Alors que Goma, capitale du Nord-Kivu à l’Est de la République démocratique du Congo, s’affalait aux mains des rebelles du M23, le Président Kabila s’offrait lui une photo chicane à Kampala, en escorte des « agresseurs ». Comment Joseph Kabila s’est-il (encore) tirer de là ?
RIRE AVEC LES ENNEMIS ET LES METTRE K.O. SANS TIRER.
Nous sommes le 14 septembre 2011, à quelques jours du début officiel de la compagne pour l’élection présidentielle. Devant les cadres et membres des partis de la Majorité présidentielle (MP), réunis dans sa ferme privée de Kingakati dans la périphérie de Kinshasa, Joseph Kabila tiendra un discours enluminé d’un sentiment de satisfaction pour ses dix années passées à la tête de la RDC.
Dans une ambiance électorale, où l’assistance fredonnait et scandait des slogans à sa gloire, Joseph Kabila, alors candidat à sa propre succession, quémandera le suffrage du souverain primaire « pour parachever l’œuvre qu’il a déjà commencée ».
« En cinq ans, nous avons fait avancer ensemble le Congo. Avec votre concours, pour l’essentiel, j’ai tenu mes promesses », déclarera-t-il.
A cette époque, l’Est du pays reste pourtant un âtre d’instabilités en raison de la présence de groupes armés encore actifs.
Il n’y a « plus d’incendie à l’est, sinon quelques brasiers », jugera cependant, le président-candidat. Mal lui en pris.
Seulement quelques jours après une « funeste » réélection à la tête du pays, Joseph Kabila apprendra à ses dépends que les anciens militaires du Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP) ont fait défection.
RIRE AVEC LES ENNEMIS ET LES METTRE K.O. SANS TIRER.
Nous sommes le 14 septembre 2011, à quelques jours du début officiel de la compagne pour l’élection présidentielle. Devant les cadres et membres des partis de la Majorité présidentielle (MP), réunis dans sa ferme privée de Kingakati dans la périphérie de Kinshasa, Joseph Kabila tiendra un discours enluminé d’un sentiment de satisfaction pour ses dix années passées à la tête de la RDC.
Dans une ambiance électorale, où l’assistance fredonnait et scandait des slogans à sa gloire, Joseph Kabila, alors candidat à sa propre succession, quémandera le suffrage du souverain primaire « pour parachever l’œuvre qu’il a déjà commencée ».
« En cinq ans, nous avons fait avancer ensemble le Congo. Avec votre concours, pour l’essentiel, j’ai tenu mes promesses », déclarera-t-il.
A cette époque, l’Est du pays reste pourtant un âtre d’instabilités en raison de la présence de groupes armés encore actifs.
Il n’y a « plus d’incendie à l’est, sinon quelques brasiers », jugera cependant, le président-candidat. Mal lui en pris.
Seulement quelques jours après une « funeste » réélection à la tête du pays, Joseph Kabila apprendra à ses dépends que les anciens militaires du Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP) ont fait défection.
Lui qui comptait faire de son deuxième et (en principe) dernier mandat celui de l’action sociale, se voit alors obligé de faire la guerre. D’autant plus qu’une nouvelle fois, ce qui a commencé comme une « mutinerie » semble finalement être un énième assaut planifié des voisins Rwandais et Ougandais.
Cette nouvelle agression, pourtant dénoncée par les Nations Unies, atteindra son pinacle lors que le 20 novembre 2012, les rebelles tantôt du M23, tantôt de l’Armée pour la Révolution du Congo, décideront d’encombrer la ville de Goma, capitale du Nord-Kivu.
Face des militaires des Forces Armées de la RDC (FARDC) en reculade, les forces Onusiennes pourtant amoncelées en nombre dans cette zone du pays resteront oiseuses, malgré quelque faméliques tires d’obus, de roquettes et, parfois, de missiles.
Joseph Kabila prendra pourtant la décision de se rendre à Kampala, pour rencontrer les « agresseurs » et leur « montrer les preuves accablantes de leurs implications » derrière cette rébellion qui monte en puissance. Une démarche tant décriée que dénoncée par une grande partie de la population congolaise, si pas la majorité.
Incube ! « Comment se fait-il que le Président se rend chez les agresseurs alors qu’à Goma, les rebelles sèment désolations et souffrance », s’interrogeait notamment un lecteur sur Direct.cd.
