En dépit de la note fort discordante émise par l’opposition sud-africaine ainsi que du débat ayant divisé le Parlement, Jacob Zuma reste décidé à envoyer ses troupes en Rdc en vue de pacifier l’Est.
Et pour prouver sa détermination, le successeur de Thabo Mbeki s’est déjà mis en action. Il n’a pas préféré attendre l’agenda de l’Onu pour agir.
On apprend ainsi que des centaines de tonnes de matériel militaire ont été embarquées de Bloemfontein (Centre), de Pretoria et Makkhado (nord) à bord d’avions cargo russes pour gagner la frontière ougandaise où, sauf changement de dernière minute, l’armée sud-africaine devrait bénéficier d’une base pour des opérations en Rdc.
Le matériel ainsi préalablement expédié a précédé le millier de militaires sud-africains qui devront débarquer à l’Est de la Rdc dans le cadre de la Brigade d’intervention. Et question de prévenir le désastre survenu aux troupes sud-africaines en Centrafrique où 13 d’entre eux ont laissé la vie, le Gouvernement a pris des mesures préventives assez conséquentes.
Les troupes sud-africaines seront dans leurs opérations à l’Est du Congo, soutenues par des hélicoptères de combat Rooivalke CSH2. Ces engins ne sont nullement intervenus dans les opérations de Bangui. Où disons que le temps de les faire venir de la Rsa, de les stationner à l’Equateur avant leur entrée en scène à Bangui, le régime de Bozizé était malheureusement tombé entre-temps. Ces engins vont donc servir énormément en Rdc, afin d’assurer le maximum d’efficacité aux troupes combattantes.
Mais, il y a aussi un avantage moral et stratégique dont devront bénéficier les troupes sud-africaines dans le cadre de la Brigade d’intervention : il s’agit du fait que dans le cadre de la Monusco, l’Afrique du Sud possède déjà un bataillon stationné à Munifi, à 3km de Goma.
Ce bataillon pourra apporter aux unités sud-africaines devant opérer au sein de la Brigade, des renseignements très utiles et stratégiques pouvant aider à obtenir plus d’efficacité tactique sur le terrain.
A bon entendeur …
Seulement, le plan et la détermination sud-africains risquent de buter contre un obstacle majeur. Le fait d’avoir une base d’opération à partir de l’Ouganda, apparaît très nettement comme le grain de sable qui va se glisser dans le moteur.
Il ne faut en tout cas pas compter sur la bonne foi des Ougandais pour laisser les Sud-Africains mener leurs opérations en vue du succès et surtout pour éradiquer le M23. Il est sûr et certain que le Rwanda et l’Ouganda vont s’activer dans l’espionnage militaire et tout faire pour déjouer la plupart des opérations sud-africaines.
Et dire que dans le cadre de la Brigade d’intervention, les Sud-Africains vont constituer, concurremment avec les Tanzaniens, l’âme même de la Brigade. Il suffit qu’un secteur de la machine de guerre de l’Onu soit paralysé ou connaisse des dysfonctionnements pour que tout le rendement de la Brigade soit sujet à caution.
Kampala et Museveni savent qu’une certaine fronde prend naissance au sein de la classe politique sud-africaine comme au sein de l’opinion intérieure concernant l’intervention en Rdc. Alors quoi de plus normal que de saboter les opérations sud-africaines de sorte à accélérer la pression sur Jacob Zuma qui devra se résoudre alors à retirer ses hommes en Rdc ?
Hommes d’Etat terroristes, Kagame et Museveni n’hésiteront guère à utiliser des mouvements terroristes pour piéger et provoquer la désarticulation des opérations sud-africaines. C’est pourquoi, des analystes demandent à Zuma de placer la base des opérations en Tanzanie.
Déjà, l’Opposition parlementaire sud-africaine demande des comptes au Président Zuma à propos de l’arrivée des troupes sud africaines à l’Est de la RDC. Comme quoi, ça sent déjà le roussi …
LP
Direct!cd
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