mercredi 16 janvier 2013

De cinq chantiers à la Révolution de la Modernité, une escroquerie politicienne de mauvais gout !

Jeudi, 10 Janvier 2013



L’escroquerie politique et le mensonge d’Etat ne sont-ils pas des crimes de parjure et passibles de condamnation pénale dans des pays dits sérieux à travers le monde ? Ce qui n’est du tout le cas au Congo de Lumumba qui reste encore à démocratiser. 

Depuis le maréchal Mobutu aux deux Kabila jusqu’à ce jour, les vieux disques de l’escroquerie politique et du mensonge d’Etat sont restés les mêmes au niveau que les rainures ne font plus rires personne.

Tenez, des Cinq chantiers (tcheng tchang tché) à la Révolution de la Modernité, que du bla-bla ! 

Les cinq chantiers ou tcheng tchang tché» selon l’inimitable humour congolais font partie de cette imaginaire kinoiserie à la mode dont tout le monde parle dans la capitale. Car, le programme phare sur lequel Joseph Kabila s’était fait élire en 2006 ne tient aujourd’hui en réalité que d’un mirage qui n’aura jamais séduit beaucoup de monde.

Et pour cause, personne en dehors de «lèches-bottes» du régime et certains thuriféraires en mal de positionnement pour leur ventre; les grandes réalisations restent à démontrer en dehors du rafistolage de quelques principaux artères routiers de la capitale et les deux nationales Kinshasa vers Bandundu et Kinshasa vers Bas-Congo. 

Les cinq secteurs phares concernés à savoir les infrastructures, la santé et l’éducation, l’habitat, l’eau,l’électricité et l’emploi sont demeurés les parents pauvres du premier mandat présidentiel et encore pire qu’au point où ils étaient avant 2006.

Pourtant, des millions de dollars américains sont déjà engloutis sur les milliards empruntés aux chinois en retour des concessions minières accordées sans aucun contrôle ni droit de regard partout dans le pays. Il en est de même de tous les autres fonds reçus des divers bailleurs à savoir La Banque Mondiale, Le Fond Monétaire International (FMI), La Banque Africaine de Développement (BAD), L’Union Européenne, La Coopération Technique Belge (CTB) et des pays comme l’Afrique du Sud etc. 

De toutes ces dépenses déjà engagées, le peuple congolais lui n’aura vu qu’un écran de fumé sans profiter de quoi que ce soit. La nouvelle rébellion militaire des rwandais du M23 ne venant qu’empirer la situation pour donner une fausse raison d’excuse au tenant du régime de justifier son échec patent.

Et comme par un coup de baguette magique, cet échec du plan politique a été transformé en une fausse victoire par Kabila au travers de ses penseurs en mal d’inspiration. Comme à l’époque du puissant MPR parti-Etat, les slogans sont de retour avec le PPRD. 

Après sa réélection contestée (car tentée de fraude) du Raïs 100% pour un nouveau mandant de 5 ans jusqu’en 2016, l’occasion aura été donnée aux «savants de la Cour du monarque» de nous inventer une nouvelle théorie : celle de la Révolution de la Modernité pour justifier la continuité dans l’escroquerie et le mensonge politiques. De cette dernière, le peuple Congolais n’aura vu que les travaux des Boulevards du 30 Juin, Lumumba et Triomphal comme si l’ensemble du Congo se résumait à ce qui est visible dans Kinshasa la capitale.

De l’audace depuis 2006 à de l’espoir en 2011 dont nous affabulait Jean-Marie Kassamba, Coordonnateur Chef de Projets de Cinq chantiers; il n’y avait que les aveugles qui ne pouvaient rien voir qu’en dépit de tout le tintamarre organisé depuis plus de 6 ans, le pays est demeuré au même niveau. 

Pire encore qu’il s’est enfoncé dans les abimes comme le souligne la publication de la Dixième Edition du Rapport «Doing Business 2013» de la Banque Mondiale daté du 23 octobre 2012. Le pays de Lumumba a chuté au 181ème rang mondial sur le 185 pays pris en compte alors qu’il fut classé 180ème en 2012 pour le Rapport 2011.

Dix indicateurs principaux sont soulignés par la Banque Mondiale dans l’établissement de son classement «Doing Business» à savoir : la création des entreprises, l'octroi des permis de conduire, le raccordement à l'électricité, le transfert des propriétés, l'obtention des prêts, la protection des investisseurs, le paiement des impôts, le commerce transfrontalier, l'exécution de contrat et le règlement de l'insolvabilité. 

Même si les permis de conduire sont obtenus de la manière achetée à coup des billets de dollars que tout le monde sait et que l’électricité est demeuré la parent pauvre à cause des délestages quotidiens; comparativement à sa position dans le rapport 2012, le Congo a démocratiser aura progressé dans trois autres indicateurs : l'octroi de permis de conduire, le transfert de propriété et le règlement de l'insolvabilité.

Dans son propre livre blanc 2006-2010, 5 Chantiers, l’état d’avancement des travaux ; les chiffres de notre confrère Jean-Marie Kassamba parlent d’eux-mêmes : 72,38 Km de Voiries Réhabilités sur l’ensemble du territoire National depuis 2006. 

Les travaux de voirie totalisant 42,38 Km repartis de la manière suivante : Financement du Gouvernement : 13,40 Km, Financement de l’Union Européenne : 15 Km, Financement de la CTB : 6,60 Km, Financement de la BAD : 1,50 Km, Financement Banque Mondiale : 4,70 Km.

La Communauté internationale, qui avait pourtant largement subventionné les élections de 2006, aura dans l’entretemps perdu la main et le contrôle sur la consultation de 2011. C'est qui a fait que les fragiles piliers sur lesquels reposait le miracle congolais après des dizaines d’années de guerre -une Constitution équilibrée, un Parlement fort, un exécutif à la limite de compétence- se sont affaissés. 

Les députés du premier parlement se sont endormis sur leurs Nissan Patrol neuves et leurs 6000 dollars mensuels, deux titulaires somnolents Antoine Gizenga et son beau-frère Adolphe Muzito se sont succédé à la primature et le scrutin à tour unique est venu sonner le glas du débat pluraliste. Une histoire de famille comme dirait mon voisin qui est bien inspiré et au courant de tout ce qui se trame dans les sphères du pouvoir de la kabilie.

Dans la rue, on a fini par se dire : «qu’après les élections de 2011= avant les élections de 2011» et ce, à la manière de ce qui s’est passé au lendemain de la mutinerie de la Force publique sous le contrôle du généralissime belge Janssens qui déclarait au milieu des années 1960 : « Après l'indépendance = avant l'indépendance. »

D'où vient alors que, en dépit du délabrement social, de la guerre dans l'Est, du mirage chinois des «Cinq chantiers» (que les Congolais appellent, avec leur inimitable sens de l'humour, les «tcheng tchang tché») et de bien d'autres petits et grands malheurs, les Kinois vous avouent malgré tout qu'aujourd'hui «ça va un peu» ? 

C’est cela qui ressort du miracle congolais que même lorsque rien ne marche, le pessimisme ne l’emporte jamais. Le peuple kinois qui est à l’image de l’ensemble des congolais éparpillé à travers le pays profond en étant le représentant.

Clément Wa Mbuyi 
Congoone

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