Mais alors, qu’avait donc Joseph Kabila derrière la tête ?
Selon une source, tout part d’un conseil de ministres tenue quelques heures seulement avant la chute de Goma.
« Lorsque Matata [Ndlr : le Premier ministre] est rentré de sa visite à Paris, le Président avait réunit toute l’équipe gouvernementale, ainsi que les dirigeants de l’armée et services de sécurité pour faire le point sur la situation à l’Est du pays », commente la source qui à requis l’anonymat.
« Pendant cette réunion, tout le monde avançait des pistes de solutions, toutes aussi imprécises et cacophoniques », poursuit-t-il.
« C’est alors que le Président se lèvera et posera une seule question : est-ce que les FARDC sont-ils capables de remporter une victoire militaire face à l’ennemie ? (…), il eut un silence avant que le Président ne poursuive en disant : puis que c’est ainsi, nous sommes donc obligés d’utiliser tous les moyens diplomatiques à notre disposition », affirme-t-il.
L’ARME DIPLOMATIQUE
La suite à on la connait tous. Joseph Kabila se rendra à Kampala pour « discuter » avec les « ennemis » et tant pis si la photo de la conférence crée l’hystérie, notamment sur internet.
Cette nouvelle agression, pourtant dénoncée par les Nations Unies, atteindra son pinacle lors que le 20 novembre 2012, les rebelles tantôt du M23, tantôt de l’Armée pour la Révolution du Congo, décideront d’encombrer la ville de Goma, capitale du Nord-Kivu.
Face des militaires des Forces Armées de la RDC (FARDC) en reculade, les forces Onusiennes pourtant amoncelées en nombre dans cette zone du pays resteront oiseuses, malgré quelque faméliques tires d’obus, de roquettes et, parfois, de missiles.
Joseph Kabila prendra pourtant la décision de se rendre à Kampala, pour rencontrer les « agresseurs » et leur « montrer les preuves accablantes de leurs implications » derrière cette rébellion qui monte en puissance. Une démarche tant décriée que dénoncée par une grande partie de la population congolaise, si pas la majorité.
Incube ! « Comment se fait-il que le Président se rend chez les agresseurs alors qu’à Goma, les rebelles sèment désolations et souffrance », s’interrogeait notamment un lecteur sur Direct.cd.
Mais alors, qu’avait donc Joseph Kabila derrière la tête ?
Selon une source, tout part d’un conseil de ministres tenue quelques heures seulement avant la chute de Goma.
« Lorsque Matata [Ndlr : le Premier ministre] est rentré de sa visite à Paris, le Président avait réunit toute l’équipe gouvernementale, ainsi que les dirigeants de l’armée et services de sécurité pour faire le point sur la situation à l’Est du pays », commente la source qui à requis l’anonymat.
« Pendant cette réunion, tout le monde avançait des pistes de solutions, toutes aussi imprécises et cacophoniques », poursuit-t-il.
« C’est alors que le Président se lèvera et posera une seule question : est-ce que les FARDC sont-ils capables de remporter une victoire militaire face à l’ennemie ? (…), il eut un silence avant que le Président ne poursuive en disant : puis que c’est ainsi, nous sommes donc obligés d’utiliser tous les moyens diplomatiques à notre disposition », affirme-t-il.
L’ARME DIPLOMATIQUE
La suite à on la connait tous. Joseph Kabila se rendra à Kampala pour « discuter » avec les « ennemis » et tant pis si la photo de la conférence crée l’hystérie, notamment sur internet.
Mais, Kabila enclenchera au même moment une campagne diplomatique internationale basée sur l’inefficacité de la mission Onusienne en RDC et sur les ingérences Rwando-ugandaise dans ce conflit.
La France en tête par la voix de son Ministre des Affaires Etrangères, Laurent Fabius, ira jusqu’à demander la révision du mandant de la Monusco, qualifiant au passage la mission de « ridicule ».
La France en tête par la voix de son Ministre des Affaires Etrangères, Laurent Fabius, ira jusqu’à demander la révision du mandant de la Monusco, qualifiant au passage la mission de « ridicule ».
