mercredi 23 janvier 2013
Impasse, blocage, incertitude... Tous ces termes se prêtent bien au déroulement en dents de scie des pourparlers de Kampala entre le gouvernement de la RDC et la délégation du M23.
L’on ne sait donc plus où on en est exactement. Incapables de parvenir à un compromis autour de la table des négociations, les deux parties recourent à la presse pour étaler leurs divergences. Finalement, l’on assiste à un dialogue des sourds.
Est-ce que la délégation de Kinshasa et celle du M23 sont allées à Kampala pour trouver une solution à la crise qui prévaut en RDC, particulièrement dans le Nord-Kivu ?
Est-ce que la délégation de Kinshasa et celle du M23 sont allées à Kampala pour trouver une solution à la crise qui prévaut en RDC, particulièrement dans le Nord-Kivu ?
A première vue, il est difficile de répondre par l’affirmative. Tant le temps passé pour se mettre d’accord sur les questions protocolaires ne rassure pas quant à une issue heureuse des discussions.
D’emblée, d’aucuns vont au-delà de l’apparent. Ils estiment que les deux parties gagnent du temps en attendant d’être fixées sur la nouvelle ligne politique américaine sur les questions africaines, particulièrement l’insécurité qui règne dans la région des Grands Lacs.
Autrement dit, les blocages, impasses et autres divergences observés jusqu’à ce jour seraient entretenus à dessein. Les groupes maffieux intéressés dans les conflits qui, autrefois, dictaient aux parties l’attitude à afficher ou l’orientation à donner aux négociations, seraient dans l’expectative.
D’emblée, d’aucuns vont au-delà de l’apparent. Ils estiment que les deux parties gagnent du temps en attendant d’être fixées sur la nouvelle ligne politique américaine sur les questions africaines, particulièrement l’insécurité qui règne dans la région des Grands Lacs.
Autrement dit, les blocages, impasses et autres divergences observés jusqu’à ce jour seraient entretenus à dessein. Les groupes maffieux intéressés dans les conflits qui, autrefois, dictaient aux parties l’attitude à afficher ou l’orientation à donner aux négociations, seraient dans l’expectative.
Bien plus, ils seraient inquiets. De même que leurs filleuls. A telle enseigne que l’on pourrait déduire que les protagonistes en présence à Kampala ne seraient que de simples pions dont les faits et gestes sont téléguidés à distance.
Ça, c’est le côté pile. Pas facile à déceler si on n’est pas dans les secrets des dieux. Côté face, l’on donne l’impression que la marche en dents de scie des discussions est un fait normal dans tout processus de pourparlers. Les parties ne veulent pas reconnaître qu’il y a rupture.
Lassée, la Société civile de la RDC est montée au créneau pour proposer une délocalisation des pourparlers vers une autre capitale, plus sereine et moins intéressée dans le conflit. Selon la Société civile de la RDC, le langage des sourds observé serait dû au choix de Kampala. Ce dernier étant à la fois juge et partie.
C’est dans cet ordre d’idées-là qu’il est évoqué le conflit en Centrafrique. Là où les négociations de Libreville, initiées dans la cadre de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) n’ont pris que quelques jours pour aboutir à une sortie de crise dans ce pays voisin de la RDC, à Kampala les choses avancent à pas de tortue.
Ça, c’est le côté pile. Pas facile à déceler si on n’est pas dans les secrets des dieux. Côté face, l’on donne l’impression que la marche en dents de scie des discussions est un fait normal dans tout processus de pourparlers. Les parties ne veulent pas reconnaître qu’il y a rupture.
Lassée, la Société civile de la RDC est montée au créneau pour proposer une délocalisation des pourparlers vers une autre capitale, plus sereine et moins intéressée dans le conflit. Selon la Société civile de la RDC, le langage des sourds observé serait dû au choix de Kampala. Ce dernier étant à la fois juge et partie.
C’est dans cet ordre d’idées-là qu’il est évoqué le conflit en Centrafrique. Là où les négociations de Libreville, initiées dans la cadre de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) n’ont pris que quelques jours pour aboutir à une sortie de crise dans ce pays voisin de la RDC, à Kampala les choses avancent à pas de tortue.
Quarante-cinq jours sont passés sans que la délégation du gouvernement de la RDC et celle du M23 ne fassent de vraies avancées. Elles s’amusent à se rejeter mutuellement la responsabilité du retard. Pire, elles sont sur le point de finir en eau de boudin.
