Le général Yav Nawej, ancien commandant de la ville de Kinshasa.
Le général Yav Nawej serait décédé depuis le samedi 11 mai dans
la prison centrale de Makala où il purgeait sa condamnation «à
perpétuité» depuis le 8 janvier 2003. Commandant « Circo » de la ville
de Kinshasa, cet officier a été arrêté en février 2001 au lendemain de
l’assassinat du président Laurent-Désiré Kabila. Les observateurs sont
unanimes à reconnaitre que le procès des "assassins présumés" de Mzee
n’a été ni équitable ni transparent. La culpabilité des accusés n’a pas
été démontrée de manière irréfutable. Il semble qu’il fallait que
"quelqu’un paie".
C’est un bref message parvenu jeudi 16 mai à la rédaction de
Congo Indépendant : « (…), depuis samedi passé, le général Yav, qui fut
parmi les condamnés à mort dans le procès sur l’assassinat du président
Laurent-Désiré Kabila, est décédé dans sa cellule à la prison centrale
de Makala. Cette information est sûre. Il a été strictement interdit à
tout le personnel de la prison de la diffuser». Le moins que l’on puisse
dire est que c’est un "témoin gênant" de moins, pour "Joseph Kabila",
qui disparaît en emportant ses secrets.
Une énigme criminelle
Le meurtre du président Laurent-Désiré Kabila reste plus que jamais une énigme criminelle. C’est la première fois qu’un personnage de l’Etat de ce rang perde la vie en plein exercice de ses fonctions. Plus grave : le présumé assassin a été abattu ; l’arme du crime n’a jamais été retrouvée alors que les faits se sont déroulés dans un des bâtiments du Palais de marbre où n’y avaient accès que des personnes triées sur le volet. Douze années après, le «commanditaire» du crime reste introuvable. Tout ce que l’on sait ce que le Mzee avait plusieurs ennemis. Il faisait face à plusieurs complots. Dieu seul sait lequel des conspirateurs a pu atteindre l’objectif.
La nature a en horreur le vide. La justice ayant échoué à faire toute la lumière sur les circonstances exactes de la mort de Mzee, les analystes ont exploré plusieurs hypothèses pour identifier le «véritable assassin» et le commanditaire. Pour les officiels, les auteurs de ce "meurtre" devraient être recherchés sur la piste rwando-ougandaise. La presse congolaise et certains médias internationaux n’ont pas cessé de pointer un doigt accusateur en direction du Libanais Hilal Bakri et du lieutenant Georges Mirindi. Ce dernier a trouvé refuge dans un pays scandinave. D’aucuns évoquent une «piste angolaise». Au motif que le régime de José Edouardo dos Santos suspectait LD Kabila de «faire des affaires» avec Jonas Savimbi, le chef de l’Unita. Enfin, certains analystes ne résistent pas à la tentation d’avancer la thèse d’une mort naturelle. Le Mzee, souffrant de diabète et d’hypertension artérielle, serait mort suite à une crise cardiaque. En tous cas plusieurs organes de presse confirment que «Papa Kabila» se trouvait "sous perfusion" quelques heures avant sa mort. Cette version semble rejoindre le point de vue soutenu par le condamné à mort Antoine Vumilia - qui s’est évadé l’année dernière de Makala - selon lequel «les katangais ont inventé la théorie du complot en accusant les kivutiens d’avoir assassiné le Mzee juste pour garder le pouvoir».
Rappel des faits
Le mardi 16 janvier 2001, des tirs à l’arme automatique sont entendus au Palais de marbre où travaille et réside LD Kabila. Au début de l’après-midi, des dépêches d’agence annoncent que le chef de l’Etat congolais a été victime d’un attentat. Après un certain flottement, on apprendra que l’assassin présumé serait un des gardes du corps. Il répond au nom de Rachidi Kasereka. Vers la fin de l’après-midi, le corps sans vie de Mzee est transféré au service des urgences de la Clinique Ngaliema. Médecin de service, Médard Kabunga Mutombo sera stupéfait de constater que la victime ne baignait pas dans son sang. Kabunga sera poursuivi pour «vol». Vol de quoi? Mystère. Pour une raison inconnue à ce jour, la dépouille du défunt président sera transférée tard dans la nuit au Zimbabwe. La suite est connue.
