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Le gouvernement a ordonné l’ouverture d’une enquête au sujet d’insultes racistes proférées sur des sites internet d’extrême-droite à l’encontre de Cécile Kyenge, la première femme noire ministre en Italie.

Cécile Kyenge, une ophtalmologiste originaire de la République démocratique du Congo (RDC), a été nommée ministre de l’Intégration dans le gouvernement d’Enrico Letta formé samedi.

Elle est depuis la cible de moqueries, et pas seulement sur les sites néo-fascistes. Un parlementaire de la Ligue du Nord, Mario Borghezo, a parlé d’un « gouvernement bunga bunga », dans une allusion à Cécile Kyenge et aux soirées à caractère sexuel organisées par l’ancien président du Conseil Silvio Berlusconi.

Lors d’une émission de radio, il a accusé la ministre de vouloir imposer en Italie « des traditions tribales » et affirmé que les Africains n’avaient « pas produit de grands gènes ».
Des sites internet d’extrême-droite ont parlé quant à eux de « la guenon congolaise », de « zoulou », de « la noire anti-italienne. »

La ministre de l’Egalité des droits Josefa Idem, une femme d’origine allemande qui, comme Cécile Kyenge, a épousé un Italien et acquis la nationalité italienne, a ordonné une enquête au nom du gouvernement.

« J’agis ainsi en tant que ministre de l’Egalité des droits, mais avant tout en tant que femme », a-t-elle déclaré.

L’Italie, un pays qui fut longtemps terre d’émigration avant de voir arriver des immigrés, éprouve de grosses difficultés à accueillir des étrangers venus chercher du travail dans la Péninsule.

Philip Pullella, Pascal Liétout pour le service français
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