La Belgique et la Grande-Bretagne clopineront derrière. L’oncle Reynders de la Belgique qui lui était jusqu’alors le plus frétillant à soutenir la cause congolaise, se fera concurrencé par David Cameron de la Grande Bretagne et même parfois par des dirigeants africains tels que Jacob Zuma (Afrique du Sud) ou Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazza).
Malgré les résolutions Onusiennes contre les dirigeants du M23 et quelques suspensions d’aides au Rwanda, notamment par les Pays-Bas, la stratégie de diplomatie de Kabila prendra mayonnaise lors que Barack Obama en personne se verra forcé d’agir.
Malgré les résolutions Onusiennes contre les dirigeants du M23 et quelques suspensions d’aides au Rwanda, notamment par les Pays-Bas, la stratégie de diplomatie de Kabila prendra mayonnaise lors que Barack Obama en personne se verra forcé d’agir.
Le Président américain, gendarme du monde, prendra le taureau Rwandais par les cornes avec, à la clé, une « mise en garde téléphonique », suivie d’une « non-nomination » de l’ambassadrice de l’Ambassadrice Susan Rice au poste de Secrétaire d’Etat à la place d’Hillary Clinton, puis que subodorée, notamment par la classe politique américaine et New York Time, de travailler pour le Président Rwandais Paul Kagame.
Kagame justement, que peut-il faire cornes sécoués ? Pouvait-il seulement avoir une aliénation aussi pédante pour résister aux « gendarmes du monde » ? La fin monstrueuse de Kadhafi, l’immixtion Française au Mali ne lui avait-il pas assez servie d’avertissement ?
Certes, Kabila, qui a longtemps dénier de négocier avec les rebelles, trouvera une énième ruse pour des « pourparlers » avec les « abandonnés » de Kagame, sans doute dans le souci de leur trouver une porte de sortie « honorable », un peu à la Sun-Tsé, dans la l’art de la guerre.
AU NOM DE LA COHÉSION
Mais il est vrai que pour une fois, ceux qui ont pour métier l’agression de la République démocratique du Congo savent que jouer avec du feu est plus facile que leur nobles habitudes, et que le pays de Joseph Kabila et le monde entier ne leur laisseront plus faire.
Le Président congolais quant à lui a réussit une parfaite sérénade diplomatique, un chef d’œuvre, une matoiserie insolente.
Kagame justement, que peut-il faire cornes sécoués ? Pouvait-il seulement avoir une aliénation aussi pédante pour résister aux « gendarmes du monde » ? La fin monstrueuse de Kadhafi, l’immixtion Française au Mali ne lui avait-il pas assez servie d’avertissement ?
Certes, Kabila, qui a longtemps dénier de négocier avec les rebelles, trouvera une énième ruse pour des « pourparlers » avec les « abandonnés » de Kagame, sans doute dans le souci de leur trouver une porte de sortie « honorable », un peu à la Sun-Tsé, dans la l’art de la guerre.
AU NOM DE LA COHÉSION
Mais il est vrai que pour une fois, ceux qui ont pour métier l’agression de la République démocratique du Congo savent que jouer avec du feu est plus facile que leur nobles habitudes, et que le pays de Joseph Kabila et le monde entier ne leur laisseront plus faire.
Le Président congolais quant à lui a réussit une parfaite sérénade diplomatique, un chef d’œuvre, une matoiserie insolente.
Le déploiement de drones, ainsi que celui d’une force internationale neutre intégrée à la Monusco ne seront certes que cerise sur gâteau, il ne lui restera donc qu’un seul pari, celui de refaire la cohésion et l’unité des congolais derrière sa personne, derrière une armée, une vraie, laquelle doit être totalement reconstruite.
JK devra tout aussi s’ouvrir à l’opposition, laquelle devrait se responsabiliser autour de l’unité nationale, gage de de paix et prospérité pour le peuple de ce grand pays paradis au cœur de l’Afrique.
JK devra tout aussi s’ouvrir à l’opposition, laquelle devrait se responsabiliser autour de l’unité nationale, gage de de paix et prospérité pour le peuple de ce grand pays paradis au cœur de l’Afrique.
Le peuple finalement, devrait lui prendre conscience du danger qui le guette, celui de la Balkanisation de son pays, celui-là même qui menace son existence en tant que nation.
Pour Direct.cd,
Benjamin Litsani Choukran
Rédacteur en Chef.
Pour Direct.cd,
Benjamin Litsani Choukran
Rédacteur en Chef.
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