Le Mercredi 17 janvier, soit 24 heures après «l’attentat», tout va aller très vite : le ministre congolais de l’Information d’alors, Dominique Sakombi-Inongo, annonce la désignation du «général-major» «Joseph Kabila» en qualité de «coordonnateur intérimaire» du gouvernement et de l’armée. Le jeudi 18 janvier, Sakombi-Inongo annonce le «décès officiel» de LD Kabila, survenu, selon lui, à 10 heures, dans la capitale zimbabwéenne. Dans une interview accordée au quotidien français «Le Monde», fin janvier 2001, Léonard She Okitundu, alors ministre des Affaires étrangères, donnait sa part de vérité sur les circonstances de la désignation de « Joseph Kabila » : «Il a été désigné par vote secret par les membres du gouvernement». Chef d’état-major des forces terrestres, l’homme était «assigné à résidence» à Lubumbashi depuis la prise de Pweto, au Katanga, en décembre 2000, par les combattants de la «rébellion» pro-rwandaise du RCD (Rassemblement congolais pour la démocratie) appuyés par l’armée rwandaise. Le mercredi 24 janvier, l’Assemblée constituante et législative-Parlement de transition (ACL-PT) prend la résolution n°003 investissant Joseph Kabila en qualité de président de la République. Cette décision est notifiée le même jour à la Cour suprême de Justice. Le premier président de cette haute juridiction prend une ordonnance datée du…22 janvier fixant la date de l’investiture au vendredi 26 janvier.
Kabila est mort, vive Kabila…
Le 26 janvier, soit dix jours après la disparition de Mzee, «Joseph Kabila» est investi en qualité de président de la République. Dans son allocution inaugurale, il dit : «Je rassure le peuple congolais qu’une enquête judiciaire est déjà ouverte afin que la lumière soit faite sur les circonstances de l’assassinat de l’illustre disparu». «Je veux la vérité totale sur tout ce qui s’est passé», confie-t-il dans une interview au «Soir» de Bruxelles daté du 7 mars 2001. Le procès sur l’assassinat de LD Kabila fera tout sauf la clarté attendue par l’opinion. Les magistrats de la Cour d’ordre militaire, contraints parfois d’imposer le huis clos aux débats, n’ont pas manqué de fustiger les "incohérences" contenues dans le témoignage d’Emile Mota, présenté comme étant le «témoin oculaire». Conseil économique à la Présidence de la République, Mota prétend qu’il était en conversation avec le chef de l’Etat au moment où « un lieutenant est entré dans le bureau et s’est approché du chef de l’Etat avant de tirer plusieurs balles» sur celui-ci.
Quelques éléments troublants
Le 10 janvier 2001, le président LD Kabila annonçait sa volonté de lancer une contre-offensive contre les forces tant du RCD, mouvement "rebelle" pro-rwandais, que du MLC, soutenu par l’Ouganda. Au grand dam de ses alliés angolais et zimbabwéens. Etrangement, cinq jours plus tard, soit le du 15 janvier, «l’agent de la République démocratique du Congo» retirait, par télécopie, la plainte déposée, le 23 juin 1999, auprès de la Cour internationale de justice (CIJ), contre l’Etat rwandais du fait «des actes d’agression armée perpétrés par le Rwanda sur le territoire de la République démocratique du Congo (…) ». Par lettre, datée du 22 janvier 2001, transmise au greffe de la CIJ,
«l’agent du Rwanda a informé la Cour que son gouvernement acceptait le désistement de la République démocratique du Congo de l’instance», peut-on lire dans l’ordonnance de CIJ du 30 janvier 2001.
L’opinion congolaise va désormais aller de surprise en surprise. Le 2 février, le ministre Sakombi-Inongo annonce au quotidien «Le Soir» qu’il n’y aura pas d’enquête étant donné que l’assassin du chef de l’Etat a été abattu. Qui a pu instruire Sakombi d’annoncer une position aussi grave? Au cours du même mois de février, les premières arrestations ont lieu. Dans un communiqué daté du 19 janvier 2002, l’association de défense des droits de l’Homme "La Voix des Sans Voix" fustigeait "la détention prolongée" au pavillon 1, à Makala, d’une centaine de personnes "sous la haute surveillance des militaires zimbabwéens lourdement armés". La "VSV" signale des cas de prévenus décédés sous la torture dans l’immeuble GLM. C’est le cas notamment d’un certain Papy Kinkela.
