mercredi 8 mai 2013

Nouveaux contentieux entre Thierry Michel et le gouverneur du Katanga


Mercredi 8 mai 2013

 

Le torchon brûle entre le cinéaste belge Thierry Michel et le sujet de son dernier film, le gouverneur de la province du Katanga (sud-est de la République démocratique du Congo), Moïse Katumbi Chapwe, qui n'apprécie guère le portrait dressé par le réalisateur, objet de critiques dans la presse congolaise.

"Depuis la sortie du film 'L'irrésistible ascension de Moise Katumbi' (le mois dernier, ndlr), je fais l'objet de 'pressions' mais aussi de menaces. Je reçois lettres juridiques sur lettres juridiques de Moise Katumbi auxquelles j'ai répondu point par point. Je m'attends donc à un procès éventuel", a indiqué Thierry Michel dans un communiqué adressé mercredi à l'agence BELGA.

"Je fais depuis des semaines l'objet de mise en cause dans le journal 'Le Potentiel' (de Kinshasa) et je constate que le scénario annoncé, entre autres ici en Belgique, de ternir ma réputation se concrétise. C'était malheureusement 'annoncé', j'étais prévenu et je n'ai pas tenu compte des conseils qui m'était donné par des amis de ne pas sortir ce film", ajoute le cinéaste, auteur de nombreux documentaires sur la RDC et le Zaïre, du temps du maréchal Mobutu Sese Seko et "persona non grata" dans le pays depuis son avant-dernier film sur le procès des assassins présumés de Floribert Chebeya Bahizire, un célèbre militant des droits de l'homme congolais tué en juin 2010.

"Serait-il temps pour moi de prendre la large et de devoir laisser nos amis congolais à leur tragique destin, après vingt ans à leur coté dans leur lutte pour un minimum d'état de droit? C'est en tout cas la raison de cette campagne de dénigrement", poursuit Thierry Michel, visiblement marqué par les attaques dont il fait l'objet.

Dans son édition de mercredi, 'Le Potentiel' accuse ainsi le réalisateur de "s'être rendu coupable de beaucoup d'inepties et autres bourdes dans la réalisation de son film", n'hésitant pas à évoquer "le signe annonciateur d'une fin de carrière de cinéaste".

Dans son documentaire qui couvre six années, Thierry Michel dresse un portrait en clair-obscur de M. Katumbi, un "tycoon" africain. Il le montre surveillant des travaux de réhabilitation du réseau routier congolais ou tançant des douaniers laxistes et des entrepreneurs chinois.

Thierry Michel donne aussi la parole à des opposants critiquant son populisme et à des "creuseurs", ces mineurs artisanaux expulsés de leur exploitation en dépit des promesses du gouverneur, ou encore la destruction de la propriété d'un de ses rivaux par des supporteurs du club de football dirigé par M. Katumbi, le Tout-puissant Mazembe (TPM) de Lubumbashi.

Dans une interview à l'hebdomadaire 'Jeune Afrique', M. Katumbi avait dénoncé les "contre-vérités" du film, de possibles "manipulations" et des "informations qui n'auraient pas été vérifiées".

Belga

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