BIEPD dénonce la médiation de Museveni
« Très préoccupé » par l’instabilité à l’Est de la RDC, le Bureau international d’études pour la paix et le développement (BIEPD) a dénoncé mercredi 5 décembre à partit d’Ottawa (Canada) « l’approche choisie » par le gouvernement congolais et les parties en conflit pour tenir un dialogue à Kampala.
« Il y a un minimum de conditions requis pour qu’un tel dialogue ait un sens. Parmi ces conditions, je peux citer l’impartialité et la neutralité du facilitateur et aussi l’existence d’un problème qui diverge les opinions entre les parties en conflit », a déclaré le président-directeur général du BIEPD, Alidor K. Dumbi au micro de Nathalie Barge de La Voix de l’Amérique.
« Or, le président Museveni, qui est cité dans le rapport de l’ONU comme un présumé parrain du mouvement rebelle de M23 a perdu toute crédibilité pour assumer ce rôle de façon impartiale et neutre.
Que dirait le monde aujourd’hui si le président Ahmadinejad de l’Iran qui prône la destruction d’Israël se proposait comme médiateur dans le conflit israélo-palestinien? », s’est-il interrogé.
Le BIEPD préconise toujours la tenue d’un dialogue intra-congolais qui engloberait toutes les composantes de la société congolaise (Majorité Présidentielle, Opposition politique, église, société civile et diaspora) en vue de trouver une solution durable à l’instabilité en RDC, instabilité dont la guerre à l’Est n’est que le symptôme d’un mal plus profond.
« Contrairement aux dialogues passés tenus entre certains Congolais, le dialogue intra-congolais devrait se tenir à Kinshasa et être financé par les Congolais eux-mêmes, et ce, sans la participation des groupes armés. C’est aux Congolais de trouver des solutions aux problèmes qui se posent dans leur pays, y compris les conflits armés », préconise le BIEPD.
Ayant pour « mandat d’informer, de sensibiliser et de soutenir les efforts de paix et de développement à travers la planète », le BIEPD « entend contribuer à la gestion et à la prévention des conflits armés à travers la planète et aider les populations éprises par la guerre civile à se prendre en charge ».
Benoît XVI appelle au « dialogue » et à la « réconciliation »
Le pape Benoît XVI, « inquiet des informations préoccupantes » en provenance de l’Est de la RD Congo en proie à une « grave crise humanitaire », a appelé mercredi 5 décembre à partir du Vatican les Congolais au « dialogue » et à la « réconciliation » pour mettre fin à « plusieurs mois d'affrontements armés et de violences ».
« Je renouvelle mon appel au dialogue et à la réconciliation. Je demande à la communauté internationale de subvenir aux besoins de la population », a-t-il déclaré devant 4.000 pèlerins rassemblés salle Paul-VI, au cours d’une audience générale hebdomadaire.
Rappelant « les souffrances des populations privées des biens de première nécessité, démunies de tous moyens de subsistance et contraintes, par milliers, à fuir les violences et à abandonner leurs maisons », il a aussi demandé à la communauté internationale de « s’engager effectivement pour soutenir les efforts en faveur de la paix ».
En effet, l’Eglise a dénoncé constamment « les appétits économiques » dans cette province riche en minerais, en soulignant que « les rebelles sont encouragés dans leurs actions armées, pour permettre, à la faveur de l'anarchie, l'exploitation économique de la région par des étrangers ».
Parmi les pèlerins présents, il y avait les religieux de la curie généralice des Augustins de l’Assomption (congrégation fondatrice de La Croix), qui sont toujours sans nouvelles de leurs trois frères enlevés dans l’Est de la RD-Congo le 21 octobre.
Dans sa catéchèse, le pape Benoît XVI a centré sa méditation, dans le cadre de l’Année de la Foi, sur « le but du grand dessein de bienveillance de Dieu », car « l’homme et la femme ne sont pas le fruit du hasard (…), Dieu révèle son amour en parlant aux hommes comme à des amis, en vivant parmi eux et en les introduisant dans sa communion ».
Parce que cette communion « est aussi l’accomplissement des désirs d’infinis présents dans l’être humain », le pape voit dans la foi « la réponse de l’homme à la Révélation de Dieu, un acte par lequel on se laisse saisir par la Vérité ».
[Angelo Mobateli]
© KongoTimes
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