«Témoin oculaire» de la mort de Mzee Kabila, Emile Mota, conseiller économique à la Présidence de la République, va s’illustrer par des contradictions sur ce qu’il a vu. Lors de son audition devant la Cour d’ordre militaire (COM) où les audiences ont eu lieu à huis clos du mois de mai à septembre 2002, Mota a prétendu que Rachidi a tiré à bout portant sur LD Kabila.
Dans un rapport confidentiel que l’auteur de ces lignes a pu parcourir, un expert en balistique a qualifié cette thèse de «scientifiquement impossible» devant la COM. Selon lui, une balle tirée sur la tempe aurait dû ressortir de l’autre côté. Pour cet expert, seule une balle tirée à une distance de 50 mètres pouvait être logée dans la tête. Le même rapport signale la stupéfaction de trois médecins consultés en tant qu’experts en médecine par la Cour. Pour eux, la position du corps du défunt, telle que décrite par les témoins, ne leur parait pas être celle qu’aurait dû adopter une personne décédée des suites d’un traumatisme causé par des balles. "De même, poursuit le rapport, ils se sont inquiété de l’absence de saignement alors qu’une balle avait sectionné l’aorte, conduit principal du sang. En effet, le saignement aurait dû être d’autant plus abondant qu’en plus, immédiatement après les coups de feu, le docteur Mashako Mamba prétend avoir procédé à un massage cardiaque".
La conclusion de ces trois médecins tombe comme une sentence : "(...), les blessures faites par balles n’ont pu intervenir qu’après le décès". Autrement dit, LD Kabila était déjà mort au moment où sont corps a été criblé des balles. Qui a pu monter cette mise en scène? Quel en est le but? Depuis qu’il n’est plus aux affaires, l’ancien ministre Jeannot Mwenze Kongolo a pris l’habitude de crier, chaque année, l’innocence des personnalités détenues depuis douze ans. Devenu Sénateur, Abdoulaye Yerodia Ndombasi ne dit pas autre chose. "Il faut que quelqu’un paie", ajoute-t-il sur un ton frisant le cynisme. Questions : Que s’est-il réellement passé au Palais de marbre ce mardi 16 janvier 2001? Laurent-Désiré Kabila a-t-il été assassiné ou il est décédé de mort naturelle maquillée en assassinat pour camoufler un coup d’Etat de palais? Les personnalités civiles et militaires en détention à Makala seraient-elles impliqués dans le meurtre de Mzee ou simplement des témoins gênants pour l’actuel "maître" du pays?
Après le général Yav Nawej, à qui le tour ? Selon diverses sources, les personnalités civiles et militaires qui croupissent à Makala seraient soumises à une "mort lente". Et ce faute de soins médicaux exigés par leur état de santé. C’est le cas notamment de Nono Lutula, Leta Mangasa et Eddy Kapend, respectivement ancien conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de sécurité, administrateur général de l’Agence nationale de renseignements et aide de camp du défunt chef de l’Etat...
Une énigme criminelle
Le meurtre du président Laurent-Désiré Kabila reste plus que jamais une énigme criminelle. C’est la première fois qu’un personnage de l’Etat de ce rang perde la vie en plein exercice de ses fonctions. Plus grave : le présumé assassin a été abattu ; l’arme du crime n’a jamais été retrouvée alors que les faits se sont déroulés dans un des bâtiments du Palais de marbre où n’y avaient accès que des personnes triées sur le volet. Douze années après, le «commanditaire» du crime reste introuvable. Tout ce que l’on sait ce que le Mzee avait plusieurs ennemis. Il faisait face à plusieurs complots. Dieu seul sait lequel des conspirateurs a pu atteindre l’objectif.
La nature a en horreur le vide. La justice ayant échoué à faire toute la lumière sur les circonstances exactes de la mort de Mzee, les analystes ont exploré plusieurs hypothèses pour identifier le «véritable assassin» et le commanditaire. Pour les officiels, les auteurs de ce "meurtre" devraient être recherchés sur la piste rwando-ougandaise. La presse congolaise et certains médias internationaux n’ont pas cessé de pointer un doigt accusateur en direction du Libanais Hilal Bakri et du lieutenant Georges Mirindi. Ce dernier a trouvé refuge dans un pays scandinave. D’aucuns évoquent une «piste angolaise». Au motif que le régime de José Edouardo dos Santos suspectait LD Kabila de «faire des affaires» avec Jonas Savimbi, le chef de l’Unita. Enfin, certains analystes ne résistent pas à la tentation d’avancer la thèse d’une mort naturelle. Le Mzee, souffrant de diabète et d’hypertension artérielle, serait mort suite à une crise cardiaque. En tous cas plusieurs organes de presse confirment que «Papa Kabila» se trouvait "sous perfusion" quelques heures avant sa mort. Cette version semble rejoindre le point de vue soutenu par le condamné à mort Antoine Vumilia - qui s’est évadé l’année dernière de Makala - selon lequel «les katangais ont inventé la théorie du complot en accusant les kivutiens d’avoir assassiné le Mzee juste pour garder le pouvoir».
