jeudi 9 mai 2013

HRW demande à Kabila de faire arrêter Makenga



Les jours du fameux général Sultani Makenga sont désormais comptés. Tout dépend de la volonté du président Joseph KABILA. La lettre lui adressée par l’ONG « HUMAN RIGTHS WATCH» est sans équivoque car elle insiste sur la nécessité et l’urgence de « mettre fin à l’impunité pour les auteurs de graves violations de ces droits ».

En effet, cette Ong de défense des droits de l’homme dont la renommée a traversé les océans, pense qu’avec le soutien de la communauté internationale, le gouvernement de la RDC pourra faire de réels progrès au cours des prochains mois sur le meilleur respect des droits de l’homme et d‘une justice plus aboutie.

Ce soutien international s’est traduit par la signature du nouvel accord-cadre conclu à Addis-Abeba le 24 février dernier. Ensuite, il y a la nomination de Mme Mary ROBINSON en qualité d’Envoyée Spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies pour la Région des Grands lacs.

Enfin, il y a le déploiement tant attendu de la Brigade Spéciale d’intervention, une force placée sous le commandement de la MONUSCO. Tous ces éléments sont destinés à multiplier des pressions sur le Rwanda et l’Ouganda reconnus comme les véritables appuis au M23 déclaré force négative par une résolution de cet accord.

Aux yeux de cette, Ong, le président Joseph KABILA n’a droit ni à l’erreur ni à l’échec car il bénéficie d’un soutien international sans pareil à ce jour et d’un accord-cadre interdisant tout appui de quelque nature que ce soit par un Etat de cette sous- région à un groupe armé irrégulier opérant dans les territoires de l’Est.

Ajoutez à cela, l’arrivée de cette Envoyée Spéciale de Ban Ki-Moon qui affiche un curriculum enviable, pour avoir assumé de hautes charges dans son pays, notamment celles de chef de l’Etat et plusieurs fois haute responsable des institutions internationales.

HUMAN RIGHTS WATCH prend au mot le chef de l’Etat congolais sur ses multiples déclarations officielles faites ces douze derniers mois, dans lesquelles il avait affirmé que « le gouvernement de la RDC n’accorderait aucune amnistie aux dirigeants du M23 qui sont sous le coup des sanctions de l’ONU ou des mandats d’arrêt pour crimes de guerre ou crimes contre l’humanité et qu’il refuserait de les réintégrer au sein de l’armée congolaise ».

Bosco Ntaganda : un fâcheux précédent…

Pour toucher la fibre sensible de Joseph KABILA, cette Ong de défense des droits de l’homme est revenue sur le cas récent de l’inoubliable Bosco NTAGANDA qui hume à ce jour l’air de la prison de la Cour Pénale Internationale de la Haye.

Son arrestation et son transfert à la Haye constituent des «étapes importantes dans la lutte contre l’impunité pour les crimes les plus graves commis dans l’Est de la République », note-t-on dans cette lettre de Human Right Watch.

L’évocation de ce cas est révélatrice de cette démarche, somme toute, louable. S’agit-il d’un rappel à l’ordre ou d’une mise en garde ? Loin s’en faut, mais toujours est-il que « in tempore non suspecta », c’est toujours la même Ong qui avait en son temps adressé une lettre à Joseph KABILA pour lui demander d’ordonner l’arrestation de cet homme.

Car, poursuivi par un mandat d’arrêt délivré par la Cour Pénale Internationale pour des crimes contre l’humanité commis en Ituri dans les rangs de l’UPC aux côtés de Thomas LUBANGA, aujourd’hui condamné à une peine de prison de 14 ans ferme.

A l’époque, rappelle-t-on, Bosco NTAGANDA avait été élevé au rang de général de Brigade des FARDC après avoir récupéré le commandement des éléments du CNDP jusque-là placé sous les ordres de Laurent NKUNDABATWARE aujourd’hui en détention au Rwanda.

Le chef de l’Etat avait réservé une fin de non-recevoir à cette démarche, au motif que cet homme constituait une garantie pour la paix au Nord Kivu. Une position qui avait énervé aussi bien la communauté internationale que les forces sociopolitiques internes.

J.Kabila entre le marteau et l’enclume

Va-t-il saisir la balle au bond pour effacer ce mauvais souvenir d’avoir réservé une fin de non- recevoir à la demande d’arrestation de Bosco NTAGANDA ? De quels moyens dispose-t-il aujourd’hui mieux qu’hier pour mettre la main sur cet homme qui dirige la branche militaire du M23 ?

Comment Joseph KABILA pourra-t-il se saisir de Sultan MAKENGA dont les troupes contrôlent tout le territoire de Rutshuru et bénéficient d’une force de feu et des appuis militaires du Rwanda et de l’Ouganda ?

Sans oublier ses complices locaux tapis dans l’ombre des institutions de la République et des services de sécurité militaire et civile jusqu’au plus haut niveau de la hiérarchie ? Tout compte fait, la tâche s’avère complexe et compliquée pour le chef de l’Etat congolais.

D’autant plus que la même lettre cite d’autres mouvements armés irréguliers reconnus coupables des crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis dans l’Est de la République. Un véritable nœud gordien à l’instar du dilemme shakespearien de « to be or not to be ». En attendant, la balle est dans le camp du chef de l’Etat qui devra user de tout son doigté pour démêler le piège.

F.M.
Direct!cd

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