LE FOND DU PROBLEME
Des informations en provenance de Kampala renseignent que les deux parties ont vidé le premier point inscrit à l’ordre du jour, à savoir l’évaluation de l’accord du 23 mars 2009 signé à Goma ; en revanche, elles n’ont pas levé définitivement l’équivoque sur les revendications exprimées par l’une des parties, à savoir le M23.
Pour le M23, c’est toute l’architecture de l’ordre institutionnel actuel, issu des élections du 28 novembre 2011 qui doit être revue. Approché par RFI, un membre de la délégation du M23 a laissé entendre que les discussions en cours à Kampala ne devraient pas éluder la refonte de l’ordre institutionnel actuel. « C’est un problème qui se pose dans notre pays, et nous devons le traiter », a-t-il dit.
Ce que rejette catégoriquement la délégation de Kinshasa, estimant que la matière ne devait faire l’objet d’aucune négociation. Ce qui profile déjà l’ombre d’un échec. La poursuite normale des discussions se trouve hypothéquée.
Pendant que la lassitude gagne l’opinion publique. Les négociations s’étirant en longueur, elle craint un retour à la case départ.
MANŒUVRE DE DIVERSION
Des observateurs de la crise de la région des Grands Lacs voient dans cette attitude du M23 une main invisible du Rwanda. Ce dernier est opposé à tout compromis politique entre Kinshasa et le M23.
LE FOND DU PROBLEME
Des informations en provenance de Kampala renseignent que les deux parties ont vidé le premier point inscrit à l’ordre du jour, à savoir l’évaluation de l’accord du 23 mars 2009 signé à Goma ; en revanche, elles n’ont pas levé définitivement l’équivoque sur les revendications exprimées par l’une des parties, à savoir le M23.
Pour le M23, c’est toute l’architecture de l’ordre institutionnel actuel, issu des élections du 28 novembre 2011 qui doit être revue. Approché par RFI, un membre de la délégation du M23 a laissé entendre que les discussions en cours à Kampala ne devraient pas éluder la refonte de l’ordre institutionnel actuel. « C’est un problème qui se pose dans notre pays, et nous devons le traiter », a-t-il dit.
Ce que rejette catégoriquement la délégation de Kinshasa, estimant que la matière ne devait faire l’objet d’aucune négociation. Ce qui profile déjà l’ombre d’un échec. La poursuite normale des discussions se trouve hypothéquée.
Pendant que la lassitude gagne l’opinion publique. Les négociations s’étirant en longueur, elle craint un retour à la case départ.
MANŒUVRE DE DIVERSION
Des observateurs de la crise de la région des Grands Lacs voient dans cette attitude du M23 une main invisible du Rwanda. Ce dernier est opposé à tout compromis politique entre Kinshasa et le M23.
Tout accord entre les deux parties remettrait en cause l’influence de Kigali dans la région. Bien plus, un accord aurait l’inconvénient de réduire à néant le mobile de tous les temps justifiant la présence militaire du Rwanda dans l’Est de la RDC.
La médiation ougandaise, complice avec le Rwanda dans la crise congolaise, poursuit malignement le même objectif. La dernière défense du ministre ougandais, médiateur du dialogue de Kampala, après les sanctions de l’Onu contre certains dirigeants du M23 en dit long.
S’il n’y prend garde, Kinshasa risque, une fois de plus, d’être tourné en bourrique.
La médiation ougandaise, complice avec le Rwanda dans la crise congolaise, poursuit malignement le même objectif. La dernière défense du ministre ougandais, médiateur du dialogue de Kampala, après les sanctions de l’Onu contre certains dirigeants du M23 en dit long.
S’il n’y prend garde, Kinshasa risque, une fois de plus, d’être tourné en bourrique.
Les déclarations – rapportées par l’Agence Chine nouvelle – par lesquelles le porte-parole de M23 accuse Kinshasa de jouer « un double jeu » corrobore cette thèse.
Autant d’éléments du puzzle qui confirment que le M23, tout comme le Rwanda et l’Ouganda qui le soutiennent, n’est pas disposé à travailler pour un retour rapide de la paix dans l’Est de la RDC.
Autant d’éléments du puzzle qui confirment que le M23, tout comme le Rwanda et l’Ouganda qui le soutiennent, n’est pas disposé à travailler pour un retour rapide de la paix dans l’Est de la RDC.
Sinon, le dialogue de Kampala aurait déjà pris un virage garantissant la signature rapide d’un accord de paix entre les deux parties.
Le Potentiel
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