Rappel des faits
Le mardi 16 janvier 2001, des tirs à l’arme automatique sont entendus au Palais de marbre où travaille et réside LD Kabila. Au début de l’après-midi, des dépêches d’agence annoncent que le chef de l’Etat congolais a été victime d’un attentat. Après un certain flottement, on apprendra que l’assassin présumé serait un des gardes du corps. Il répond au nom de Rachidi Kasereka. Vers la fin de l’après-midi, le corps sans vie de Mzee est transféré au service des urgences de la Clinique Ngaliema. Médecin de service, Médard Kabunga Mutombo sera stupéfait de constater que la victime ne baignait pas dans son sang. Kabunga sera poursuivi pour «vol». Vol de quoi? Mystère. Pour une raison inconnue à ce jour, la dépouille du défunt président sera transférée tard dans la nuit au Zimbabwe. La suite est connue.
Le Mercredi 17 janvier, soit 24 heures après «l’attentat», tout va aller très vite : le ministre congolais de l’Information d’alors, Dominique Sakombi-Inongo, annonce la désignation du «général-major» «Joseph Kabila» en qualité de «coordonnateur intérimaire» du gouvernement et de l’armée. Le jeudi 18 janvier, Sakombi-Inongo annonce le «décès officiel» de LD Kabila, survenu, selon lui, à 10 heures, dans la capitale zimbabwéenne. Dans une interview accordée au quotidien français «Le Monde», fin janvier 2001, Léonard She Okitundu, alors ministre des Affaires étrangères, donnait sa part de vérité sur les circonstances de la désignation de « Joseph Kabila » : «Il a été désigné par vote secret par les membres du gouvernement». Chef d’état-major des forces terrestres, l’homme était «assigné à résidence» à Lubumbashi depuis la prise de Pweto, au Katanga, en décembre 2000, par les combattants de la «rébellion» pro-rwandaise du RCD (Rassemblement congolais pour la démocratie) appuyés par l’armée rwandaise. Le mercredi 24 janvier, l’Assemblée constituante et législative-Parlement de transition (ACL-PT) prend la résolution n°003 investissant Joseph Kabila en qualité de président de la République. Cette décision est notifiée le même jour à la Cour suprême de Justice. Le premier président de cette haute juridiction prend une ordonnance datée du…22 janvier fixant la date de l’investiture au vendredi 26 janvier.
Kabila est mort, vive Kabila…
Le 26 janvier, soit dix jours après la disparition de Mzee, «Joseph Kabila» est investi en qualité de président de la République. Dans son allocution inaugurale, il dit : «Je rassure le peuple congolais qu’une enquête judiciaire est déjà ouverte afin que la lumière soit faite sur les circonstances de l’assassinat de l’illustre disparu». «Je veux la vérité totale sur tout ce qui s’est passé», confie-t-il dans une interview au «Soir» de Bruxelles daté du 7 mars 2001. Le procès sur l’assassinat de LD Kabila fera tout sauf la clarté attendue par l’opinion. Les magistrats de la Cour d’ordre militaire, contraints parfois d’imposer le huis clos aux débats, n’ont pas manqué de fustiger les "incohérences" contenues dans le témoignage d’Emile Mota, présenté comme étant le «témoin oculaire». Conseil économique à la Présidence de la République, Mota prétend qu’il était en conversation avec le chef de l’Etat au moment où « un lieutenant est entré dans le bureau et s’est approché du chef de l’Etat avant de tirer plusieurs balles» sur celui-ci.
Quelques éléments troublants
Le 10 janvier 2001, le président LD Kabila annonçait sa volonté de lancer une contre-offensive contre les forces tant du RCD, mouvement "rebelle" pro-rwandais, que du MLC, soutenu par l’Ouganda. Au grand dam de ses alliés angolais et zimbabwéens. Etrangement, cinq jours plus tard, soit le du 15 janvier, «l’agent de la République démocratique du Congo» retirait, par télécopie, la plainte déposée, le 23 juin 1999, auprès de la Cour internationale de justice (CIJ), contre l’Etat rwandais du fait «des actes d’agression armée perpétrés par le Rwanda sur le territoire de la République démocratique du Congo (…) ». Par lettre, datée du 22 janvier 2001, transmise au greffe de la CIJ,
«l’agent du Rwanda a informé la Cour que son gouvernement acceptait le désistement de la République démocratique du Congo de l’instance», peut-on lire dans l’ordonnance de CIJ du 30 janvier 2001.
L’opinion congolaise va désormais aller de surprise en surprise. Le 2 février, le ministre Sakombi-Inongo annonce au quotidien «Le Soir» qu’il n’y aura pas d’enquête étant donné que l’assassin du chef de l’Etat a été abattu. Qui a pu instruire Sakombi d’annoncer une position aussi grave? Au cours du même mois de février, les premières arrestations ont lieu. Dans un communiqué daté du 19 janvier 2002, l’association de défense des droits de l’Homme "La Voix des Sans Voix" fustigeait "la détention prolongée" au pavillon 1, à Makala, d’une centaine de personnes "sous la haute surveillance des militaires zimbabwéens lourdement armés". La "VSV" signale des cas de prévenus décédés sous la torture dans l’immeuble GLM. C’est le cas notamment d’un certain Papy Kinkela.
«Témoin oculaire» de la mort de Mzee Kabila, Emile Mota, conseiller économique à la Présidence de la République, va s’illustrer par des contradictions sur ce qu’il a vu. Lors de son audition devant la Cour d’ordre militaire (COM) où les audiences ont eu lieu à huis clos du mois de mai à septembre 2002, Mota a prétendu que Rachidi a tiré à bout portant sur LD Kabila.
Dans un rapport confidentiel que l’auteur de ces lignes a pu parcourir, un expert en balistique a qualifié cette thèse de «scientifiquement impossible» devant la COM. Selon lui, une balle tirée sur la tempe aurait dû ressortir de l’autre côté. Pour cet expert, seule une balle tirée à une distance de 50 mètres pouvait être logée dans la tête. Le même rapport signale la stupéfaction de trois médecins consultés en tant qu’experts en médecine par la Cour. Pour eux, la position du corps du défunt, telle que décrite par les témoins, ne leur parait pas être celle qu’aurait dû adopter une personne décédée des suites d’un traumatisme causé par des balles. "De même, poursuit le rapport, ils se sont inquiété de l’absence de saignement alors qu’une balle avait sectionné l’aorte, conduit principal du sang. En effet, le saignement aurait dû être d’autant plus abondant qu’en plus, immédiatement après les coups de feu, le docteur Mashako Mamba prétend avoir procédé à un massage cardiaque".
La conclusion de ces trois médecins tombe comme une sentence : "(...), les blessures faites par balles n’ont pu intervenir qu’après le décès". Autrement dit, LD Kabila était déjà mort au moment où sont corps a été criblé des balles. Qui a pu monter cette mise en scène? Quel en est le but? Depuis qu’il n’est plus aux affaires, l’ancien ministre Jeannot Mwenze Kongolo a pris l’habitude de crier, chaque année, l’innocence des personnalités détenues depuis douze ans. Devenu Sénateur, Abdoulaye Yerodia Ndombasi ne dit pas autre chose. "Il faut que quelqu’un paie", ajoute-t-il sur un ton frisant le cynisme. Questions : Que s’est-il réellement passé au Palais de marbre ce mardi 16 janvier 2001? Laurent-Désiré Kabila a-t-il été assassiné ou il est décédé de mort naturelle maquillée en assassinat pour camoufler un coup d’Etat de palais? Les personnalités civiles et militaires en détention à Makala seraient-elles impliqués dans le meurtre de Mzee ou simplement des témoins gênants pour l’actuel "maître" du pays?
Après le général Yav Nawej, à qui le tour ? Selon diverses sources, les personnalités civiles et militaires qui croupissent à Makala seraient soumises à une "mort lente". Et ce faute de soins médicaux exigés par leur état de santé. C’est le cas notamment de Nono Lutula, Leta Mangasa et Eddy Kapend, respectivement ancien conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de sécurité, administrateur général de l’Agence nationale de renseignements et aide de camp du défunt chef de l’Etat...
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